AccueilLa UNETunis : Le taux de croissance s’effondre à 0,5% pour 2015

Tunis : Le taux de croissance s’effondre à 0,5% pour 2015

Exponentielle, il n’y aurait guère un terme plus idoine pour qualifier la dégringolade du taux de croissance pour l’année 2015. De 3% au départ, il a déboulé régulièrement pour s’établir à 0,5%, comme vient de l’annoncer le ministre des Finances, Slim Chaker, dans un point de presse tenu, jeudi, pour présenter le projet de la loi de finances complémentaire 2015, adopté hier en conseil des ministres. Serait-ce la dernière et ultime prévision pour cet annus horribilis ? Il faut l’espérer, mais au train où empire la situation économique, il ne serait pas étonnant que la somme nulle soit « à la portée ».

Cette révision du taux de croissance a forcément un coût. Le ministre l’a chiffré à environ  461 millions de dinars, précisant que la seule la lutte contre le terrorisme coûtera à la Tunisie une perte de deux points de croissance et d’environ 40 mille emplois. D’ailleurs,  le projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2015 a alloué une enveloppe supplémentaire de 306 millions de dinars(MD) au profit des ministères de la Défense et de l’Intérieur ainsi que de la Douane, naturellement au détriment des  dépenses de développement dont 20% sont destinées à l’acquisition d’armes et d’équipements pour lutter contre le terrorisme.

Slim Chaker a souligné que la Tunisie connaît une transition, qu’il a qualifiée de « dangereuse », puisqu’elle migre  de l’investissement dans les ressources humaines, le développement et l’emploi, vers  l’octroi de financements supplémentaires pour l’armement, en vue de lutter contre le terrorisme.

Cette lutte consiste,  essentiellement, à combattre la pauvreté, à renforcer la culture, à se préoccuper davantage des catégories sociales à faible et moyen revenus ainsi qu’à mettre en place des mécanismes permettant de renforcer l’employabilité et le lancement d’entreprises.

Il a rappelé, à cet effet, que le projet de loi de finances complémentaire comporte une série de mesures exceptionnelles permettant d’allouer des crédits d’une valeur estimée à 660 millions de dinars pour les trois prochaines années, en vue d’impulser l’activité économique et surtout aider les petites et moyennes entreprises (PME).

Un montant de 60 millions de dinars sera, dans ce cadre, consacré aux jeunes sans emploi, surtout dans les zones intérieures alors que 240 millions de dinars seront mis à la disposition des gouverneurs pour aider les PME, à sauvegarder leurs emplois outre une enveloppe de 260 millions de dinars dédiée à la recapitalisation des PME.

La baisse des prix des carburants renvoyée à la saint-glinglin !

Au rebours de ce qui avait été rapporté dans les médias, il  n’y aura pas de baisse des prix des carburants en 2015. Le ministre des Finances a été on ne peut plus clair. Ce faisant, les automobilistes et les ménages devront oublier les baisses de 50 millimes pour le prix du litre d’essence et de 30 millimes pour le prix de vente du gasoil).

Il a expliqué que le gouvernement a traité ce dossier du point de vue économique loin des calculs politiques, assurant cependant que les ministères des finances, du commerce et de l’industrie se penchent actuellement sur la mise en place d’un mécanisme permettant de baisser et d’augmenter automatiquement les prix des carburants en Tunisie, selon la fluctuation des ses cours sur le marché mondial.

Ce mécanisme pourrait être mis en place à partir de 2016, a-t- il dit, précisant que la décision ne pourrait pas être unilatérale et sera débattue avec les différents partis politiques, les organisations nationales et les composantes de la société civile pour parvenir à un consensus autour de ce sujet.

Le ministre a également souligné que le projet de la loi de finances complémentaire n’a pas comporté une réduction du budget consacré aux subventions mais plutôt une augmentation d’une valeur de 30 millions de dinars pour atteindre 1530 millions de dinars au cours de l’année 2015.

Quelques éclaircies, quand même !

Le tableau que Slim Chaker a fait de la situation économique n’est pas totalement noir. Par exemple, le  gouvernement a révisé  à la baisse les dépenses de l’Etat qui  sont passées de 29 milliards de dinars à 27.9 milliards de dinars, soit une régression de 1.1 milliard de dinars, ce qui a  permis de réduire le déficit budgétaire pour atteindre 4.8% contre 4.9%.

Et puis, le taux  de l’endettement a été ramené à 51.9% actuellement contre 52.9%. D’ailleurs, le projet de loi de finances complémentaire pour l’exercice 2015 prévoit une réduction de 1906 millions de dinars en termes de dettes pour s’établir à 45400 millions de dinars contre 47306 millions de dinars mentionnées dans la loi des finances pour l’exercice 2015.

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