AccueilLa UNETunis : Une coquille vide et un bras financier hémiplégique.

Tunis : Une coquille vide et un bras financier hémiplégique.

Sur son site, parfois mal rédigé et surtout pauvre en informations en regard de la volonté affichée par le ministère des Finances d’en faire le «bras financier de l’Etat », la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) «est chargée de la conservation et de la gestion des ressources, des fonds et des titres mis à sa disposition ainsi que les ressources mobilisées par elle en les affectant aux placements et aux investissements fixés ». On y trouve «les différentes catégories des Bons du Trésor et les placements garantis par l’Etat, la réalisation ou la participation aux investissements quels que soient leurs délais d’une manière directe ou indirecte ou dans le cadre de partenariat avec le secteur privé dans tous les domaines économiques à caractère stratégique tout en veillant à leur viabilité économique et spécialement dans l’infrastructure, le développement régional, les secteurs des nouvelles technologies, de l’environnement et du développement durable et le soutien aux petites et moyennes entreprises et les investissements sur les marchés financiers ».

La rubrique «Financement de projets » sur son site, est d’un vide sidéral. Idem pour les sous-rubriques des «Actions cotées», «Emprunts obligataires» ou encore, «Bons de trésor » ou enfin «Investissement immobilier». La CDC a pourtant été créé en 2011. En 2012, le DG de la CDC, Jamel Belhaj, annonçait sur les ondes d’une radio privée, que la Caisse va «gérer les portefeuilles de quelque 40 sociétés à confisquer qui seront cédées à la CDC (…), ainsi que des fonds de l’ordre de 3500 MDT générés par une épargne, jusque-là, improductive (épargne postale, consignations, montants garantis par l’Etat, fonds protégés par la loi…) et dédiés à l’accompagnement des politiques de développement sectoriel de l’Etat». A ce jour, selon nos informations, aucune des entreprises confisquées, hormis celles vendues pour Karama Holding pour les vendre à son tour, ne lui a été rétrocédée. Mieux, aucun sou des 3500 MDT de l’épargne nationale de La Poste de Tunisie ne lui a été transféré. A ce jour donc, la CDC est une simple coquille vide ! On aura beau cliquer sur la fenêtre «search», on ne trouvera rien !

Appelée à être une réplique de la toute puissante CDC française, la Tunisienne dont le DG se démène pourtant dans tous les sens et multiplie les réunions et les courriers avec et vers les différents ministres des Finances depuis 2011 et le Fonds de gestion des entreprises confisquées, ronronne dans l’oubli des responsables avec quelques cadres qui n’ont même pas de statut. Ce dernier roupille toujours dans les armoires des responsables ou dans des dossiers entreposés sur les bureaux des ministres successifs. Comme presque tout le contenu de son site Internet, sa rubrique «Notre Equipe» reste désespérément vide. Les CV ne manquent pourtant pas, ceux de Tunisiens faisant les beaux jours d’autres structures similaires, en France, au Canada et ailleurs, que le DG ne peut que regarder, toujours faute de statut. Les arcs de son logo résonnent comme des boomerangs qui virevoltent, brassent de l’air et reviennent dans la figure d’une des meilleures créations financières de l’après-révolution.

Ce sont là les préalables que le ministère des Finances aurait dû mettre entre les mains de la CDC, avant d’annoncer, dans le cadre de son plan de restructuration du secteur bancaire tunisien, que «la CDC sera le nouveau bras financier de l’Etat tunisien», en lieu et place des banques publiques, financièrement mal en point et qui nécessiteront plus d’un milliard DT pour leur capitalisation.

Entretemps, les 200 entreprises confisquées et non prises en charge par la «Holding Karama», croupissent, pourrissent et deviennent presqu’invendables, tout comme les 200 voitures de l’ancien président tunisien, sous le soleil et la pluie de l’aéroport El Aouina, sans que le ministère des Finances se décide à les affecter à la Douane ou à d’autres structures sécuritaires qui en ont grand besoin.

Les projets ne manquent surtout pas comme en témoigne l’exemple de ces deux projets agricoles avec des investisseurs locaux et étrangers. L’Administration, peureuse et effarée, bloque et les parcelles de terrain restent en jachère. L’exemple aussi des deux projets dans les énergies renouvelables toujours bloqués par l’Administration ou encore de ce partenariat avec la CDC française dont le ministère des Finances et la Banque centrale bloquent la constitution financière.

Créée depuis bientôt trois ans, la CDC qui était appelée à de grands desseins, se retrouve à vivoter elle-même par les 50 MDT de dotation budgétaire. Elle voit passer les projets et ne peut que prier le Bon Dieu que les responsables, gouvernementaux et financiers, finissent par arrêter de l’empêcher de prendre son envol et de faire ce pour quoi elle a été créée.

Khaled Boumiza.

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