Moins connue par le public que sa sœur Soumaya, Intissar, qui est une autre fille du guide spirituel des islamistes tunisiens et président de leur parti politique, Ennahdha, Rached Ghannouchi, Intissar Kheriji comme on l’appelle officiellement dans les forums et réunions où elle participe «a déposé durant cet été 2017 les statuts de l’Organisation des jeunes leaders de Tunisie (OJLT), qui est établie dans le quartier Montplaisir, en face des ambassades du Qatar et de Turquie et non loin du siège d’Ennahdha», rapporte le site français «Africa Intelligence» dans son édition du 7 août 2017. Cela devrait permettre à la fille du chef de «s’impliquer de plus en plus directement dans la scène associative tunisienne », comme le voulait son père lorsqu’il recevait en 2012 un groupe de Salafistes. Intissar est déjà active en Tunisie, à travers notamment la «Fondation Jasmine », qui mène de nombreux programmes en direction de la jeunesse tunisienne, selon la même source.
Le même site donnait dans une précédente livraison quelques détails sur la composition de la famille Ghannouchi. Il y a en effet Intissar qui semble beaucoup plus impliquée que Soumaya dans la chose publique tunisienne, comme lorsqu’elle théorise la révolution et fait l’éloge du suicide de Bouazizi, alors que le suicide vaut meurtre en Islam, ou encore dans cette autre vidéo enregistrée au sein du conseil de l’Europe où elle explique que la jeunesse tunisienne «a compris que la révolution n’est pas suffisante en elle-même pour créer le changement et les réformes. Actuellement, il faut continuer à pousser, à contester pour être capable de réformer les structures et les déstabiliser, ainsi que les pratiques de ces institutions». Les Européens comprendront désormais qui arrête la production dans leurs usines tunisiennes.
«Intissar, 32 ans, est directrice de programme au sein du cercle de réflexion «Chatham House », un poste qu’elle combine avec la direction de son propre Jasmine center for Research, créé en 2015 à Londres pour chapeauter sa Fondation Jasmine à Tunis. Il y a ensuite le frère aîné Moadh Kheriji, 42 ans, qui fut un temps directeur de cabinet de son père et qui le conseille encore à distance, tout en œuvrant au sein de l’organisation caritative Islamic Relief. L’autre membre de la fratrie Kheriji Ghannouchi est Bara Kheriji, âgé de 39 ans. Selon «Africa Intelligence » il a créé le groupe média islamique «Awakening Worldwide» avec des descendants du fondateur des Frères musulmans, Hassan al-Banna. Ce groupe média produit une abondante littérature théologique, des enregistrements religieux, des livres de développement personnel, et même des disques d’artistes pop islamiques.
Il y a ensuite la fort connue et médiatisée par ses analyses dans les médias britanniques, Soumaya âgée de 31 ans. Elle est chercheuse à la School of Oriental and African Studies et épouse de Rafik Abdessalem Bouchlaka, qui traîne toujours l’affaire du fonds chinois lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères. La cadette de la fratrie Ghannouchi est Yusra Kheriji. La trentaine, «elle se charge de répondre depuis Tunis aux médias anglo-saxons, dans un anglais parfait », selon la même source.
