AccueilInterviewAbderrazak Houas : Les PME étouffent et risquent la faillite

Abderrazak Houas : Les PME étouffent et risquent la faillite

Le porte-parole de l’Association tunisienne des petites et moyennes entreprises (ANPME), Abderrazek Houas, a  affirmé dans une interview accordée  à Africanmanager, que les PME sont en proie en Tunisie  à de divers gros problèmes affirmant que près de 200 mille entreprises ont fait faillite en Tunisie en quatre ans. Interview :

 Quel état des lieux faites-vous du tissu tunisien des PME en Tunisie ?

Le tissu tunisien des PME est pratiquement détruit. Toutes les filières de production tunisiennes ont été lourdement impactées. Le secteur du textile est, à cet égard, un exemple éloquent.  Cette industrie a été complètement démolie.
Seules les sociétés non résidentes totalement exportatrices ont pu maintenir leurs activités, mais ces sociétés ne sont pas intégrées dans l’économie tunisienne.
Pour le secteur agricole qui est composé à 80% de petits et moyens agriculteurs. On a recensé plus de 50 mille agriculteurs qui sont interdits bancaires et qui sont, de ce fait, hors circuit bancaire et dépourvus de tout potentiel de production.
Environ 200 mille entreprises ont fait faillite en Tunisie en quatre ans. Cette hausse inquiétante du nombre de TPME en faillite.

 Selon vous, quelles sont les causes de cette faillite, qui a touché plusieurs secteurs de haute valeur ajoutée ?

Il y a plusieurs facteurs qui expliquent cette faillite. La croissance est actuellement en baisse, et c’est parce que le moteur économique que sont les TPME est en panne, et cela aussi à cause de trois chocs (la pandémie du Covid-19, la hausse exorbitante du Taux directeur et par extension du TMM puis la guerre en Ukraine (…).
Encore,  l’augmentation du nombre des chèques sans provision est un élément parmi les raisons qui ont conduit à la faillite des entreprises (…). L’actuelle loi sur les chèques est en train de détruire les TPME et les entraîne vers la faillite ou de les faire fuir vers le marché parallèle.
Il est indispensable aussi de noter que les difficultés relatives à la lourdeur administrative, si parfois elles apparaissent insignifiantes, sont à l’origine du blocage de certains grands projets et les exemples ne manquent pas.
D’ailleurs, il y a cinq gros projets qui sont toujours bloqués dans le gouvernorat de Gafsa (secteur de l’industrie chimique).
Ce blocage s’explique essentiellement par la complexité des procédures administratives et  les autorités concernées  sont appelé à résoudre ce problème. La Tunisie dispose d’un tissu économique très important malgré les divers obstacles.  
Je tiens, également, à rappeler que la conjoncture économique est devenue très difficile surtout que le nombre de transactions de plusieurs PME a connu une régression. Donc, ces acteurs économiques se trouvent coincés, d’autant plus que les banques refusent tout type de financement.

Que faut-il faire pour sauver les PME et aider les entrepreneurs à sortir de l’ornière ?

La majorité des PME sont en état de mort clinique et le tissu économique a été touché de plein fouet. Pour remédier à cette situation, il faut d’abord adapter les réglementations aux exigences de l’époque, simplifier les procédures administratives et faciliter l’investissement.
Il faut également en finir avec ces lois d’investissement et instaurer des lois qui incitent réellement à l’investissement.

 L’Association tunisienne des petites et moyennes entreprises (ANPME) a-t-elle proposé une série de mesures pour sortir de l’ornière ?

Oui. Bien évidemment, nous sommes toujours préoccupés par cette situation des PME en Tunisie, et nous avons élaboré des études, des suggestions qui ont été communiquées au gouvernement afin de sauver les PME et trouver des solutions pertinentes essentiellement en raison  de cette conjoncture économique.
Nous appelons à la révision et à la réforme des lois et législations qui sont encore très anciennes. L’objectif escompté est de développer le tissu économique et renforcer la rentabilité des entreprises et les investissements locaux et internationaux.
Nous avons besoin d’adopter une vision globale innovante afin de concurrencer les autres pays (…) La Tunisie dispose d’un énorme potentiel en ressources humaines et en économie.

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