AccueilLa UNEChahed ou la difficulté de tailler dans le vif !

Chahed ou la difficulté de tailler dans le vif !

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, serait sur le point de sortir de la réserve où il s’est cantonné des mois durant, pour mettre un tant soit peu fin aux incertitudes qui planent sur son avenir politique, et ses intentions pour cette ultime année avant les élections législatives et présidentielles

Il le fera à la faveur d’une apparition médiatique dont diverses sources disent qu’elle aura lieu dans les jours à venir sans en préciser la forme ni le mode, qu’il s’agisse d’une adresse au peuple ou d’une interview télévisée où il annoncera une initiative politique qui mettra l’accent sur la nécessité de l’instauration d’un équilibre sur la scène politique et où Chahed ne manquerait pas d’aborder d’autres dossiers en rapport avec sa gestion des affaires de l’Etat, le bilan de sa mandature avec les réalisations dont il est en droit de se prévaloir et ses projets inaboutis.

Des explications dont il sera, dans tous les cas de figure, redevable pour dire qu’il s’est comporté comme un bon père de famille l’aurait fait, tout en prenant le parti de dire que si les choses ne sont pas allées du mieux qu’elles pouvaient l’être, c’est , à titre principal, à cause de l’héritage qui lui a été légué par tous ses prédécesseurs et des politiques suivies depuis la révolution. Ce qui aurait fait sens dans la mesure où l’improvisation avait régulièrement droit de cité, où les problèmes n’avait pas été attaqués à temps et aussi bien que le dictait le sens de l’Etat et le courage qui aurait dû habiter les différents gouvernements qui se sont succédé depuis 2011.

La « Coalition » fait son nid

Mais on pourrait penser que cela ne serait qu’accessoire au regard du socle sur lequel il devra impérativement asseoir son projet politique. Entendons par là le parti dont le noyau est constitué par la «  Coalition nationale » dont le groupe parlementaire a convoqué dernièrement la première de ses réunions en prévision de l’annonce officielle de la création de cette formation politique qui se lancera dans la bataille des scrutins, législatif et présidentiel, de 2019. Une coalition qui fait petit à petit son nid pour avoir pignon sur rue dans l’hémicycle du parlement. S’y prévalant pour l’heure de quelque 39 sièges, elle ne serait pas loin de meubler ses rangs avec les élus de Machroû Tounès qui en détient 14 et qui s’apprête à se joindre au bloc. Et avec 53 sièges dans son escarcelle, le nouveau groupe damera le point à celui de Nidaâ Tounès qui n’en compte que 51. En tout cas assez pour accéder au rang de 2ème plus grand groupe parlementaire de l’Assemblée des représentants du peuple talonnant celui du mouvement Ennahdha qui contrôle 69 sièges.

Une configuration qui, si elle s’octroyait une entité définitive et effective, serait en état de fédérer sous son aile d’autres rescapés de partis dont ils auront claqué la porte, essentiellement de Nidaâ Tounès, et très probablement maints indépendants qui se reconnaîtraient dans ce nouveau venu sur l’échiquier politique. Une forme de prosélytisme à la portée alors que le nomadisme parlementaire est une gymnastique dont on ne peut pas dire qu’elle est peu allégrement exercée.

Un nœud gordien nommé Ennahdha !

En tout cas, tout dépendra de ce que Youssef Chahed devrait offrir aux uns et aux autres en termes d’idées et de valeurs à défendre, et surtout de programmes et de principes fondateurs. C’est à travers cette démarche que Youssef Chahed devra convaincre ceux qui cultiveraient des velléités d’adhésion à son projet politique de franchir le pas. Il devrait le faire en toute clarté et avec la conviction qui est celle d’un nouveau leader qui se veut fédérateur, mais essentiellement en imprimant une vocation indiscutablement centriste à ses orientations et ses ressorts.

Surtout, Chahed devra trancher le nœud gordien de sa relation avec le mouvement Ennahdha qui lui a apporté moult soutiens dans son bras de fer avec le parti dont il est issu et plus encore dans sa guerre tantôt larvée, tantôt déclarée avec Béji Caïd Essebsi. Chahed choisira-t-il de tourner brutalement le dos à son « bienfaiteur » du moment, ou du moins saura-t-il marquer son territoire en prenant ses distances vis-à vis de Rached Ghannouchi et de l’état-major de son parti ? Des scénarios qui ont l’un et l’autre ont un prix que le locataire de la Kasbah doit avoir la hardiesse de trancher.

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