AccueilLa UNESra-Ouertane, ou comment des ministres risquent de retourner en prison!

Sra-Ouertane, ou comment des ministres risquent de retourner en prison!

Un de nos lecteurs nous a envoyé l’article ci-dessous, que nous publions sous la forme d’une « libre opinion » qui n’engage évidemment que son auteur.

Le Prince héritier du Qatar a visité, pendant deux jours la Tunisie, et on s’est cru en présence d’un héros, ou du moins tel qu’on a voulu le montrer. N’est-il pas venu plein les poches pour « embellir » une ville pour les pauvres, appelée « Omar Mokhtar », construite et financée par feu Colonel Khadhafi ? Mais Tamam Ben Hamad Ben Khalifa s’est aussi distingué par ses capacités à faire des affaires !

Longtemps classé et, selon certains, bloqué, le projet de Sra-Ouertane semble avoir, enfin, trouvé un preneur. Le prince qatari semble avoir atteint quelque terrain d’entente avec les membres du « meilleur gouvernement que la Tunisie ait connu » dont certains lui ont balisé la route pour mettre la main sur l’une des rares richesses de la Tunisie. Une cérémonie de quelque petit quart d’heure aurait été déterminante pour que le responsable qatari se voie accorder une panoplie de grands projets en Tunisie, et ce en tapinois. Pour sa deuxième journée, il a tout de même fait le déplacement à Tozeur où il a posé la première pierre du projet Qatari Diar. Un projet qui s’est miraculeusement accéléré et qui s’offre comme une occasion pour l’actuel gouvernement afin de redorer un peu le blason, bien qu’il s’agisse d’un projet hérité de l’ancien régime, dont on ne cesse de rappeler « qu’il n’a laissé derrière lui que les gravats », alors qu’en contrepartie, on ne cesse de récolter les fruits des efforts d’hommes et de femmes dans les départements de l’administration de la Tunisie qu’on ne cesse de dénigrer.

La transparence qui manque, grave !

Cette même administration avait élaboré, en 2008- 200,9 un appel d’offres international pour l’exploitation de la mine de Sra- Ouertane. Le ministère de l’Industrie, des Technologies et des PME, avait alors mis en concession 25 % du gisement de Sra Ouertane. Il s’agit de l’extraction et de la flottation de 4 millions de tonnes de phosphate marchand par an, une opération qui devrait permettre la transformation de 1 million de tonnes P2O5 par an sous forme d’acide phosphorique et engrais. Le ministère avait, alors conditionné l’octroi du projet à la création d’une société minière qui sera chargée de l’extraction et de la flottation du minerai, ainsi que d’une société chimique qui sera chargée de la transformation. Ceci outre l’implantation des infrastructures requises : voie ferrée, site portuaire, adduction d’eau, alimentation électrique, décharge de phosphogypse, utilités et stockages. Tout cela, la Tunisie l’avait valorisé à une somme de 3 milliard de dollars. « La partie tunisienne est majoritaire dans la société minière, mais reste ouverte à toutes propositions concernant la participation dans la société chimique ». L’on se croirait en train de vanter l’ancien gouvernement, mais il le mérite, pour sa transparence du moins, ainsi que pour sa compétence, comparé au gouvernement actuel. Notre « meilleur gouvernement à travers toute l’histoire de la Tunisie » a signé avec son hôte qatari 7 conventions. Il s’agit d’un protocole de coopération pour la rénovation et la restauration de sites archéologiques et historiques tunisiens, un mémorandum d’entente sur le programme qatari de développement en Tunisie, ainsi qu’une convention pour l’encouragement et la protection des investissements entre les deux pays. Quatre mémorandums d’entente ont par ailleurs été signés. Le premier concerne la coopération entre le ministère public qatari et le ministère de la Justice tunisien. Le deuxième est relatif au projet de phosphate de Sra Ouertane. Le troisième concerne la coopération dans le domaine du raffinage pétrolier -Raffinerie de Skhirat- entre la Compagnie pétrolière du Qatar et le gouvernement tunisien et le dernier s’intéresse à la coopération entre la Compagnie d’électricité et d’eau du Qatar et la Société tunisienne d’électricité et de Gaz, STEG. Tout cela s’est passé sans conférence de presse ni passage devant l’Assemblée Constituante pour une quelconque ratification, et on a seulement pu savoir que l’ensemble de ces conventions « sont d’une valeur de 7 milliards de dollars ».

Ni le prince héritier ni le Qatar ne sont connus pour être des as de la transparence, mais c’est le gouvernement de la « révolution » qui est venu nous apprendre les bonnes manières, telle que la finance islamique, mais qui semble rater le coche. Le projet de Sra Ouertane représente une partie de la maigre richesse naturelle de la Tunisie, et il devrait lui fournir des ressources supplémentaires tout au long des 50 années de sa production, d’autant qu’il s’agit d’un gisement qui s’étend sur des dizaines d’hectares et qui s’exploite à ciel ouvert, c’est-à-dire moins de dépenses de forage et une plus facile extraction et acheminement vers les sites de transformation et puis d’exportation ! Le comportement du gouvernement de la troïka laisse planer beaucoup de doutes, des doutes même si les ministres actuels risquent de penser qu’ils devront perdurer au sommet de l’Etat et que certains d’entre eux risqueraient même de retourner en prison, mais pour des crimes de fraude cette fois !

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