Le président de la République, Kais Saied, est de plus enclin à ne pas se cantonner dans les fonctions et prérogatives qui lui sont reconnues par la Constitution. Dans l’épilogue d’une allocution prononcée, dimanche, à l’occasion de la célébration de la fête des forces de sécurité intérieure, il a affirmé que le chef de l’Etat est aussi celui des forces armées, c’est-à-dire, a-t-il expliqué, non seulement militaires, mais sécuritaires et douanières.
« Que ceci soit clair pour tous les Tunisiens où qu’ils soient et autant qu’ils sont », a-t-il dit se défendant de « s’emparer de ces forces, mais dans le souci du respect de la Constitution », a-t-il précisé.
Au début de cet épilogue, le chef de l’Etat a exhibé la version initiale de la première Constitution promulguée par Habib Bourguiba qui stipulait que « le président de la République est le commandant en chef des forces militaires », avant de dégainer le texte de la Constitution signé par le président de la première Constituante, Jallouli Farès dont le l’article 46 dispose que « le président de la République est le commandant en chef des forces armées militaires ».
Kais Saied s’est référé en suite à la Constitution actuelle, laquelle, a-t-il souligné, indique que « le président de la République assume le commandement en chef des forces armées », précisant encore que « ce texte constitutionnel ne mentionne pas les forces armées militaires, comme stipulé dans la Constitution de 1959 ».
Saied a ajouté qu’ « il appartient au président de la République de procéder aux nominations et aux destitutions au niveau des hautes charges militaires et diplomatiques en lien avec la sécurité nationale après consultation du chef du gouvernement, charges définies par la loi ».
Et de poursuivre : « Le principe est qu’il n’y a pas de distinction et la loi n’en fait point ; c’est la règle dans tous les textes partout dans le monde. Les forces armées sont les forces armées militaires et les forces armées sécuritaires », a-t-il encore dit, renvoyant son auditoire à la loi relative aux forces de sécurité intérieure qui, a-t-il affirmé, dispose que les forces de sécurité intérieure sont une force armée civile, et le Code de la Douane stipule que les agents de la Douane ont le droit de porter les armes dans l’exercice de leurs fonctions »..