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Tunis : Une lueur d’espoir pour la Libye, mais le plus dur est à venir !

Premier pays victime de la guerre civile armée qui dévaste la Libye, la Tunisie, tout en se défendant du mieux qu’elle peut, s’emploie à ramener les antagonistes à la raison et à les engager sur la voie de la réconciliation, tout en observant la neutralité la plus possible à l’égard des belligérants.

A bien des égards, c’est un exercice d’équilibriste qui ne dispense nullement de parrainer un dialogue politique dont les premiers fruits commencent à porter. Dimanche dernier à Tunis, deux délégations  issues des deux Parlements libyens rivaux ont signé une déclaration de principes pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Il s’agit d’une part du Congrès général national (CGN), siégeant à Tripoli et soutenu par les milices de la coalition islamiste Fajr Libya (Aube de la Libye), et d’autre part de la Chambre des représentants (CDR), issue des législatives de juin 2014 et installée à Tobrouk.

C’est la première avancée politique significative sur la voie du règlement, il est vrai, encore hypothétique, de la crise libyenne. L’ONU s’y est essayée par le truchement de deux représentants spéciaux sans arriver à trancher le nœud gordien ni à esquisser une perspective, si menue soit-elle, d’une issue. Et pourtant, elle s’y accroche, et verrait d’un mauvais œil que la Tunisie lui brûle en quelque sorte la politesse en parrainant une solution dont elle pensait détenir l’exclusivité.

« L’accord politique libyen, qui a été négocié pendant plus d’un an et a été facilité par l’ONU, est la base du travail de la Mission de l’ONU et le seul moyen disponible pour faire avancer le processus rapidement », a insisté le représentant spécial de l’Onu, Martin Kobler en référence à un projet d’accord présenté début octobre au Maroc. Ce texte prévoyait la formation d’un gouvernement d’union nationale mais avait été rejeté par les deux Parlements.

Les autorités libyennes rivales s’étaient félicitées dimanche d’avoir négocié « sans ingérence étrangère », référence implicite à l’ONU.

Emboîtant le pas à l’ONU, l’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a réaffirmé son « soutien ferme  aux efforts de l’ONU visant le règlement définitif et durable de ce conflit et les propositions soumises par le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU sur la Libye », sans omettre de rappeler que «  la position de l’Algérie sur le conflit libyen est constante et demeure inchangée étant  basée sur les fondamentaux du respect de la souveraineté de ce pays, de son intégrité territoriale et de son unité ainsi que de la cohésion de son peuple ».

C’est aussi la position de l’Egypte qui a  émis des réserves vis-à-vis de l’accord de Tunis, appelant à « ne pas éparpiller les efforts de l’ONU » lesquels, souligne-t-elle, « doivent se concentrer sur le développement de l’accord conclu à Skhirat au Maroc pour former un gouvernement de consensus national».

Y a-t-il meilleure alternative ?

Dans l’état actuel des choses, pourtant, on ne voit pas ni dans l’immédiat, ni à moins brève échéance,  arriver une initiative qui cultive des mérites à tout le moins proches de celles de l’accord de Tunis, dans la mesure bien explicite et réaliste qu’il fait  prévaloir la légitimité constitutionnelle en se référant à l’ancienne constitution Libyenne et prépare l’organisation d’élections législatives qui devront se tenir de deux ans maximum. D’autant qu’il prévoit les mécanismes qui aillent avec, notamment la création d’une commission mixte composée de 10 membres (5 du parlement et 5 du conseil) ayant vocation à choisir le chef d’un gouvernement de consensus national, ainsi de deux vice-chefs de gouvernement (un de chaque camp). S’y joint la formation d’une instance constituée de dix membres du parlement et du conseil, qui sera chargée d’amender la constitution. Le but activement recherché est de jeter les  bases « d’une coopération transparente » entre les deux factions afin de parvenir à un accord politique qui aboutirait à la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Certes, la mise en œuvre de l’accord ne sera pas indemne d’embûches pour cause d’interférences étrangères et surtout de pays du voisinage, mais il n’est nullement mauvais signe que les Libyens eux-mêmes prennent le taureau par les cornes pour donner une nouvelle perspectives à leurs concitoyens , épuisés par de longues années de guerre fratricide à laquelle vient de se mêler l’organisation terroriste la plus sanguinaire que la région ait jamais connue, Daech,  et dont le chef, Abou Bakr al Baghdadi, dit-on, est sur place, en Libye, pour compléter ce tableau apocalyptique.

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