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Célébration du 14 janvier 2013 : Tunis en fête, mais, à chaque parti politique son coin !

Il est 10 heures du matin. Les Tunisiennes et Tunisiens sont venus en grand nombre pour célébrer le deuxième anniversaire de la Révolution durant laquelle les Tunisiens se sont soulevés entraînant la chute du régime dictatorial de Ben Ali. Des milliers de manifestants ont choisi de défiler dans les principales artères de la capitale bien qu’il s’agisse d’un jour de repos.

Tous les partis politiques ainsi que leurs sympathisants et adhérents étaient présents. Ils ont formé des rangs séparés et distincts et scandé nombre de slogans, tels que « La liberté pour la Tunisie », « Stop à la violence », « A quand notre constitution ? », ou encore « Réaliser les objectifs de la Révolution est un droit ».

Il s’agit, certainement, d’une manifestation historique et inoubliable malgré son non homogénéité. C’est à chaque parti son coin, son espace et ses limites.

Les militants et adhérents du mouvement Ennahdha ont occupé le plein centre-ville de Tunis. Ils se sont réunis autour de la statue d’Ibn Khaldoun et un peu plus loin, à proximité du ministère du Tourisme. Une exposition comprenant les photos des martyrs et des blessés de la Révolution a été organisée dans cet espace.

Des barbus appartenant au courant Islamiste ont choisi de prononcer un discours, à travers lequel, ils ont appelé à porter le « Hijab », et ont incité les présents, plus particulièrement les jeunes de faire la prière et à suivre « la religion en tant que source de dignité et de fierté pour les musulmans ».

 

Les manifestants du mouvement Ennahdha ont été la cible, à travers des dépliants collés sur les arbres, à de vives critiques sur la gestion des affaires par le gouvernement actuel. Ils ont appelé à revoir l’avant-projet de la Constituante qui ne mentionne pas, disent-ils, l’identité islamique arabe. Ils ont appelé, également, les parties responsables de la rédaction de la Constituante d’amender ce texte pour qu’il réponde aux attentes et aux aspirations des Tunisiens.

De leur côté, les sympathisants du mouvement « Nidaa Tounes », ont pris position, Avenue Mohamed V, et tout au long l’allée menant au Palais des Congrès. Ils ont scandé plusieurs slogans dont principalement, « Dégage, les ligues de protection de la Révolution », « Stop à la violence…Stop au terrorisme », « Emploi…Dignité…Liberté », ou encore « On veut une Révolution qui nous réunit et un gouvernement qui nous unit ».

Une séparation qui donnerait à penser que les Tunisiens ne sont pas sur la même longueur d’onde. Les autres partis, à savoir Al Joumhouri, Al Massar, l’Union démocratique, ont défilé sur toute l’Avenue principale Habib Bourguiba.

Iyed Dahmani, membre de la Constituante a indiqué, dans une déclaration à Africanmanager, que la Tunisie n’est pas sur la bonne voie, ajoutant que deux ans après la Révolution, les objectifs du soulèvement n’ont pas été encore réalisés, à l’exception de ceux de la liberté d’expression. L’emploi, le développement régional et l’indépendance de la justice restent encore loin d’être atteints.

Il a ajouté : « Nous sommes réunis aujourd’hui, pas pour fêter la Révolution, mais plutôt dans l’objectif de rappeler des demandes de la Révolution, que la Troika a négligées. Selon lui, la Tunisie a besoin d’une autre alternative voire un autre programme pour réaliser ses buts et réaliser les objectifs de la Révolution.

Iyed Dahmani, a appelé également à instaurer un nouveau modèle de développement, à promouvoir les régions intérieures et mettre en place un plan Marshall pour l’emploi et le développement régional. Selon lui, le gouvernement actuel n’a pas l’intention de répondre aux attentes des Tunisiens et ne dispose pas des compétences nécessaires pour réaliser les objectifs de la Révolution.

La secrétaire générale du parti Al Jomhouri et députée à l’Assemblée Nationale Constituante, Maya Jribi a incité, de son côté, les Tunisiens à fêter la journée du 14 janvier. « C’est une journée mémorable où les Tunisiens se sont unis et où les Tunisiens ont fait tomber une dictature parmi les plus atroces au monde. « Il ne faut pas oublier ce grand jour de la Révolution des Tunisiens », a-t-elle déclaré.

La militante a fait savoir, par contre, que les Tunisiens sont déçus de ce qui ce passe aujourd’hui dans le pays et qu’ils s’interrogent incessamment sur l’avenir de la Tunisie : « Où va la Tunisie ? Où va notre Révolution ? », s’est-elle demandée.

Selon elle, ce qu’a été réalisé, aujourd’hui, vraiment, c’est la liberté d’expression, précisant, cependant, qu’il reste maintenant de réaliser les objectifs de la Révolution dont principalement l’équilibre entre les régions, l’emploi et la dignité nationale.

C’est à ce propos qu’elle a appelé les politiciens à fixer une date précise et très proche pour les élections et élaborer une feuille de route très claire pour les prochaines élections tout en garantissant un climat propice à l’équité sociale et à l’édification d’un pays prospère.

Kh.T

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