La faible capacité d’attaque dans les tentatives d’attentat-suicide à Sousse et à Monastir suggère qu’elles ne sont pas le fait d’un groupe établi comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou Al-Mourabitoun, bien qu’il soit possible que les assaillants se soient entraînés et aient été formés par de tels groupes, estime IHS Jane’s, spécialisée dans l’analyse du renseignement.
Elle explique que l’AQMI a jusqu’ici soutenu le prosélytisme pacifique et le lobbying des partis islamistes en Tunisie, craignant sans doute que les attaques contre l’Etat postrévolutionnaire puissent lui aliéner ses partisans potentiels. Toutefois, le principal élément déclencheur pour la montée des risques sera la démission du gouvernement dominé par le mouvement Ennahdha, prévoit IHS Jane’s qui souligne que les groupes djihadistes de l’étranger et les salafistes locaux sont susceptibles d’y voir la preuve que la politique islamiste pacifique a échoué, et que seul le djihad violent peut vaincre les laïques.
Ainsi, estime IHS Jane’s, les attaques viseraient probablement les politiciens laïques et les syndicalistes, l’Etat, le gouvernement, les médias laïques et les forces de sécurité, à Tunis et dans d’autres gouvernorats comme Sidi Bouzid, Sfax, Kasserine et Jendouba. Les hôtels à Tunis, Monastir, Sousse, et d’autres stations balnéaires seraient aussi dans le collimateur des terroristes et seraient donc des sites à risque de même que d’autres établissements servant de l’alcool aux touristes.
L’implication des groupes plus établis, pourrait accroître le risque de tactiques plus sophistiquées telles que les voitures piégées qui viseraient aussi les installations pétrolières dans le Sud tunisien, ajoute IHS Jane’s.
