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Tunisie : Marzouki, Ben Jaafar et Jbali cachent quelque chose à toute la population !

«On ne nous dit pas tout !». La réplique est de la comédienne française connue, Anne Roumanoff. On serait pourtant tenté de la reprendre devant les 3 présidents (République, Constituante et Gouvernement), qui viennent de reconduire l’état d’urgence jusqu’au mois de juillet prochain.

Cette mesure d’exception a été prise en vertu d’un décret pris par le président Moncef Marzouki après concertations avec le chef du gouvernement Hamadi Jbali et le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar, a précisé le porte-parole de la présidence Adnène Mancer.

La reconduction, pour la 6ème fois consécutive, d’un état qui dure depuis bientôt 18 mois, a été, en plus, annoncée dans un communiqué laconique, sans aucune explication, sans que personne n’y trouve rien à y dire. Selon le Constituant Nahdhaoui,Sahbi Attig, dans une déclaration au quotidien Assabah, «la décision n’a qu’un aspect formel». Pour Azed Badi du CPR, «la situation sécuritaire reste fragile et l’intérêt supérieur nécessite la reconduction de l’état d’alerte». Mahmoud Baroudi d’Ettakattol, sera un peu plus inquiet et «c’est une chose normale, mais qui pose la question de savoir s’il n’y a pas un danger qui menacerait la sécurité». Seul à poser les vrais problèmes, le constitutionnaliste Kais Saied, exige des explications. «Il aurait fallu que les parties qui avaient estimé nécessaire de reconduire l’état d’urgence, pour des raisons qui restent obscures pour les Tunisiens et pour la 6ème fois consécutive, informent le peuple de ces raisons». Cela s’impose, selon nous, pour au moins deux raisons et une question.

– Les chiffres de la sécurité contredisent la peur qui transparaît à travers le communiqué.

Les agences d’information étrangères ne s’y étaient pas trompées en faisant remarquer, comme l’Associated Press, que «en dépit d’une amélioration notable de la situation sécuritaire en Tunisie, les autorités ont décidé de prolonger pour trois mois, soit jusqu’à fin juillet, l’état d’urgence en vigueur depuis le soulèvement populaire de janvier 2011». Et l’AP d’ajouter que «cette prolongation survient alors que le pays connaît une évolution sécuritaire relativement favorable confortée par une reprise du tourisme et de l’activité économique en général, sous-tendue par une réorganisation de l’appareil de sécurité».

Alors que le ministère de l’Intérieur inonde la presse locale de communiqués faisant état d’arrestations et insiste dans tous les points de presse au 1er ministère, pour dire que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, cette 6ème reconduction de l’état d’exception contredit vraisemblablement tout ce que voudraient dire les chiffres du ministère de l’Intérieur à la tête duquel il y a le Nahdhaoui Ali Larayedh dont le département reste ainsi sous pression. La manifestation qui a rassemblé, le 1er mai, plus de 20.000 personnes -syndicalistes, islamistes, partis d’opposition et de la société civile, s’était pourtant déroulée sans incident. Il reste ainsi la situation fortement instable dans certaines régions comme le bassin minier de Gafsa toujours en proie à des troubles sociaux persistants, ainsi que les zones frontalières, notamment avec la Libye où des incidents armés, sporadiques, mais récurrents sont enregistrés. La peur reste aussi visible, même dans la capitale où le siège du ministère de l’Intérieur est toujours entouré de barbelés, tout comme certains autres édifices un peu partout en ville.

– Tourisme et état d’urgence ne font jamais bon ménage.

Il ne fait aucun doute que le tourisme est resté, malgré l’arrivée au pouvoir des islamistes en Tunisie, un nerf de la guerre que livrent, aussi, les nouveaux gouvernants contre le chômage, notamment. Il ne fait aucun doute, non plus, que tourisme et insécurité n’ont jamais fait bon ménage. Nous ne doutons pas non plus, bien que ce ne semble pas être le cas des trois présidents tunisiens, que chaque reconduction de l’état d’urgence qui est un état d’exception qui peut même être la boîte de Pandore, est un signal, hautement négatif envoyé aux Tours Operateurs, aux agences de voyages qui travaillent sur la destination et aux touristes en général où qu’ils soient. On s’en doute bien, un tel communiqué de presse aura vite fait le tour de toutes les chancelleries pour leurs alertes de voyage, toutes les agences de presse et tous ceux qui préparent leurs vacances. On se demanderait bien alors, qui, des TO, voudrait annoncer à ses clients qu’ils projettent de passer leurs vacances dans un pays toujours sous état d’urgence ?

– Y a-t-il un danger que les 3 présidents cachent et que la population devrait connaître ?

Il est permis, de prime abord, de croire et même d’affirmer que si les 3 présidents (République, Constituante et Gouvernement) ont décidé de reconduire l’état d’urgence, ils doivent bien avoir leurs raisons. Ils savent, par conséquent, quelque chose à propos d’un danger ou d’un risque qu’ils estiment assez important pour légitimer une si importante décision aux si importantes conséquences qu’ils décident, en hommes d’Etat, de ne pas faire courir pour la population. Force est donc de se poser la question de savoir qu’est-ce qu’ils savent qui ne pourrait être dit clairement à ceux dont ils se targuent de la légitimité ? Quel est ce danger qui menace la Tunisie ? Pourquoi les trois présidents gardent-ils le silence et ne sortent-ils pas de leur mutisme pour tout dire à ce peuple qui les a élus et auprès duquel ils restent hautement redevables ? Des questions, pour l’instant, sans réponses !

Khaled Boumiza

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