C’est un lieu commun récurrent de trouver que les échanges commerciaux entre les pays africains sont en deçà des attentes des uns et des autres. Des initiatives, institutionnelles et individuelles, sont çà et là prises pour permettre aux opérateurs de s’affranchir de modus operandi dont beaucoup sont hérités de l’ère coloniale
C’est sans doute dans ce cadre qu’intervient ce lundi 29 luin le lancement virtuel de la 2ème phase du projet « Promotion des activités d’Exportation vers de nouveaux Marchés de l’Afrique Subsaharienne » (PEMA II). Le projet PEMA est implémenté par la GIZ, sous le mandat du Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement (BMZ), en coopération avec le Ministère du Commerce et du Développement des Exportations et le Centre de Promotion des exportations (CEPEX).
Il s’agit de permettre à un surcroît de PME tunisiennes d’exploiter le potentiel commercial des nouveaux marchés d’Afrique subsaharienne.
Le projet offre un éventail de services aux entreprises. L’accent est mis sur les partenariats commerciaux au sein de consortiums, la mise en valeur de nouveaux marchés, les approches numériques, la mise en relation et la promotion du dialogue public-privé. Le projet encourage en particulier, les entreprises dirigées par des femmes, jusqu’ici sous-représentées dans le secteur de l’exportation.
Il a déjà aidé 4 consortiums d’exportation à élaborer une stratégie visant à développer le commerce avec l’Afrique subsaharienne. Dans le cadre de ces consortiums, plusieurs entreprises fédèrent leurs forces pour mieux se positionner ensemble sur les marchés étrangers. Ces consortiums sont les suivants : Tunisia Building Partners (bâtiment), Taste Tunisia (agroalimentaire), Tunisia Health Alliance (santé) et Get’IT (information et communication).
En vue de faciliter les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne, le projet développe des services appropriés en coopération avec le CEPEX. Par ce biais, les entreprises ont un meilleur accès aux marchés africains. Il s’agit de créer une offre de services pour les chef·fe·s d’entreprise, de développer de nouveaux services numériques et d’organiser des formats d’échange avec des entreprises africaines.
Avec le ministère du Commerce et du Développement des exportations, l’équipe du projet améliore les canaux de communication et crée des formats de dialogue public-privé. L’objectif est d’impliquer les PME tunisiennes dans les négociations et la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et du COMESA. La coopération régionale avec d’autres pays doit également être améliorée, afin de créer des opportunités d’exportation pour les entreprises tunisiennes.
L’Afrique subsaharienne, un bon gisement de croissance
Il y a lieu de rappeler que les exportations tunisiennes sont limitées à quelques aires géographiques : en 2018, la région méditerranéenne a absorbé environ les trois quarts des exportations nationales, tandis que seuls 3 % étaient destinés à l’Afrique subsaharienne. Pourtant, les pays du sud du Sahara ont connu une croissance remarquable ces dernières années.
Suite à l’adhésion de la Tunisie au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Common Market for Eastern and Southern Africa, COMESA), les exportations tunisiennes ont un accès en franchise de droits à quinze pays africains depuis janvier 2020.
En outre, l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) en 2020, peut stimuler encore davantage le commerce entre la Tunisie et le reste de l’Afrique, dans la mesure où, dans les années à venir, l’on s’attend à une levée progressive des barrières douanières.
Conscient de ce potentiel, le gouvernement tunisien entend en faire profiter sa propre économie. Les entreprises tunisiennes, qui disposent d’un net avantage en termes de compétitivité dans certains secteurs, tels que les technologies de l’information et de la communication, la santé et l’agroalimentaire, offrent des produits et services concurrentiels, souligne le CEPEX.