L’inquiétude et l’abattement sont toujours aussi vifs chez les professionnels du secteur touristique en Tunisie, toujours en proie aux conséquences désastreuses des attentats terroristes de cette année.
Plus de 70 hôtels ont fermé provisoirement leurs portes depuis le mois de septembre 2015 et les réservations touristiques ont baissé de 63% suite aux deux attentats qui ont eu lieu contre le musée de Bardo, le 18 mars et un hôtel à Sousse, le 26 juin 2015.
Le e président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Radhouan Ben Salah, dans une déclaration à Africanmanager, a appelé le gouvernement de Habib Essid à appliquer les mesures décidées depuis juin dernier dans le secteur touristique suite à l’attentat terroriste de Sousse, sinon la crise sociale explosera, selon ses dires.
Il a fait savoir que les hôteliers sont aux prises avec plusieurs problèmes tels que l’endettement, le manque de ressources financières, précisant dans le même contexte que près de 75 unités hôtelières ont fermé leurs portes dans plusieurs régions (Djerba, Tozeur, Hammamet, Nabeul, Sousse…).
Il a, dans le même cadre, indiqué que la situation du tourisme en Tunisie risque de se détériorer davantage, estimant que les hôteliers qui ont pu résister seront dorénavant incapables de payer les salaires de leurs personnels faute de moyens et du faible taux d’occupation enregistré dans les hôtels.
Pour sa part, Jalel Henchiri, président de la fédération régionale des hôtels de Djerba-Zarzis a déclaré que le nombre des nuitées dans la station touristique Djerba/Zarzis a considérablement baissé de 60% en octobre 2015 en comparaison avec l’année dernière.
Il a appelé à améliorer la qualité du service et du produit touristique, et à lutter contre la dégradation de l’environnement afin de pouvoir sauver le secteur du tourisme.
Il a, en outre, souligné qu’il est primordial de tracer une feuille de route globale pour l’année 2017/2018 afin de surmonter les problèmes du secteur en question.
Pour sa part, l’expert économique Adel Ghrar a affirmé à Africanmanager que le secteur du tourisme souffre depuis un bon moment d’une grande crise, ce qui nécessite le lancement d’une batterie de mesures plus efficaces, dont notamment le développement culturel dans les différentes régions de la Tunisie et la diversification de produits dans ces régions.
D’après l’expert, ce secteur qui emploie de nombreux employés et même plusieurs commerces, est appelé à s’inscrire dans la politique macroéconomique visant la résolution de grandes problèmes du secteur en question… Et d’ajouter que le secteur touristique crée toujours l’équilibre dans le marché de l’emploi.
L’interdiction de voyager en Tunisie : Quelles répercussions sur le secteur ?
De nombreux pays occidentaux ont averti leurs ressortissants sur les risques de voyage en Tunisie et leur recommandent de maintenir un haut niveau de vigilance dans la foulée des attaques terroristes contre des sites fréquentés par les touristes.
C’est le cas du ministère belge des Affaires étrangères qui avait déconseillé à ses ressortissants de se rendre en Tunisie. En date du 8 octobre 2015, le site des Affaires étrangères a souligné : « En raison de la persistance d’un niveau élevé de menace terroriste dans le pays, tous les voyages non-essentiels vers la Tunisie restent déconseillés. »
Pour sa part, la Grande-Bretagne avait déconseillé aux touristes britanniques tout voyage dans le pays, affirmant en outre ne pas croire que les mesures mises en place par le gouvernement tunisien sont suffisantes pour protéger actuellement les touristes britanniques.