AccueilLa UNECompléments alimentaires: Le vrai du faux!

Compléments alimentaires: Le vrai du faux!

Le concept des compléments alimentaires est aujourd’hui controversé. Selon des bruits de couloir, que les médias ont relayés voici quelques jours, une polémique y afférent ne fait qu’enfler. L’élément déclencheur : 4 compléments alimentaires, retirés du marché à cause d’un élément pathogène. Ceci a suscité moult interrogations au sein du secteur des soins, où les pharmaciens, entre autres, sont visés.

En effet, la direction de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé a annoncé, le 1er mars 2023, la décision de retirer ces quatre compléments alimentaires du marché pour non-conformité aux normes. Il s’agit de Fibrolax 250ml et 200ml, Rgoff 125ml, Cloix 100mg pour adultes, et Colix 400mg pour nourrisson.

Certes, l’engagement des pharmaciens a été de ne plus vendre ces compléments et de les retourner à la partie qui a assuré l’approvisionnement, mais le problème résiderait surtout dans la vente en ligne, la direction de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé mettant en garde contre le danger que représentent ces compléments alimentaires sur la santé des consommateurs.

« Un complément alimentaire n’est pas un médicament »

African Manager a contacté le directeur de la promotion médicale de CONECT, Bayrem Fekih,  qui a indiqué que le marché des compléments alimentaires est d’autant plus développé en Tunisie qu’il est devenu une référence dans toute l’Afrique.

« Depuis 2010, le  secteur des compléments alimentaires a fait un boom et génère 600 millions dinars pour l’Etat tunisien »,a-t-il précisé. Et d’ajouter que le secteur se porte bien actuellement et les perspectives de croissance pour les années à venir restent assez positives ; il se dit que en effet que le marché devrait peser dans les 2,50 milliards d’euros à l’horizon 2024.

Selon les propos du responsable, le secteur compte 120 laboratoires en Tunisie fabriquant des compléments pour un chiffre avoisinant les 60 000 emplois directs et indirects.

En ce qui concerne l’export de CA, actuellement, ils sont soumis aux modalités du contrôle technique à l’importation « CTI». Ils sont mis sur le marché après obtention d’une autorisation de mise à la consommation (AMC) délivrée par la Direction de la Pharmacie et du Médicament « DPM ».

Fekih a, d’autre part, assuré que, suite au communiqué du ministère de la Santé du 1er mars, les fabricants de CA sont diabolisés. En effet, le responsable a tenu à clarifier en indiquant que lesdits compléments ne sont en aucun cas des médicaments, et cela est précisé dans les notices et autres étiquetages.

« Le rôle du CA est de pallier les carences du régime alimentaire régulier d’une personne. C’est une source concentrée de plusieurs nutriments, souvent spécifique à certaines pathologies, situations ou périodes de la vie, mais ne se substitue en aucun cas à une alimentation équilibrée et variée », a-t-il précisé. Il a, d’autre part, ajouté que c’est une idée reçue que de croire que les  CA ne font aucun effet.

Par ailleurs, Fekih a souligné que l’Association professionnelle des fabricants de compléments alimentaires, affiliée à la confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT), a eu de nombreuses correspondances et réunions avec le ministère de la Santé, dans le but d’élaborer un cadre juridique qui réglemente le secteur et le protège des « intrus ».

Une mauvaise guidance selon les propos de Bayrem Fekih, qui a certifié que les fabricants de CA sont soumis à un contrôle de fabrication, néanmoins, ils sont obligés de suivre la charte européenne, en termes d’étiquetage, de promotion, de conditionnement etc. Car, dans l’Union européenne, les compléments alimentaires sont réglementés en tant qu’aliments.

« Nous demandons aujourd’hui à travailler dans un cadre réglementaire précis, en bonne et due forme. L’association a appelé l’autorité de surveillance à accélérer la rédaction d’un cahier des charges réglementant l’activité des fabricants de CA, avec l’obligation d’impliquer le consortium. Notre secteur est reconnu par l’OMS, toutefois, nous ne sommes pas protégés dans notre propre pays ».

Il est temps de changer la donne, selon Naoufel Amira

Cependant, le président du syndicat des pharmaciens privés, Naoufel Amira, a assuré à African Manager, qu’il faut faire la distinction entre CA et médicaments.

« Certains fabricants de CA célèbrent les vertus thérapeutiques de leurs produits alors qu’il n’y en a pas », a déploré Amira.

Selon lui, le consommateur se trouve aujourd’hui face à un nombre important de compléments alimentaires : des marques, des compositions, des «cocktails » largement diffusés grâce à des points de commercialisation très divers.

Ces produits fleurissent sur les étagères des pharmacies, parapharmacies, grandes et moyennes surfaces, magasins diététiques, magasins de sport. Ils sont également vendus dans les salles de sport, et sur internet.

La réglementation, selon le responsable, devait être instaurée il y a déjà quelques années. Il a, en outre, affirmé que les fabricants de CA doivent impérativement préciser qu’ils vendent des compléments alimentaires et non des médicaments, car ils ont en train d’induire les gens en erreur, et de nuire au secteur médical dans sa totalité.

« Ils doivent fabriquer selon un dosage bien précis de leurs produits, les teneurs maximales admissibles et, le cas échéant, les teneurs minimales requises ».

A noter que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden a souligné, au cours d’une réunion tenue le 1er mars 2023, l’importance de la bonne gouvernance en matière de gestion des médicaments à travers l’instauration de l’agence nationale des médicaments pour accélérer l’obtention des autorisations de commercialisation.

Cette réunion a permis d’étudier plusieurs propositions concernant la restructuration du secteur des médicaments et l’approvisionnement du marché, outre la sécurité des médicaments et le renforcement de la compétitivité dans le secteur des industries pharmaceutiques à travers l’encouragement à la fabrication des médicaments au niveau local et la recherche de partenariats au plan international, à même de consolider l’innovation, le transfert des technologies et l’exportation.

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