L’armée israélienne a poursuivi mercredi ses bombardements sur la bande de Gaza assiégée, se disant prête à faire face à « tout scénario » au lendemain d’une frappe près de Beyrouth fatale à un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien Hamas qui ravive les craintes d’une extension du conflit.
Bien que n’ayant pas revendiqué l’élimination à Beyrouth mardi soir de Saleh al-Arouri, 57 ans, numéro deux politique du Hamas, Israël est largement considéré comme responsable de la frappe fatale au fondateur de la branche militaire du mouvement.
Désormais, « les forces israéliennes sont dans un état de préparation très élevé dans toutes les arènes, en défense et en attaque. Nous sommes hautement préparés pour tout scénario », a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.
Il s’est exprimé mardi soir, peu après l’onde de choc provoquée au Liban par la frappe attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, qui a partiellement détruit un bâtiment dans lequel se trouvaient le numéro deux de la branche politique du Hamas et au moins six autres de ses cadres tous tués.
« Un mouvement dont les leaders et les fondateurs tombent en martyrs pour la dignité de notre peuple et de notre nation ne sera jamais vaincu », a réagi Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, dénonçant « une violation de la souveraineté du Liban » et une « expansion » de la guerre en cours dans la bande de Gaza.
Le Hezbollah libanais a prévenu dès mardi soir que « l’assassinat de Saleh al-Arouri » était non seulement une « grave agression contre le Liban » mais aussi « un sérieux développement dans la guerre entre l’ennemi et l’axe de la résistance », expression désignant l’Iran et ses alliés régionaux hostiles à Israël.
« Ce crime ne restera pas sans riposte ou impuni », a ajouté le Hezbollah dont le secrétaire général, Hassan Nasrallah, doit prononcer mercredi soir un discours très attendu. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a lui accusé Israël de « vouloir entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation ».
Pour l’analyste Maha Yahya, directrice du Carnegie Middle East Center basé à Beyrouth, « le risque d’escalade est important, mais le Hezbollah s’efforce d’éviter d’être entraîné dans un conflit », a-t-elle dit à l’AFP.