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La Tunisie attend beaucoup du plan Mattei

Le plan Mattei, nouveau pilier de la politique étrangère de l’Italie, a été très bien accueilli en Tunisie, a déclaré l’Ambassadeur de Tunisie à Rome, Mourad Bourahla, y voyant, dans une interview à AgenziaNova,  un cadre propice à la mise en place de projets innovants qui apporteront une valeur ajoutée et « nous permettront de passer à un autre niveau technologique et économique pour le bien commun ». Les secteurs de l’énergie, de la formation, des infrastructures et du dessalement de l’eau sont à l’ordre du jour, a-t-il précisé, assurant que  plusieurs projets seront mis en œuvre dans le cadre de ce plan dans un avenir proche, car « les financements sont là ».

Et de détailler que le Fonds pour le climat et le Fonds Farnesina mettront à disposition 5 milliards d’euros, en vue d’un éventuel partenariat avec le secteur privé. Le plan Mattei pourrait être consolidé et il pourrait y avoir un soutien européen. Nous pouvons commencer par des projets qui sont déjà concrets ». La relation de plus en plus étroite entre l’Italie et la Tunisie pourrait s’avérer stratégique et fondamentale dans la perspective du nouveau cadre financier pluriannuel que la prochaine Commission européenne devra lancer. Des exemples de réussite existent déjà : il suffit de penser au succès du projet Elmed, le « pont énergétique » entre l’Italie et la Tunisie, cofinancé à hauteur de 307 millions d’euros par la Commission européenne à travers le programme de financement « Connecting Europe Facility », a rappelé le diplomate tunisien.

La question migratoire

L’Italie et la Tunisie collaborent dans la lutte contre les flux migratoires illégaux. Plus de 20 200 migrants ont débarqué irrégulièrement en Italie au cours des cinq premiers mois de l’année, soit une diminution d’environ 60 % par rapport à la même période en 2023. L’analyse des pays de départ des bateaux par « Agenzia Nova » souligne que, contrairement à l’année dernière, les arrivées en Italie en provenance de Libye depuis le début de l’année ont été plus importantes que celles en provenance de Tunisie. Si, entre janvier et mai 2023, plus de 25 300 arrivées ont été enregistrées par la route tunisienne et 21 500 par la route libyenne, cette année, « seuls » 8 800 migrants sont arrivés de Tunisie (-65%), tandis qu’environ 10 700 migrants sont arrivés de Libye (-50%). « L’immigration, explique l’ambassadeur tunisien, est un phénomène qui ne concerne pas seulement la Tunisie, mais tous les pays, et qu’aucun pays ne peut affronter seul. Il y a des lobbies, des réseauxs mafieux qui traitent les vies humaines comme des monnaies d’échange pour obtenir de l’argent. Nous avons besoin d’une coopération interrégionale. Et à cet égard, avec l’Italie, nous avons peut-être été le premier pays à déclarer ce problème. Et l’Italie l’a compris, car elle est l’un des pays, en plus de la Tunisie, qui souffre de cette immigration clandestine qui passe par différents pays. »

L’Ambassadeur de Tunisie à Rome  affirme que le plan Mattei, en créant du développement et de l’emploi, peut contribuer à réduire les flux migratoires irréguliers. « Nous pensons que la solution à l’immigration clandestine ne peut pas être basée uniquement sur la sécurité. Et elle ne peut pas concerner uniquement les frontières maritimes. Elle doit aussi concerner les frontières terrestres. Mais comment lutter contre l’immigration clandestine ? En créant et en investissant dans ces pays, notamment en Afrique subsaharienne, au Niger, au Mali et en Côte d’Ivoire. Et je crois que le plan Mattei l’a prévu. On m’a parlé récemment d’une mission qui a eu lieu en Côte d’Ivoire, et d’autres missions qui pourraient avoir lieu au Niger, pour des investissements, dans le cadre du Plan Mattei, dans les régions d’où vient une partie de l’immigration clandestine », ajoute l’ambassadeur.

Un paquet de réformes

Evoquant enfin les réformes auxquelles s’attelle la Tunisie, son ambassadeur Mourad Bourahla les a résumées en ces termes : « Nous éliminons progressivement les subventions. Nous contrôlons les entreprises nationales pour garantir une meilleure gouvernance. Dans la fonction publique, les retraités ne sont plus remplacés. Cela prendra du temps, mais les premiers signes d’un point de vue statistique macroéconomique sont là. Nous avons arrêté l’hémorragie. L’inflation a baissé. Le déficit commercial s’est réduit. Bien sûr, en ce qui concerne les finances publiques, il y a encore quelque chose à faire. Nous allons essayer d’inverser la tendance. Nous allons négocier diplomatiquement, peut-être avec les pays du Golfe, avec d’autres donateurs qui peuvent nous aider. Mais je ne peux que me féliciter du soutien de l’Italie, notamment dans la compréhension de notre demande, a-t-il conclu.

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