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Tunisie : Le président déchu, sa femme et plusieurs membres du clan Ben Ali-Trabelsi visés par des mandats d’amener internationaux

Différée au moins une fois, la conférence de presse du ministre de la Justice du gouvernement d’union nationale, Lazhar Karoui Chebbi a finalement eu lieu, mercredi, au siège du département qui était aussi et concomitamment, le théâtre d’un sit-in organisé par les fonctionnaires du ministère.

 Et c’est dans un indescriptible tohu-bohu que s’est déroulée cette première rencontre du nouveau ministre avec les journalistes venus très nombreux et dans les rangs desquels se sont infiltrés des intrus pour interpeller par d’acerbes philippiques le ministre et son cabinet, ce qui ne faisait qu’ajouter la confusion.

 Les journalistes n’étaient pas en reste non plus, puisque les questions qui trottaient dans les têtes étaient incalculables , et la circonstance était on peut plus propice pour les poser, et ceci n’a pas manqué de donner à ce rendez-vous les allures d’un foirail auquel le ministre a mis un terme au motif qu’il était tenu par l’engagement de participer à la réunion du conseil des ministres.

 On retiendra malgré tout des propos du nouveau locataire du ministère de la Justice que plusieurs actions en justice sont en cours d’instruction à l’encontre du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, de sa femme et de plusieurs membres de leurs familles. Il s’agit d’affaires dans le cadre desquelles des mandats d’amener internationaux ont été émis contre le chef de l’Etat déchu, sa femme et plusieurs parmi leurs proches.

 Ces affaires se déclinent en quatre catégories : « la conspiration contre la sureté intérieure, des menées ayant pour but d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres et l’acquisition de biens corporels mobiliers et immobiliers et les placements financiers illicites à l’étranger, outre la détention et l’émission de devises par voie illégale ainsi que la tentative de transfert de devises sans préavis de la Banque centrale, l’introduction d’armes et de munitions sur le territoire tunisien et leur port, leur détention et leur commercialisation sans autorisation préalable.

 Le ministre a indiqué que 6 personnes sont impliquées dans la première affaire et elles sont toutes en état d’arrestation. Ces personnes appartiennent au corps de la sécurité présidentielle, dont l’accusé Ali Seriati ainsi que Mohamed Ali Smaïi, Marouene Bennouri, Naceur Chniti, Mohamed Mongi Ben Haj Chebbi, Mohamed Ben Mohamed Mohsen Dridi.

 La deuxième affaire implique le président déchu, sa femme et un nombre important de leurs proches, dont certains ont été arrêtés et d’autres en état de fuite, avec la possibilité d’y adjoindre d’autres suspects au fur et à mesure qu’avanceront les enquêtes sont en cours.

 S’agissant de la troisième affaire, elle porte sur le transfert de devises sans préavis et sans autorisation préalable de la Banque centrale de Tunisie et la participation à cet agissement illicite. Le ministre a précisé que le nombre de personnes impliquées dans cette affaire s’élève à 25, dont des proches du président déchu, qui sont soit en état d’arrestation et sujets à enquête, ou en état de fuite et au sujet desquels des mandats d’amener internationaux ont été émis, ceci outre l’émission de plusieurs mandats internes et internationaux afin de réclamer la saisie et le gel des biens et des comptes courants qui en relèvent, et l’existence de jeunes âgés entre 16 et 17 ans, impliqués dans cette affaire et au sujet desquels le juge d’instruction procédera à la délocalisation de leurs affaires pour les déférer devant le juge des mineurs.

 Pour ce qui est de la quatrième affaire relative à l’introduction d’armes et de munitions en territoire tunisien, le ministre a indiqué que le nombre d’accusés dans la présente affaire s’élève à neuf, dont la majorité sont en état de fuite et qui sont l’objet de mandats d’amener et de mandats judiciares en vue de geler leurs biens et avoirs.

