« L’opinion publique tunisienne refuse que la Tunisie serve de centre d’accueil pour les réfugiés, les migrants illégaux déboutés du droit d’asile en Allemagne », a affirmé le chef du gouvernement, Youssef Chahed dans une interview à la chaîne de télévision publique allemande Deutsche Welle.
Il a expliqué que la jeune démocratie tunisienne en voie de construction doit être immunisée contre tous les risques dont celui d’abriter pareil centre. D’autant, a-t-il ajouté, que le pays est aux prises avec des problèmes économiques et sociaux et où le gouvernement est contrôlé par le Parlement et les médias, affirmant la nécessité que cette démocratie naissante soit soutenue et renforcée par des pays comme l’Allemagne.
Le chef du gouvernement a rappelé dans ce contexte que la Tunisie avait accueilli en 2011 un million de réfugiés qui avaient fui la guerre en Libye, des réfugiés libyens, africains et d’autres nationalités.
Interrogé si la Tunisie n’a pas besoin d’aide financière et économique en contrepartie d’un accueil de réfugiés comme l’avait accepté la Turquie, par exemple, Youssef Chahed, a affirmé que la Tunisie est un pays souverain et attaché à son autodétermination et n’est pas prêt à accepter des aides accordées à ce titre.
Le chef du gouvernement a souligné que sa visite en Allemagne était destinée à lever l’équivoque sur la question de migrants suite à l’attentat de Berlin perpétré par un Tunisie, précisant qu’il existe une confusion entre les réfugiés illégaux et les terroristes tunisiens se trouvant dans les zones de tension comme la Syrie et la Libye et qui sont passibles de la loi antiterroriste tunisienne.
Concernant l’affaire de l’auteur de l’attentat de Berlin, le Tunisien Anis Amri, il a rappelé que ce dernier a quitté la Tunisie depuis 5 ans en tant que migrant illégal et a séjourné dans maints pays européens avant de commettre l’odieux attentat de Berlin, soulignant que rien ne donnait à penser qu’il pouvait être soupçonné d’activités terroristes.
Interrogé sur le rapport de l’organisation Amnesty International faisant de cas de torture en Tunisie, le chef du gouvernement a affirmé que les autorités vont diligenter une enquête à ce propos et s’il s’avère que les cas signalés ont effectivement eu lieu, les coupables seront punis.