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Tunisie : La 3G de Tunisiana de «Notre ami le Qatar» au prix fort, malgré ses pingreries.

Tunisiana a acquis, officiellement, ce vendredi 4 mai 2012, deux nouvelles licences, fixe et 3G, suite à l’appel d’offres international lancé par le ministère des Technologies de l’Information et de la Communication à la date du 9 février 2012.

Après l’avoir refusé, le 20 avril dernier, le ministère des Technologies de l’Information et de la Communication a fini par accepter, ce vendredi 4 mai, l’offre financière de Tunisiana.

La première offre financière présentée par Tunisiana et refusée était d’environ 161 millions de dinars dont 36 millions de dinars sont alloués pour la téléphonie fixe et 125 MD pour le mobile. Une offre qui a été jugée strictement inférieure à l’estimation de l’administration. En effet, la première estimation d’un cabinet indépendant évoquait un prix de 170 MDT qui se devait d’aller au-delà des 116 MDT de la 3G de Tunisie Télécom. Le ministère n’en était pas content et estimait les deux licences à 191 MDT. A l’INT (Instance Nationale des Télécommunications), on estime donc, que «le ministère tunisien des TIC a très bien négocié le prix et a même pu obtenir un prix au-dessus des attentes». Le montant des deux licences, 3G et Fixe de Tunisiana, aura finalement été de 205 MDT, dont 50 MDT seront alloués à la téléphonie fixe et 155MD à la téléphonie mobile.

Réagissant à cet accord de la licence 3G, Tunisiana promet, dans un communiqué rendu public vendredi 4 mai 2012, de «rendre son réseau encore plus performant en proposant des services encore plus innovants à ses abonnés et, non seulement à développer ses prestations mobiles, mais également à proposer des services afférents à la téléphonie fixe, ce qui représente un défi majeur dans un contexte de triple fracture : régionale, sociale et numérique».

205 MDT qui ne font même pas le bénéfice d’une année !

Le prix de 205 MDT, précisons le, ne sera pourtant pas de l’argent jeté par la fenêtre. Sans 3G, Tunisiana faisait déjà des bénéfices d’une moyenne annuelle de 300 MDT. En 2010, ses revenus dépassaient le 1 milliard DT, en croissance de presque 10 % par rapport à ceux de 2009, avec un ratio de dette presque nul et un taux de distribution des bénéfices qui avoisine les 95 %, selon Fitch Rating. Le nombre d’abonnés de Tunisiana, était, à fin mars 2012, de 5.98 millions, en augmentation de 10,8% par rapport à la même période 2011. Les revenus au 1er trimestre 2102 étaient de 44.7 millions de dinars koweitiens, soit 161.7 millions de dollars ou encore 249 MDT, contre 26 millions de DK, soit 94.2 millions de dollars, pendant la période correspondante de 2010.

L’EBITDA (Résultat avant charges financières, impôts, provisions et amortissements) du 1er trimestre 2011 était de 24.1 millions de Dinars Koweitiens (MDK), soit 87.2 millions de dollars, représentant une augmentation de 77.2%. Le bénéfice total net s’élève à 9 MDK, soit 32.6 millions de dollars, une augmentation de 47.5% comparée aux 6.1 millions KD, durant la période correspondante de 2010.

Le bénéfice net attribuable à Wataniya Telecom, au 1er trimestre 2011, s’élève à 6.8 millions DK, soit 24.5 millions de dollars.

Le commentaire de Tunisiana , entre le dit et le non-dit.

L’opérateur aime à rappeler comme ses propriétaires qataris, dans un communiqué publié en la circonstance, que «le montant alloué à l’acquisition de cette licence n’est que le début d’un long processus d’investissement humain» et de rappeler aux Tunisiens, en guise de cadeau qu’il leur aurait fait gratuitement, «la création de 2 156 emplois directs et indirects d’ici 5 ans en sus des 4 203 emplois existants et la garantie de créations d’emploi dans les régions intérieures, notamment avec la mise en place de centres techniques permettant de transférer de la valeur technologique dans ces zones en grande difficulté, technique (une couverture mobile ambitieuse atteignant 70% de la population au bout de 5 ans et des débits internet mobile conformes aux meilleures pratiques internationales), économique (réaliser des investissements massifs en infrastructures servant l’ensemble de l’économie du pays et représentant une enveloppe de plus d’un milliard de dinars sur la période 2012-2018) et sociétal (consolider la stratégie sociale et environnementale adoptée jusque-là par la marque) ».