 Le ministre de la Justice a souligné que les derniers événements qui se sont produits dans le pays ont engendré de nouveaux accusés, à savoir les individus qui ont attaqués les citoyens désarmés en pleine nuit et procédé à des actes de pillage, de destruction, de vol et d’incendie. Il a précisé que 698 individus ont été déférés devant la justice sans prendre en considération ceux qui sont en état de fuite, et que 133 individus ont été libérés, dont les dossiers de 31 individus ont été classés et les autres sont en cours

 Environ 9500 détenus en fuite courent toujours

 Au sujet des prisons, Lazhar karoui Chebbi a indiqué que le nombre de détenus est de 31 mille dont 11 mille 29 prisonniers sont actuellement en état de fuite suite aux derniers évènements et 1532 sont revenus après l’appel lancé par le ministère de la justice à travers les médias. Il a lancé un appel aux prisonniers en fuite à retourner aux prisons afin qu’ils ne soient pas inéligibles à l’amnistie générale et la libération conditionnelle.

 Il a affirmé qu’il a été procédé à la libération de 2460 prisonniers et que des affaires sont en cours devant les tribunaux.

 Il a ajouté, dans ce contexte, que le ministère est en train de mettre en place un nouveau mécanisme afin de permettre la libération de plusieurs détenus, notamment les prisonniers âgés de plus de 60 ans et les mineurs, outre, les prisonniers qui ont observé la moitié de la peine.

 Au sujet des personnes décédées dans les prisons, le ministre a annoncé que leur nombre s’élève à 74 détenus et 2 gardiens de prison (11 dans la prison de Borj Roumi, 6 dans la prison de Mahdia, 3 dans la prison de Sousse, 1 dans la prison de Borj El Amri, 1 dans la prison de Mornag, 1 à Gabes, 3 à Bizerte et 48 dans la prison de monastir). Aucun décés n’a été enregistré dans les prisons de Sfax et de Kasserine.

 Il a rappelé la manifestation organisée, mardi, par les agents des prisons venus au ministère de la justice, indiquant que certains d’entre eux ont été reçus et qu’il leur a promis d’être traités à pied d’égalité avec les agents de sécurité et qu’ils bénéficieront d’une indemnité estimée à 120 dinars, outre la création d’un syndicat qui les représente et l’annulation des dernières sanctions disciplinaires.

 Au sujet de l’association des magistrats tunisiens, le ministre a souligné que le bureau élu démocratiquement a été écarté et qu’un nouveau bureau a été constitué en vertu d’autres élections, précisant que l’ancien bureau est reconnu par la majorité des magistrats, ce qui lui confère une légitimité, d’ou la décision du Premier ministre de lui permettre d’exercer son activité.

 Karoui Chebbi a souligné que les derniers événements ont causé plusieurs dégâts dans les services judiciaires, ce qui a entravé le fonctionnement régulier et normal de certains tribunaux. Il a précisé que le ministère de la justice a procédé au transfert des dossiers de certains tribunaux endommagés à d’autres instances judiciaires situés à proximité, appelant les citoyens à permettre aux services de l’Etat de fonctionner de manière à satisfaire leurs besoins et garantir le fonctionnement normal des services judiciaires.

 Au sujet de la plainte de certains citoyens du corps des magistrats, le ministre a indiqué que la majorité des magistrats dont le nombre total s’élève à prés de 1800 juges, accomplissent leurs missions, comme il se doit, et qu’une minorité d’entre eux, n’ayant pas respecté la loi, sera poursuivie. Nul n’est au dessus de la loi, a-t-il affirmé, relevant que le service de justice est globalement sain et que le département de la Justice est vigilant face à quiconque transgresserait la Loi.

 Dans sa réponse aux questions des journalistes, le ministre a précisé, concernant l’affaire du promoteur de l a chaîne TV « Hannibal », que les agents de la police judiciaire ont eu des informations au sujet de l’affaire de Larbi Nasra. Le procureur de la République a été informé et procédé à la convocation du fondateur de la chaîne qui a été placé ainsi que son fils en garde à vue une seule nuit, après leur avoir adressé l’accusation de propagation de fausses nouvelles, et qu’il s’est avéré par la suite que ces rumeurs et calomnies sont dénuées de tout fondement, ce qui a dicté leur libération ».

 Le ministre a démenti que la justice ait été saisie du dossier de l’ancien ministre de l’Intérieur. Il a, en outre, affirmé que les procédures sont en cours au sujet de la libération des prisonniers politiques.

 Concernant la femme agent de la police municipale qui a saisi la brouette de Mohamed Bouazizi et l’a giflé, le ministre a indiqué que son affaire est en cours d’instruction.

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