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Cherche désespérément, à Cité Mahrajène, d’autres «Afek» économiques pour la Tunisie – Partie 2

Est-ce que le projet de réconciliation judiciaire du chef de tout l’Etat est capable de faire cela ?

Ndlr : Il zappe, peut-être pas intentionnellement, la question, et entraîne le discours vers ce dont il rêve pour son pays. « Je voudrais terminer sur un autre point, celui du Marketing de la Tunisie. Quand un pays ne va pas Pitcher les opportunités et faire son Marketing, pour faire de la Tunisie un Hub industriel pour les industriels européens, un Hub éducationnel pour nos frères subsahariens, un Hub de la médecine tant pour les Africains que les Européens. Moi je rêve d’une Tunisie qui dégage l’assise foncière agricole qui est aujourd’hui bloquée entre les mains de l’Etat, d’une Tunisie qui exporte toujours son huile d’olive substantiellement en vrac, qui soit plutôt sur une chaîne de valeur agricole grâce à un Marketing plus agressif, et qui utilise mieux l’énorme potentiel agricole de ses forêts. Tout cela pour dire que la Tunisie n’a pas besoin d’un Big-Bang, mais juste d’un New-deal, d’un réajustement, et qu’on réfléchisse d’une manière pratico-pratique, et dire à tous ses partenaires, sans contraintes idéologiques ou démagogiques, voici la voie que nous allons prendre. D’autres pays, comme l’Indonésie ou l’Allemagne lors de la réunification, l’ont fait et vite rattraper le retard, car la Tunisie reste un pays compétitif ».

Vous dites souvent que la Tunisie n’a pas besoin d’un « Big-Bang », mais plutôt d’un « New-deal ». Ne sentez-vous pas, en tant que politicien, que le peuple considère que le « Big-Bang » de 2011 n’a pas abouti à ce qu’il attendait et veut le terminer ?

« En Tunisie, on a eu un « Big-Bang » politique, passant d’un régime autoritaire à un pays qui allait bâtir sa démocratie participative. Incontestablement, on a gagné en libertés, individuelles et collectives, et de la presse. Or, la démocratie a un coût économique. Et je ne suis pas prêt, en tant que citoyen, à lâcher cette liberté à cause de mauvaises gestions économiques qui peuvent être rectifiées. Il faut pour cela, d’abord, dire toute la vérité aux Tunisiens, qui savent écouter avec le cœur et l’esprit ».

Et au peuple qui veut des prix moins chers et une inflation moins coûteuse, que diriez-vous ?

« Je peux vous dire que ce que nous avons, est une inflation de distribution, car il y a un véritable problème de distribution. Et pour moi, la solution se trouve dans un Etat plus fort qui contrôle la distribution. Et le secteur privé n’est pas au-dessus des lois. Par contre, on ne décrète pas des prix dans les marchés, car les prix dépendent pour beaucoup des prix mondiaux et ne dépendent pas que du producteur tunisien. La solution est dans la vérité des prix, et l’Etat qui est regardant sur l’aspect social doit adresser les subventions vers ceux dont ils ont besoin et les méritent. L’indécence en Tunisie, c’est qu’il n’y a pas de différence entre celui qui roule en Berline allemande, un chauffeur de taxi dont c’est le métier, un transporteur officiel et quelqu’un qui roule en voiture populaire. Le prix est le même, et c’est quelque chose qui ne peut pas continuer. Il faut cependant être précautionneux dans la compensation et ne surtout pas toucher le gaz en bouteilles, car de facto leur prix touche les couches cibles de la compensation qui sont vulnérables »

Et pour les entreprises publiques (EP), vous seriez pour leur privatisation ?

« Pas du tout. Je ne suis, ni de droite, ni de gauche, bien que, tout jeune, j’aie été à un moment de ma vie de gauche. Aujourd’hui ce qui prévaut, c’est le pragmatisme. Et donc pour les EP, ce sera du « case by case », dans une politique pragmatique et dans la négociation et l’explication.

Il y a des EP très importantes qu’il faut garder dans le giron de l’Etat et même renforcer, comme l’eau, l’assainissement, l’électricité. Pour d’autres, il faut absolument renforcer le Business-Model comme pour la Stir qui pourrait devenir une affaire très rentable si on l’oriente vers le stockage pétrolier. Et il y des entreprises qui, car dans des métiers très concurrentiels, n’ont plus rien à voir avec l’Etat ».

Et comment sortir de la crise financière actuelle et la rareté des ressources ?

D’abord en disant la vérité, toute la vérité à la population sur ce qui se passe à l’office des céréales, l’office de l’huile, la boucle de l’énergie, la Stir, Sndp, Etap, Cnam, Pharmacie centrale, hôpitaux publics et autres. Une fois la population consciente de ces problèmes, on déroule un plan d’urgence économie. Ensuite, aller discuter avec le FMI, mais sérieusement [Ndlr : Il dit au passage que le ministre des Finances est une femme sérieuse, et indique ensuite qu’il fait partie de ceux qui pensent qu’on est en train de faire dire ce qu’on veut aux statistiques de l’Etat lorsqu’on parle d’un recul du déficit budgétaire], c’est-à-dire avec un plan d’action sur lequel on s’engage, qu’on réalise et qu’on implémente. Et si vous présentez ce plan aux bailleurs de fonds, ils vont vous suivre et laisser le temps de l’implémenter, car en définitive, il s’agit pour la Tunisie d’être crédible.

Et est-ce que ceux qui gouvernent la Tunisie sont crédibles ?

Ils sont conscients de la situation difficile de la Tunisie, mais les solutions préconisées ne sont pas les bonnes. Il faut, très vite, annuler des lois, revoir des lois et en remettre d’autres, et la Tunisie sera capable de rebondir de façon assez foudroyante. [Ndlr : Et après plusieurs rappels de notre question]. Et ce gouvernement n’a pas la possibilité de changer le pays. Il n’en a, ni le temps, ni l’assise juridico-politique pour les solutions qu’il propose, et ils ne sortiront pas le pays des problèmes économiques où il est. Les solutions ? Elles sont compliquées, mais il faut de la stabilité politique, aller vers des législatives et dégager des majorités qui gouvernent …

… Seriez-vous présents aux prochaines échéances électorales, législatives et présidentielles ?

Nous sommes un parti politique, on s’y prépare et nous serons présents pour le 17 décembre prochain. Pour les présidentielles, c’est trop tôt et d’abord il n’y en a pas pour l’instant. Autrement, les partis politiques sont les corps intermédiaires nécessaires pour toute démocratie. Ceux qui pensent le contraire, nous respectons leur avis, mais nous sommes contre. On ne va pas réinventer la démocratie, et les rares expériences construites sur la base du suffrage universel direct, ont échoué malgré leurs gros moyens financiers.

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