C’est non sans une émotion certaine et une nostalgie intense envers un passé très proche que j’écris ces quelques mots en hommage à mon oncle Mohamed Mohsen BEN ABDALLAH. Voilà 40 jours déjà que tu es parti, cher oncle, sans qu’aucun de nous, ta famille, tes proches, tes amis ou tes collaborateurs, ne parvienne encore à réaliser que le grand Si Mohsen, tellement respecté, adoré, aimé, parfois même vénéré, nous a bel bien quittés à jamais.
Pour tes proches, tu étais beaucoup plus qu’un simple membre de la famille, tu étais un monument. Un monument sacré que l’on se plaisait à croire immortel. Immortel, tu le resteras sans doute, non seulement dans nos cœurs, nos esprits, mais aussi dans l’Histoire de ton pays, à travers ta contribution édifiante à l’économie tunisienne post Indépendance, qui a duré plus de 45 ans. Au bout de ce demi-siècle de bons et loyaux services rendus à la nation, tous les BEN ABDALLAH portent aujourd’hui leur nom de famille avec une immense fierté, en grande partie grâce à l’ensemble de ton œuvre. Ton empreinte imprégnera à jamais les générations futures des BEN ABDALLAH.
Ce que je garderai de toi, cher oncle, c’est sûrement ton élégance, ton savoir-vivre, ton exigence non seulement envers les autres, mais aussi envers toi-même, ton amour pour ta patrie et pour ton village natal Boumerdess, et surtout ta fierté inégalable, ta force de caractère inébranlable et ton insoumission chevaleresque même dans les moments les plus durs face à la poignée de fer d’un régime totalitaire.
Ton épopée est tellement riche en exploits que je ne saurai énumérer leur totalité. Tu as été le pionnier de l’industrie textile, le père de l’exportation, l’un des précurseurs du développement régional, le fondateur de la BIAT avec Si Mansour MOALLA et la BDET entre autres, l’une des figures de proue de l’UTICA, le meilleur entrepreneur d’Afrique en 1987, le fondateur de la fédération tunisienne de golf, et j’en passe….
Le 09 Février 2014, -un jour que toi seul, l’éternel militant fort et fier, attendait son arrivée soudaine – tu es parti doucement, paisiblement. Le 10 février 2014, le jour de tes funérailles, a été un jour certes des plus ternes, mais aussi historique à Boumerdess, notre petit village natal que tu as transformé en un pôle de l’industrie textile, où des milliers de personnes sont venus de tous bords te raccompagner vers ta dernière demeure, une demeure que tu as préparée de ton vivant, de la plus belle des manières dans tous les détails, grand visionnaire que tu étais.
Cher oncle, tu as marqué à jamais chaque personne qui t’a connu de près ou de loin, tu as tant fait pour ton pays, ta famille, tes amis, tes collaborateurs, tes concitoyens. Puisse Dieu le Tout Puissant t’accorder son infinie miséricorde, et te recueillir dans son éternel paradis. ADIEU !
Ton neveu qui aurait tant aimé apprendre beaucoup plus de toi,
Yassine BEN ABDALLAH