L’opérateur oublie cependant de rappeler les dizaines de millions DT qu’empochent annuellement ses propriétaires étrangers et les plus de 300 MDT transférés cette année sur le compte de son nouveau propriétaire Qtel, du Qatar, le pays «frère et ami» qui a soutenu la révolution tunisienne et accueille 3 de ses blessés pour les soigner gratuitement.

Tunisiana rappelle aussi aux Tunisiens que «ce nouveau réseau 3G mobile entraînera une accélération du trafic de données mobiles », que «les abonnés Tunisiana pourront ainsi profiter de leurs applications et solutions mobiles de manière encore plus conviviale et ce, quel que soit le support » et que «cette nouvelle technologie sera un véritable moteur au service de l’entreprenariat et de la croissance ». Il est cependant bon de rappeler aussi que Tunisiana n’avait jamais investi que dans son réseau propre, lorsque le groupe Sawaris, qui en était propriétaire avant la vente à Sakher El Materi et aux Qataris qui l’hébergent depuis sa fuite, investissaient à fonds perdus dans d’autres pays, comme en Algérie.

Tunisia rappelle aussi aux Tunisiens, dans son communiqué, que «l’opérateur [elle-même] a toujours maintenu une stratégie d’investissement continue et généreuse et débourse chaque année plus de 200 millions de dinars et a, de ce fait, investi plus de 1.3 million de dinars depuis son lancement». Cela est d’autant plus vrai que peu ou prou de ces montant ont été investis pour acheter tunisien. Contrairement à Tunisie Télécom qui reste le bras technologique de l’Etat tunisien en matière d’infrastructure TIC, Tunisiana qui n’abaisse toujours pas ses tarifs public malgré la baisse des tarifs d’interconnexion, investit, il est encore plus vrai, uniquement dans son propre réseau et dépense pour acheter de l’étranger, du matériel pour son réseau. Les 1,3 MDT que l’opérateur dit investir deviennent ainsi peanuts par rapport aux 300 MDT qui sortent chaque année des réserves tunisiennes vers les actionnaires étrangers.

Tunisiana, c’est Qtel et Qtel, c’est le Qatar, ami pingre de la Tunisie.

Rappelons le, Tunisiana était au début une création de l’égyptien Naguib Sawaris, avant qu’il ne fasse entrer avec lui les koweitiens de Wataniya. Ils finiront par le débarquer pour vendre à Qtel, l’entreprise Télécom du Qatar. Rappelons aussi, que le Qatar, est le pays «frère et ami» de la Tunisie que gouverne actuellement la troïka dominée par Ennahdha.

En déboursant plus que ce qu’attendait l’Etat tunisien, le Qatar dont Qtel qui lorgne le rachat des 25 % de Tunisiana confisqués à Sakher El Materi, démontre qu’il ne donne rien pour rien. Investir, oui, mais dans les vaches à lait. Pour le reste, le Qatar reste plutôt pingre. Sur l’ensemble des IDE en Tunisie, il n’y a, selon nos chiffres que 3 entreprises qataries. Sollicité par les nouveaux gouvernants, ce pays n’a consenti qu’à un crédit de 500 Musd. Supposés être donnés en crédit, ce ne sera, en fait, qu’un placement de titres obligataires tunisiens par l’autorité qatarie, à travers Qatar National Bank Capital, sur le marché international, avec en plus une garantie américaine et un taux d’intérêt fixe de 2,5%. Tout récemment, la société immobilière qatarie, Diar, achète du terrain dans le Sud tunisien pour y bâtir un très important projet. Manque de confiance, le paiement du prix de ce terrain, 6 MDT, ne se fera, cependant, qu’en tranches.

Pays ami de la Tunisie du gouvernement Nahdhaoui, le Qatar vient de faire promesse d’une manne d’emploi de pas moins de 25 mille postes, au président provisoire tunisien Moncef Marzouki. Un peu plus tard, ils deviendront uniquement 20 mille, et qui sait combien en fin de compte. En novembre 2011, la Direction de la sûreté de l’Etat de Qatar s’était engagée à recruter 400 policiers tunisiens. Une promesse restée, jusque là, lettre morte.

On ne manquera pas non plus de rappeler qu’en mai 2011, les Emirats et Qatar avaient été saisis par la justice tunisienne pour bloquer les avoirs du président déchu et ses proches. Trois mois auparavant, le Qatar avait accordé l’asile à Sakher El Materi. Le journal Assabah avait, dans la même information, rapporté que l’Etat du Qatar aurait autorisé Sakher El Materi, gendre du président déchu qui s’est réfugié dans la capitale qatarie depuis le 17 janvier 2011 en provenance de Dubaï, et sa famille, à résider à Doha.

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