AccueilLa UNEAttenter aux biens publics, un fléau quasi incoercible

Attenter aux biens publics, un fléau quasi incoercible

Les atteintes au domaine public sont devenues, en ces temps, de plus en plus courantes, tandis que le respect des lois en vigueur  passe pour un acte  civique exceptionnel, selon le président de l’Association les Bâtisseurs de la Tunisie (ABAT),  Mohamed Ben Ghaffar,  qui a souligné que  le domaine public routier, forestier et maritime est l’objet  de  violations majeures malgré l’existence d’un arsenal de lois  draconiennes et contraignantes.

La faute à la STEG et la SONEDE

Dans une interview accordée à « African Manager », Ben Ghaffar a indiqué que la détection et l’enregistrement des violations ne nécessitent pas d’experts ou de techniques spéciales, mais peuvent être observés à l’œil nu, soulignant que les chiffres liés aux déprédations  du  domaine public des routes sont « alarmants ».

Selon la Direction générale des ponts et chaussées du ministère de l’Équipement, les infractions enregistrées sont innombrables, telles que le dépôt des déchets de construction et de gravats  dans les endroits publics et aux abords de la chaussée,  le stationnement de véhicules dans des endroits non autorisés, la construction anarchique de bâtiments, de kiosques, l’affichage des  panneaux publicitaires sans permis, ainsi que  le rejet d’eaux usées sur la voie publique.

Le responsable a attribué l’aggravation du phénomène à la faiblesse des ressources matérielles et humaines du ministère de l’Equipement et son incapacité à répondre à toutes les violations, ajoutant que « le manque de sensibilisation et l’incapacité des institutions de l’Etat à appliquer la loi sont parmi les raisons qui  ont ouvert  grandes les portes  devant tous ceux qui entreprennent  de commettre des atteintes contre  le domaine public », a-t-il déploré.

Ben Ghaffar a imputé aux opérateurs publics ( STEG, SONEDE, Télécommunications) la responsabilité de la détérioration de la plupart des routes, soulignant que ces établissements  accomplissent leurs travaux de réparation et de maintenance , sans tenir compte du souci du ministère de l’Équipement d’être sollicité  avant le lancement  des travaux.

En outre, le responsable a ajouté qu’après les travaux, les ouvrages sont laissés à l’abandon,  ne sont jamais entretenus, tandis que les accusations et les critiques  visent  constamment le ministère de l’Équipement.

Le domaine forestier et maritime de plus en plus touché

Par ailleurs, Ben Ghaffar a évoqué les violations  contre le domaine maritime sur toutes les côtes, soulignant que certaines autorisation accordées  à des  investisseurs ne sont pas conformes  à la réglementation en vigueur, et que le nombre de violations perpétrées contre  le domaine public maritime au cours de l’année 2022 est de 115, dont 41 dans le gouvernorat de Nabeul, 23 dans le gouvernorat de Bizerte, 20 dans le gouvernorat de Sfax et 11 dans le gouvernorat de Mahdia…

Le domaine maritime en particulier est l’objet  de nombreuses irrégularités, telles que le forage de puits aléatoires et chaotiques, surtout dans les régions du Centre et du Sud, où le taux de tarissement de la nappe phréatique a atteint 120%, ce qui accroît le taux de salinité, déjà élevé.

De plus, de nombreuses violations ont été enregistrées sur les berges des cours d’eau  et en bordure des plages, où « le domaine public  sous toutes ses formes est odieusement violé », a-t-il  affirmé.

En ce qui concerne le domaine public forestier, le président de l’ABAT a indiqué que la Tunisie est en train de perdre de nombreuses terres, notant que la Direction générale des forêts soumet chaque année environ 120 cas à cet effet, dont seulement 20% sont résolus, appelant dans ce contexte à la nécessité d’accélérer l’examen des cas déposés.

La solution loge  dans les campagnes de sensibilisation

Il a plaidé pour  l’élaboration d’une stratégie nationale  de lutte  contre l’exploitation du domaine public, soulignant la nécessité de lancer des campagnes intensives de sensibilisation sur le domaine public et la nécessité de le protéger et de le préserver contre les violations en coordination entre les autorités concernées et la société civile.

Ben Ghaffar a également recommandé un examen des mécanismes d’octroi des autorisations pour l’exploitation du domaine public, dans le cadre des dispositions de la loi. Il a souligné que la culture de préservation du domaine public devait être incluse dans le système éducatif.

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1 COMMENTAIRE

  1. Wallahi c’est une honte de voir nos routes détériorées suites aux travaux de réparation et de maintenance de la SONEDE, de la STEG et des télécoms qui ne soucient pas de prendre soin de l’infrastructure et de faire ses travaux proprement, c’est inacceptable de la part du Ministère de l’équipement qui ne fait pas son travail de contrôle et de suivi et de déposer des plaintes contre ces institutions pour des puissions exemplaires et sévères. Leur service juridique n’est pas entrain de faire son bouleau et il n’y a aucun contrôle. Ce sont des administrateurs qui bénéficient de voitures de service et des bons d’essence à gogo, le reste ce n’est pas nous. Quand est-ce que le gouvernement va se réveiller de ce sommeil profond et de protéger les deniers publics. Quand est-ce qu’on va appliquer la loi contre ces destructeurs car la sensibilisation ne donne jamais de résultats avec ces gens qui ne comprennent que par la force, La Tunisie est foutue.

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