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Côte d’Ivoire : Ouattara ulcéré par le mandat d’arrêt du Burkina Faso contre Soro

Le mandat d’arrêt international lancé par la justice burkinabé contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a fait sortir de ses gonds le chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Un communiqué de la présidence émis hier mardi 19 janvier 2015 dit ceci : « La présidence de la République de Côte d’Ivoire s’étonne que ce document, qui vise le Président de la deuxième Institution de la République de Côte d’Ivoire, ait été émis au mépris des règles et des us et coutumes en la matière ».

Néanmoins Ouattara évite les postures guerrières et fait savoir qu’il va « régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui » unissent les deux nations, histoire de ne pas envenimer les choses. Une décision dictée par la sagesse décision quand on sait que la menace AQMI plane dans la région, après les carnages au Mali et au Burkina Faso…

Soro et le boulet des « écoutes téléphoniques »

Ce qui vaut au président du Parlement ivoirien ces ennuis, c’est une sombre affaire d’écoutes téléphoniques très compromettantes, dit-on, pour l’ancien seigneur de guerre devenu l’un des hommes les plus influents de son pays. La justice burkinabé détiendrait des enregistrements de conversations entre Soro et Djibril Bassolé, ancien ministre de Blaise Compaoré, qui comporteraient la preuve que le président de l’Assemblée ivoirienne aurait appuyé le putsch de l’ex-RSP, conduit par le général Gilbert Diendéré, le jeudi 17 septembre 2015.

Une affaire qui va vite se dégonfler ?

La démarche de la justice burkinabé a toutes les chances d’être un coup d’épée dans l’eau. En effet récemment, les autorités burkinabé avait émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Compaoré, document qui avait bien été remis au gouvernement ivoirien mais avait été superbement ignoré par Abidjan. Alors on voit mal comment l’affaire Soro pourrait aller plus loin.

Par ailleurs on connait le sort qui est parfois réservé aux mandats d’arrêt internationaux en Afrique. Par exemple le président soudanais, Omar el-Béchir, est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale avec dix chefs d’accusation gravissimes – cinq pour crimes contre l’humanité (meurtre, extermination, transfert forcé, torture, viol), deux pour crimes de guerre et trois pour génocide. Et pourtant ça ne l’a pas empêché de dormir, au point de faire une virée en Afrique du Sud pour prendre part au 45e sommet des chefs d’État de l’Union africaine, avant de rentrer chez lui sans être inquiété le moins du monde.

Enfin le Burkina Faso, avec une armée exsangue, fragilisée par la dissolution d’unités clés dans son dispositif de défense, a sûrement mieux à faire que de s’accrocher déraisonnablement à ce mandat contre Sorro. Tout porte à croire que le coup de sang des autorités burkinabé sert plutôt à rassurer l’opinion publique sur leur capacité à défendre la souveraineté et l’intégrité du pays…

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