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Tunisie-tourisme : Une embellie mais il y a encore à boire et à manger !

Des dizaines de touristes plient des transats dans un luxueux hôtel tunisien, où tout, de la piscine à la peinture murale, du mobilier à l’étincelant hall de réception, le poste de police à l’entrée et même le nom sont flambant neufs. Rien ne rappelle les vacanciers ce jour de juin 2015 où un terroriste de Daech a tué 39 étrangers dans cette station balnéaire, provoquant l’exode des touristes fuyant le pays et endommageant gravement son économie.

Aujourd’hui, certains de ces touristes reviennent, souligne l’agence Reuters expliquant ce retour par une présence sécuritaire massive et les campagnes publicitaires à l’étranger. Les recettes touristiques ont augmenté de 21% à 851 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de 2017 par rapport à l’année dernière, selon les chiffres de la Banque centrale de Tunisie.

Cette augmentation est d’un secours pour le gouvernement aux prises avec la crise économique, alors qu’il prépare un budget d’austérité et des hausses d’impôts. Les réformes ont été convenues avec le Fonds monétaire international en contrepartie d’une nouvelle tranche de prêt de 350 millions de dollars.

Les Occidentaux encore réticents

Les Occidentaux sont encore réticents à revenir, même si la plupart des pays ont levé les avis déconseillant les voyages en Tunisie. Mais les hôtels ont réussi à remplir les chambres, le plus souvent avec les Algériens et les Russes, ces derniers s’étant détournés de l’Egypte depuis que Daech a abattu un avion russe en 2015.

« C’est super ici. La sécurité est meilleure qu’en Egypte », a déclaré Galina Rasputov, une organisatrice de vacances de Moscou. « Je reviendrai ».

Rasputov prenait une pause au bar de l’hôtel lorsqu’un homme armé tunisien formé en Libye a ouvert le feu avec une Kalachnikov en 2015. L’hôtel s’appelait alors Imperial Marhaba, il a rouvert cet été après avoir subi un lifting et en se rebaptisant Steigenberger Kantaoui Bay.

« Nous sommes complets », a déclaré Zohra Driss, propriétaire de cet hôtel et d’autres à Sousse, une ville balnéaire touristique à environ 150 km au sud de la capitale, Tunis. « Beaucoup sont Russes, mais nous avons aussi des Algériens, des Allemands. »

Le tourisme représente environ 8 pour cent du produit intérieur brut de la Tunisie, fournit des milliers d’emplois et est une source essentielle de devises étrangères, mais il est à l’étiage depuis les deux attaques terroristes majeures en 2015.

La première, au Musée national du Bardo à Tunis, a fait 21 morts parmi les touristes. L’attaque de Sousse en a fait 39, pour la plupart des vacanciers britanniques.

Et les risques demeurent. Les djihadistes reviennent de Syrie, d’Irak et de Libye après que Daech y a perdu la majeure partie des territoires conquis.

Cependant, le nombre de touristes étrangers a augmenté de 23,4 pour cent pour atteindre 5.366.000 jusqu’en septembre, par rapport à la période correspondante de l’année dernière. Les responsables s’attendent à 6,5 millions de visiteurs pour toute l’année 2017, ce qui serait un retour au niveau normal.

Toutefois, le nombre de visiteurs européens n’a augmenté que 16,5 pour cent. Les grands voyagistes comme Thomas Cook ont ​​repris les réservations sur des hôtels sélectionnés, mais les flux des touristes européens restent bien en deçà de leur niveau d’avant 2015.

Du coup, le tourisme s’est trouvé en grande partie tributaire des Algériens, dont le nombre a augmenté de 44 pour cent à 1,8 million jusqu’en septembre. Près de la moitié d’un million de Russes sont également venus en Tunisie.

Cap sur la Chine et le Canada

« Nous cherchons à attirer plus de touristes l’année prochaine à partir de nouvelles destinations comme la Chine et le Canada alors que nous allons encore mettre l’accent sur nos marchés traditionnels comme le Royaume-Uni et l’Allemagne », a déclaré Néji Ben Othman, directeur général au ministère du Tourisme.

La Tunisie a renforcé les dispositifs de sécurité à Sousse et d’autres sites touristiques. Des postes de contrôle ont été érigés sur les routes principales et dans les hôtels, les sites archéologiques et les aéroports. Naguère critiquées pour avoir été lentes à sévir contre les terroristes, les forces de sécurité ont repris du poil de la bête en multipliant les arrestations et en démantelant des dizaines de cellules terroristes.

Avec des hôtels ressemblant à des forteresses, de nombreux touristes choisissent les forfaits « all inclusive » qui profitent aux chaînes hôtelières et aux tour-opérateurs. Mais effectué intra-muros, leur séjour ne déteint pas sur les commerçants de souvenirs et les cafés de la vieille ville. Les Russes et les Algériens, ces derniers venant en voiture, ont aussi tendance à dépenser moins que les Allemands ou les Britanniques.

« La plupart ne viennent que pour regarder, comme dans un musée », a déclaré un vendeur qui propose de la poterie traditionnelle. « Je n’’ai pas eu un seul client aujourd’hui», se plaint-il, conclut Reuters.

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