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Restrictions aux femmes de voyager: Le ministère de l’intérieur dit la chose et son contraire

L’interdiction de voyage pour les femmes de moins de 35 ans sans l’autorisation du père(pour les célibataires) ou de l’époux ( pour les mariées) continue à susciter une vive polémique . La confusion suscitée par cette polémique s’ajoute aux dissensions politiques qui se sont accentuées depuis le 25 juillet dernier , date de l’assassinat de Mohammed Brahmi .

L’information portant sur l’interdiction à cette catégorie de femmes de voyager sans autorisation a été récemment démentie par le ministère de l’intérieur qui a précisé que l’information est sans fondement et qu’aucune restriction aux voyages des femmes n’a été annoncée .

La justice est la seule partie qui peut décider l’interdiction

Chokri Hamada, porte-parole du syndicat national des forces de sécurité intérieure a ,à ce propos signalé que ce n’est pas au ministère de l’intérieur de prendre ce genre de décision. La justice est la seule partie chargée de le faire.

Il a cependant relevé qu’ « on ne peut confirmer ou infirmer cette information, mais s’il y a des femmes qui ont été interdites de voyage, elles ont droit à recourir aux autorités concernées », a-t-il ajouté dans un entretien téléphonique avec Africanmanager.

« Femme et Leadership » dénonce

Malgré le démenti fait par les responsables du ministère de l’Intérieur , l’association « Femme et Leadership » a précisé qu’environ 26 personnes ont été victimes de cette décision « non déclarée ».

L’association a fortement condamné les pratiques menées par la police des frontières à l’encontre des femmes de moins de 35 ans qui veulent voyager .

Sana Ghenima, présidente de l’Association a , dans ce cadre , condamné ce traitement « anticonstitutionnel » mené par la police des frontières , qui selon elle, s’est appuyée sur des instructions verbales et non sur une circulaire officielle et précise.

« C’est honteux de questionner les hommes sur leur motif de voyage et de demander aux femmes l’autorisation du père ou du conjoint» a martelé la présidente de « Femme et Leadership », victime de ce genre d’instructions, en avril dernier, avant d’ajouter « c’est un traitement illégal. S’il y a des mesures sécuritaires, on ne peut que s’y conformer , mais interroger les gens de cette façon ,et en aparté , dans les coins de l’aéroport, c’est injustifiable ».

A la tête de la cliente

Le site féministe Baya.tn a publié le 2 septembre 2013 , une enquête , menée auprès de la police des frontière de la douane de l’Aéroport Tunis Carthage où il a affirmé que » c’est officiel, les Tunisiennes de moins de 35 ans doivent avoir une autorisation de sortie pour quitter le territoire »

Le site souligne qu’un responsable de la Direction de la police des frontières leur a confirmé que de nouvelles instructions ont été émises pour interdire aux Tunisiennes de moins de 35 de voyager vers quelques destinations, telles que l’Algérie, le Maroc, la Jordanie, l’Egypte et la Syrie.

Un douanier qui a accepté de répondre aux questions du représentant du site , a avancé que ces mesures ne concernent pas toutes les femmes de moins de 35 ans mais seulement quelques- unes. Il explique que cela dépend de l’historique de leurs voyages, des pays qu’elles ont l’habitude de visiter , et aussi de la femme elle-même , de sa situation et de la raison pour laquelle elle quitte le territoire tunisien .

Le directeur de la police des frontières a répondu par un «oui» à la question posée par le site sur ces restrictions , mais ne dit mot sur les critères qui poussent les agents de la police des frontières à exiger ces autorisations , se contentant de répondre à ce sujet «ceci nous concerne nous» , laissant entendre que c’était à la tête du client (pardon de la cliente) .

Cette orientation est confirmée à la même source par une agent (femme ) de la police des frontières de l’aéroport qui assure : «ce n’est pas officiel, mais vrai, tout dépend de la femme, son état, si elle est “propre“ et “correcte“, elle n’aura aucun problème pour voyager».

Bientôt, une action « sérieuse »

Dans ce cadre ,et face à l’indifférence du ministère qui continue de faire la sourde oreille devant des questions pressantes au sujet d’un problème si préoccupant , Sana Ghenima a appelé les autorités à appliquer la loi précisant que « Femme et Leadership, en tant que composante de la société civile va agir sérieusement contre ces pratiques ».

Pour rappel, ladite association a essayé , vainement et à maintes reprises de contacter les responsables au sein de l’aéroport ou au ministère de l’intérieur . « On a tout fait . Plusieurs correspondances ont été envoyées, mais personne n’a pris la peine de répondre à nos appels ».

L’association a multiplié les réunions pour trouver une solution à ce problème . Sana Ghenima nous a annoncé qu’une action sera mise à exécution , prochainement et les détails « seront dévoilés au cours d’une conférence de presse qui se tiendra dans deux jours ».

Cette rencontre sera marquée par la participation d’un nombre important d’associations.

Wiem Thebti

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