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Moez Labidi : « Fini le capitalisme de Zola…On est en présence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs »

« Certes, le projet du nouveau code s’impose comme une réponse à la lourdeur administrative et aux contraintes réglementaires. Près de la moitié des activités économiques font l’objet d’une autorisation ou d’un cahier des charges, ce qui représente près de 75% de la valeur ajoutée. Certes, le nouveau code consolide la marche vers la libéralisation de l’économie tunisienne, en permettant à l’investisseur étranger de transférer librement ses bénéfices et ses actifs à l’étranger et en limitant le pouvoir discrétionnaire de la Banque Centrale. Toutefois, sur d’autres terrains, le nouveau code souffre d’un manque de clarté ». C’est ce qu’a déclaré l’expert économique Moez Labidi dans une note sur le nouveau code de l’investissement publiée par Mac Sa et dont Africanmanager a pu avoir une copie.

Il a à ce propos indiqué que le nouveau code de l’investissement n’a pas été très clair pour attirer les IDE ou pour encourager les entreprises à exporter. « Contrairement au code en vigueur, les incitations pour les entreprises exportatrices n’ont pas eu la place qu’elles méritent. Une gouvernance de l’investissement via trois structures, telle qu’elle est avancée dans le cadre du nouveau code, n’est pas forcément génératrice d’efficacité », a-t-il dit.

Lancer, selon lui, une structure (Tunisian Investment Fund) jouant le rôle de fonds souverain, dans un pays déficitaire (balance courante et budget), n’a aucun sens. « La Tunisie n’est ni un pays pétrolier, comme c’est le cas des pays de l’OPEP, ni un exportateur net de produits manufacturés, comme c’est le cas des pays du Sud Est asiatique. Quel est l’intérêt d’une autre structure qualifiée de fonds d’investissement, lorsque la CDC peine à décoller ?», a-t-il précisé.

Labidi a dans le même contexte indiqué que le nouveau projet n’a pas montré une grande détermination pour accélérer la normalisation des activités informelles qui gangrènent l’économie depuis plusieurs années (manque à gagner fiscal pour l’Etat et concurrence déloyale pour le secteur formel). Les incitations favorisant le développement durable (économie d’énergie, économie d’eau, …etc.) n’ont pas aussi, selon lui, trouvé la place qu’elles méritent dans ce nouveau code. L’avantage accordé aux entreprises de recruter un personnel d’encadrement de nationalité étrangère, dans une limite de 30% du total du personnel d’encadrement, va également à l’encontre de l’objectif de baisser le chômage.

« Dans un tel contexte, où l’entrepreneur a perdu l’enthousiasme d’investir et la volonté de recruter. Il est inimaginable de déplomber son comportement, même avec le meilleur code de la planète. La bataille est plus sur le terrain sécuritaire et social. L’entrepreneur, L’entrepreneur, aussi bien tunisien qu’étranger, a besoin d’une détermination politique pour assainir le climat sécuritaire et social », a martelé Labdi.

Il a fait remarquer, en outre, que la Tunisie a besoin aujourd’hui d’un gouvernement audacieux pour engager les réformes structurelles, et non d’un gouvernement qui hésite de s’inscrire sérieusement dans une dynamique de réforme. « L’entrepreneur a besoin d’un gouvernement qui dispose d’une vision claire et crédible », a-t-il affirmé.

Selon lui, l’effort considérable doit être engagé pour assainir le climat sécuritaire et rénover l’appareil administratif et instaurer les pratiques de bonne gouvernance         plutôt que chercher à multiplier les incitations dans un environnement miné par le désordre et l’insécurité.

« Fini le capitalisme du temps de Zola. Aujourd’hui, nous sommes en présence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui accordent de l’importance aux simples détails de la vie courante dans le pays hôte », a indiqué l’expert économique faisant remarquer qu’en somme l’instauration d’un Etat de droit est incontournable pour dynamiser l’investissement.

Selon lui, l’entrepreneur étranger a toujours les yeux rivés sur le respect de la loi, le climat sécuritaire et l’état de l’infrastructure. « Aujourd’hui, il est certain que la nébuleuse terroriste n’est pas prête de s’éteindre. Et il est aussi quasi certain que le site-Tunisie ne sera pas prisé par les investisseurs étrangers. Cependant reste tétanisé par la barbarie des assassins du Bardo ou de l’Avenue Mohamed V, reviendrait à leur rendre les armes. C’est par le courage politique, la fermeté dans l’application de la loi et d’audace dans le déclenchement des grandes réformes, que la haine sera vaincue et que la croissance sera de retour », a-t-il ajouté.

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