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Tunisie : Le profil financier de la STB pèsera-t-il sur sa fusion avec la BH ? Dixit S&P.

L’agence de notation Standard & Poor’s  vient d’annoncer que les notes de contrepartie de crédit attribuées à la Banque de l’Habitat (BH; BBB-/Stable/A-3) et la Société Tunisienne de Banque (STB; ‘BBpi; note d’information du public) ne sont pas immédiatement affectées par l’accord sur le projet de fusion annoncé,  le 16 décembre 2010, par les  conseils d’administration  des deux établissements.

L’agence souligne que  le gouvernement tunisien, qui détient des participations majoritaires dans les deux banques, soutient le projet de fusion. S & P estime donc  hautement probable la réalisation de la transaction.
Elle estime aussi que la BH affiche un profil financier plus robuste que celui de la STB, dont  la qualité des actifs et la  capitalisation sont, à son avis, faibles. Par conséquent, le profil financier de l’ensemble  projeté pourrait  être plus faible que celui de la  BH. Toutefois, des éléments d’incertitude rendent encore plus difficile l’évaluation de la solvabilité de ce groupement

En premier lieu, le calendrier de la fusion est incertain et pourrait aller au-delà  de l’échéance de deux ans que  S & P fixe généralement  pour les ses perspectives des notes  «BBB-» ou supérieures qu’elle décerne.
Ensuite,  même si l’agence reconnaît que les deux banques se prévalent de  fortes  positions concurrentielles  sur des segments complémentaires, les conditions opérationnelles et financières de la fusion n’ont pas encore été arrêtées. Plus particulièrement,  S & P dispose de peu d’informations sur la question de savoir si le gouvernement tunisien devrait soutenir financièrement les opérations de fusion. Un tel soutien pourrait inclure une augmentation du capital, l’indemnisation pour la radiation des créances accrochées  qui entachent actuellement, à son avis, le  profil financier  de la STB, ou un autre type de soutien financier ponctuel. Le soutien du gouvernement pourrait également renforcer les ratios de capitalisation de la nouvelle entité au regard des nouvelles exigences réglementaires relatives au capital, à partir de 2012.

Enfin, après la fusion, S & P aurait besoin de réévaluer le risque de l’appui extraordinaire que le gouvernement apportera à  la nouvelle entité en cas de difficultés financières. S & P estime actuellement que la probabilité de soutien est «élevée»  aussi bien pour  la BH que pour la  STB, conformément à sa méthodologie de notation des entités liées au gouvernement.
L’agence envisage de poursuivre la discussion de cette question avec le management des deux banques ainsi qu’avec les autorités tunisiennes. Elle procèdera à l’actualisation de ses évaluations sitôt qu’elle disposera  d’assez d’informations  sur les modalités et les conditions de la fusion et les conséquences probables  sur les banques.

Une pression négative  pourrait  s’exercer sur  les notes  de l’agence  relatives à la  BH si elle en  arrivait à la conclusion que le concours du gouvernement ne compense pas assez l’impact négatif produit  sur  le profil financier de la BH  par la conjugaison d’une plus faible qualité des actifs de la STB , de ses revenus et sa capitalisation.
La note « BBpi » de la STB pourrait, au contraire, bénéficier de  la fusion da la STB avec la BH, une entité financièrement plus solide.
Cette projection rejoint à maints égards celle faite il y a un trimestre environ par  Maxula Bourse,  qui  selon laquelle « cette grosse opération tuniso-tunisienne donnerait naissance à un géant dont la capitalisation boursière avoisinerait les 1.100 millions de dinars tunisiens (1 DT vaut 0.5241 euro au cours actuel) ». Et surtout, elle véhiculerait « un message très fort au marché pouvant révolutionner le paysage bancaire tunisien ».

La nouvelle entité, estimait la société d’intermédiation boursière, « sera la plus importante banque de la place », avec un total bilan qui dépassera 11.000 millions de dinars, « soit presque le double du total actif de la BIAT (Banque internationale arabe de Tunisie, privée), la plus importante banque de la place, avec un total bilan de 6.100 millions de dinars ». Selon Maxula Bourse, la banque publique qui naîtrait de la fusion de la STB et de la BH aura un large réseau de distribution constitué de 207 agences et employant plus de 4.200 personnes. Son Produit net bancaire sera de 431 millions de dinars, tandis que son résultat net sera de l’ordre de 93 millions de dinars. Le ratio de solvabilité de cette banque se situera, quant à lui, dans les normes du secteur, à 9,1%, et son taux de créances classées sera de 12,3%.Au chapitre d’intermédiation bancaire, explique encore Maxula Bourse, « les crédits à la clientèle seront de l’ordre de 8.400 millions et les dépôts aux alentours de 7500 millions de dinars ».
Analysant les bienfaits de cette fusion pour les deux banques, Maxula Bourse estime qu’elle serait la bienvenue pour la BH qui, « depuis presque deux ans, n’arrive pas à activer une réelle croissance et se retrouve à la traîne du secteur ». « L’accès à d’autres créneaux où segments de marché, l’approche d’autres types de clientèles sera à sa portée », prédit-elle. L’intérêt de cette opération pour la STB sera l’assainissement dont elle bénéficiera au préalable, à un moment où « elle peine à assainir son portefeuille, jusque-là, alourdi par des créances accrochées importantes ».

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