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DG de l’APII : Tous les partenaires sociaux sont appelés à une trêve d’au moins 3 ans

Dans une interview accordée à Africanmanager, le directeur général de l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation ( APII), Samir Bechouel, a déclaré que les maux qui font obstacle à la création d’entreprises en Tunisie touchent toutes les étapes par lesquelles passe un investisseur .
Il a cité comme exemple la lourdeur administrative, le manque de transparence, la corruption et les problèmes de financement, notamment les projets innovants.
Pour ce faire, il a appelé tous les partenaires sociaux à aboutir à une trêve sociale d’au moins trois ans dans le cadre d’une approche gagnant-gagnant ; elle sera évidemment accompagnée de la mise en œuvre de plusieurs réformes qui devraient toucher tout l’écosystème entrepreneurial, à commencer par la loi sur l’investissement.
D’autre part, il a relevé qu’un plan d’action et des recommandations opérationnelles et exécutives seront proposés, ils toucheront tous les maillons de la chaine qui constitue le système entrepreneurial dit écosystème d’affaires. Interview:

L’instabilité politique pourrait-elle affecter les investissements dans le secteur industriel ?

L’investissement est un acte volontaire et responsable qui prend en considération tous les éléments et composants de ce qu’on a l’habitude d’appeler écosystème entrepreneurial, et la stabilité politique en est un parmi d’autres. A cet effet, beaucoup d’éléments influencent la décision d’investir dans un pays plutôt que dans un autre, on peut citer la lourdeur administrative, la corruption, le financement, les avantages comparatifs accordés, l’état de droit, le climat social, etc.

Quant à la baisse des IDE, elle est à mon avis incontestablement liée au climat des affaires et à la conjoncture socio-politique difficile que vit le pays, mais aussi à une conjoncture un peu morose que connait l’économie européenne, premier investisseur en Tunisie, quand on sait que l’investissement étranger n’a pas comme cible majeure le marché local.

Avez-vous des craintes par rapport à cette situation, délicate ?

La seule crainte pour moi par rapport à cette situation que vous qualifiez de délicate est que la tension sociale persiste, d’où la responsabilité de tous les partenaires sociaux pour aboutir à une paix sociale d’au moins trois ans dans le cadre d’une approche gagnant-gagnant ; elle sera évidemment accompagnée de la mise en œuvre de plusieurs réformes qui devraient toucher tout l’écosystème entrepreneurial, à commencer par la loi sur l’investissement.

Afin d’aider les pouvoirs publics à disposer d’outils fiables pour l’aide à la décision et de procéder aux réformes nécessaires au niveau des mécanismes et procédures de soutien à la création d’entreprises, l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) a lancé une étude. Pouvez-vous nous donner les résultats de cette étude ?

D’après une enquête menée par les services de l’APII sur le taux de réalisation des projets dont les déclarations d’investissement ont été recensées par les différentes directions concernées à l’agence, il s’est avéré que ce taux a reculé d’environ 10 points depuis 2011.
Ce taux se situait entre 50 et 52 % durant la décennie qui précédait la révolution, il est de 42 % actuellement.

Aussi, à ce taux de réalisation peu élevé s’ajoute un taux de mortalité des entreprises dans les 3 années qui suivent leur création, pouvant atteindre les 80 % selon une étude financée par la coopération allemande.

A cet effet, et pour pouvoir identifier les causes qui ont mené à cette situation et proposer les solutions utiles et adéquates pouvant permettre à la fois d’améliorer le taux de réalisation des investissements déclarés et de pérenniser les projets créés, l’APII a procédé à la réalisation d’une étude relative aux problématiques de la création d’entreprise.

Un plan d’action et des recommandations opérationnelles et exécutives seront proposés par le bureau d’études, ils toucheront tous les maillons de la chaine qui constitue le système entrepreneurial dit écosystème d’affaires.

Beaucoup de Tunisiens et des étrangers sont prêts à créer de grands projets et à investir dans des régions intérieures de la Tunisie, mais ils sont malmenés par l’administration, toujours freinés par les formalités exigées et condamnés à attendre longuement des autorisations qui n’arrivent pas. Pouvez-vous nous donner des clarifications ?

Les maux qui font obstacle à la création d’entreprises en Tunisie et qui sont pointés des doigts par l’ensemble des intervenants, notamment les promoteurs et les corporations professionnelles concernées, touchent toutes les étapes par lesquelles passe un investisseur, on peut énumérer la lourdeur administrative, le manque de transparence, la corruption et les problèmes de financement notamment des projets innovants.

Ces obstacles sont identiques et ne concernent pas uniquement les régions intérieures, mais s’étalent sur tout le territoire. A cet effet la libéralisation de toutes les activités économiques excepté celles qui portent sur des secteurs sensibles tels que la sécurité ou la défense s’avère nécessaire pour mettre fin à la bureaucratie.
L’entrepreneuriat devrait être un acte volontaire et déclaratif dans un marché où l’autorégulation se fait uniquement par la concurrence et la compétition loin de la main mise administrative et des autorisations préalables.
Cette approche nécessite une volonté politique pour la réforme qui réinvente la confiance mutuelle public-privé, donnant de l’espoir à toute initiative privée.

L’APII vient de lancer un concours national de l’invention 2016. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) organise la première édition du Concours National de l’Invention 2016, sous l’égide du ministère de l’Industrie, en partenariat avec l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI) et en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) et l’Association Tunisienne des Inventeurs (ATI).

Ce concours vise à mettre l’invention au service du développement économique en général et de l’entreprise en particulier et à promouvoir et médiatiser les inventions afin d’impulser une dynamique de développement tant au niveau régional que national, enfin développer la culture entrepreneuriale chez les inventeurs et chercheurs et assurer le transfert technologique entre le monde de la recherche et l’entreprise.

Il y a lieu de signaler que la participation au concours est gratuite et qu’elle se fait sur simple inscription en ligne en remplissant le formulaire d’inscription sur le site dédié au concours et ce jusqu’au 26 Septembre 2016 : www.tunisieindustrie.nat.tn/concoursinvention.

Aussi faut-il préciser que deux catégories de candidats ayant ou non un brevet peuvent participer au concours, à savoir les institutions, c’est-à-dire toute entreprise en activité implantée en Tunisie (quel que soit le secteur d’activité), nommément représentée par l’un de ses dirigeants et toutes les équipes représentées par leurs organismes publics ou privés, qui travaillent sur une invention ou titulaires d’un brevet d’invention. La deuxième catégorie concerne les inventeurs indépendants, soit toute personne physique de nationalité tunisienne résidant ou non en Tunisie, qui travaille sur une invention ou titulaire d’un brevet d’invention.

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