AccueilLa UNETunisie : Reprendre pied sur le marché libyen…sans délai !

Tunisie : Reprendre pied sur le marché libyen…sans délai !

« Les travailleurs tunisiens ainsi que les entreprises doivent se positionner, dans les plus brefs délais, pour reconstruire la Libye. Les exportateurs tunisiens vers le voisin libyen doivent reprendre rapidement leurs activités et les consolider». Tel est le sens de l’appel lancé par e l’économiste Mohamed Haddar, président de l’association des économistes tunisiens (ASECTU), dans un entretien à Africanmanager où il a qualifié  les relations tuniso-libyennes d’excellentes mais «qui sont encore besoin d’être renforcées». 
Selon lui, les investisseurs opérant sur le sol libyen dans l’agroalimentaire, les travaux publics et le bâtiment doivent avoir un meilleur positionnement. « Certes, nos importations de Libye en produits pétroliers doivent reprendre rapidement, mais nous pouvons faire mieux en créant des entreprises tuniso- libyennes dans ce domaine. Le secteur du tourisme est appelé à jouer un rôle beaucoup plus dynamique. Par ailleurs, les investissements directs libyens en Tunisie peuvent s’accélérer. Cette dynamique, qui répond aux aspirations des deux peuples, dépend largement de la stabilité politique et de la sécurité »,  a-t-il dit.
Il est aussi urgent alors que les des pays comme la France et ses alliés dans l’intervention en Libye se partagent déjà les projets de reconstruction de ce pays, de mettre en marche dès maintenant les structures de coopération triangulaire. Il nous semble que le gouvernement tunisien devrait faire comprendre à l’allié français, l’urgence et l’importance de faire participer les entreprises tunisiennes dans le processus de prise de marchés en Libye.
Tous secteurs sont et peuvent être concernés, du bâtiment, au Telecom (Orange est en déjà en pourparler), pétrole &Gaz. Toutes les forces d’emplois des Tunisiens aussi, ingénieurs, techniciens,  main d’œuvre spécialisée, doivent prendre leur part, directement ou par la triangulation. La Tunisie a en effet la position géographique,  la maitrise des deux langues et l’expertise et  un plan d’attaque doit être mis en place pour y arriver.
Evoquant sur un autre plan, la situation « inquiétante » qui vit notre Tunisie, Mohamed  Haddar a déploré le fait qu’il n’y ait pas de programmes économiques pour le moyen et long terme. « Le Gouvernement soutient, à maintes occasions, que son objectif est de « créer un impact immédiat, sans toutefois hypothéquer l’avenir ». Cette position n’est pas défendable. Dans le domaine économique, un GP n’a pas de sens » relève-il, avant d’ajouter  que « l’expérience internationale indique que les gouvernements prennent des décisions économiques, même à la veille de leur départ. Tout gouvernement doit élaborer des programmes comme s’il va durer ».
« Les expériences de transition nous ont appris que les prises de décision dans les premiers temps des ruptures politiques sont décisives et marquent de leur empreinte les trajectoires historiques ultérieures des sociétés ». D’après lui, l’importance des changements institutionnels sera décisive. 
Quant à la réaction des partis politiques, elle est soit absente soit démagogique. « Aujourd’hui, deux partis seulement ont eu le mérite de diffuser leur programme économique ». Si la position des partis pour gagner des voix et se positionner sur la scène politique est légitime, leur rôle est de fournir des réponses claires et précises à des questions que les Tunisiens se posent quotidiennement : Quelle est leur vision de la société tunisienne de demain ? Que faire, dans le domaine économique, face à la situation actuelle caractérisée fondamentalement par l’incertitude ? Comment relancer l’économie ? Comment créer davantage de richesses ? Comment les répartir de la meilleure manière possible ? Comment créer l’emploi pour des centaines de milliers de jeunes ? Comment développer les régions déshéritées ?…. C’est de la clarté des réponses à ces questions et des précisions pratiques et réalisables que la Tunisie nouvelle a besoin, non pas de vœux pieux. 
Pour relever ce défi, le professeur Haddar exige l’importance de redémarrer une machine économique en panne mais aussi de mettre en place un programme ambitieux qui assure au peuple tunisien de demain, à la fois la prospérité et la solidarité, avec une redéfinition d’un véritable partenariat entre le secteur prive et le secteur public. La tâche incombe aussi bien au « Gouvernement provisoire » qu’aux partis politiques et aux intellectuels du pays. 
Par ailleurs, il est important de rappeler que l’association des économistes tunisiens (ASECTU), a revu son programme de l’année 2011 « dans le sens de servir notre pays ». Elle a organisé un séminaire international sur « la transition démocratique à la lumière des expériences internationales : Amérique Latine, Europe du Sud et Europe Centrale et de l’Est » les 2-3 mai, un colloque international sur « Quel modèle de développement pour la Tunisie démocratique ? » les 6-8 juin, une série de conférences au cours du mois de Ramadan sur l’économie tunisienne. Elle entamera dans les jours qui viennent un débat public sur les programmes économiques des partis politiques. Ces activités visent à clarifier la situation économique de le pays et alimenter le débat public sur les questions économiques.
Wiem Thebti
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