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Et vogue la galère de Bouden

«من المرسى بديـنـا انـقـذفـوا»

Sur sa page fb, la cheffe du gouvernement tunisien, Nejla Bouden, vient d’annoncer ce jeudi 21 octobre 2021, que  « l’activation de la loi n°38 de 2020 relative aux dispositions dérogatoires pour le recrutement dans le secteur public [Pdf], fera partie des sujets qui seront examinés  lors du prochain Conseil ministériel ».

Commençons d’abord par rappeler que cette loi avait été adoptée par le Parlement le 29 juillet 2020, sous le gouvernement de Mechichi qui avait été démis par Kais Saïed, et alors que le mouvement Ennahdha  était le parti qui avait le plus grand nombre de sièges à l’ARP dont il tenait le perchoir, un parti dont pareille présence au Parlement  a été à l’origine des mouvements sociaux du 25 juillet. Une loi aussi, votée sous la pression de la rue par deux Sit-in, à La Kasbah et au Bardo.

.On se demanderait presque …

On se demanderait presque pourquoi congédier Ennahdha, si elle faisait adopter des lois, bénéfiques pour le pays, puisque c’est le gouvernement (Chef d’Etat et Cheffe de gouvernement) de l’après 25 juillet qui décide de la mettre en application. Qui plus est, dans une conjoncture financière, nettement plus difficile que lorsqu’elle avait été votée.

Et comme du temps d’Ennahdha, il aura suffi à Nejla Bouden que les protestataires se présentent à son perron à la Kasbah et dérangent ses cogitations pour trouver le moyen idoine pour rééquilibrer les comptes de l’Etat, pour que la toute nouvelle cheffe décide instantanément d’activer cette ancienne loi, et d’étudier en Conseil des ministres ce passage à l’exécution. Bouden ayant rencontré le chef de l’Etat le même jour, on comprend donc que tout s’était fait entre les « deux têtes de l’Exécutif » et que ce sera l’effet d’annonce du prochain Conseil des ministres.

Rappelons, encore une fois, qu’un mois de salaire coûte au budget de l’Etat un peu plus de 1,6 Milliard DT, et que la question de la masse salariale a toujours été un casus belli entre la Tunisie et son principal bailleur de fonds, le FMI. En mai 2021 cependant, les autorités tunisiennes s’engageaient, dans le cadre d’un plan de réformes présenté par le gouvernement Mechichi au FMI à mettre en œuvre un ensemble de mesures, qui, en plus du gel des augmentations de salaires en 2021, devraient permettre de contenir la masse salariale autour de 15 % du PIB en 2022, contre 17,4 % du PIB en 2020. Force est ainsi de rappeler que la réactivation  de la loi 38/2020, ne contribuera point à cet objectif, et n’encouragera point le FMI à reprendre ses négociations avec la Tunisie.

.« Pendaison en groupe vaut villégiature », dit le proverbe 

Le tout, dans « une économie en pleine déconfiture. En témoignent les signaux émis cette semaine par la conjoncture au terme du troisième trimestre de l’année », et même « une déconfiture qui va au-delà de ce qui est dévoilé par la BCT », comme le souligne l’économiste tunisien de renom Hechmi Alaya dans le dernier numéro de son « Ecoweek » d’octobre 2021.

Relancer le recrutement dans la fonction publique ne fera ainsi donc qu’aggraver le déficit budgétaire qui est, officiellement à 1,8 Milliard DT à la seule fin du 1er semestre 2021, élargir la dette tunisienne qui ne sera pas imputée à l’investissement et à la création de l’emploi, mais à la consommation. De la à relancer le recrutement dans  la fonction publique, en réponse à une manifestation !!!

Le service de la dette extérieure a atteint à fin septembre 2021 plus de 3 milliards de dollars (3017 millions $) en hausse de 22,0% en glissement annuel et de 13,4% par rapport à la même date de 2019. Il représente désormais 7,5% du PIB et absorbe plus de la totalité (106,3 %) des recettes générées par le tourisme et les transferts de la diaspora [Ndlr : Chiffres d’Ecoweek, fait par TEMA]. Cela ouvrira aussi indéniablement la course à la régularisation de situations antérieures, comme les travailleurs de chantiers et autres types de travail. Mais bon, « شنقه مع الجماعة خلاعة », traduisez « Une pendaison en groupe est une villégiature », diraient certainement les concernés par les futurs recrutements !

PS : Les services de presse de La Kasbah, affirment que Nejla Bouden n’a aucun compte sur les réseaux sociaux.

Ndlr : Ces mêmes services de presse, n’ont cependant pas démenti cette « information », pourtant importante.

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2 Commentaires

  1. Si o commence à gouverner par les sit-ins et les manifestations dans les rues, on ne va pas avancer d’un écran, au contraire on va reculer dans la médiocrité et c’est ce que cherche Ennahdha. Il faut être sérieux et crédible quitte à appliquer la loi à tous les perturbateurs, pas de laxisme, l’armée est prête à faire régner l’ordre dans le pays.
    Le recrutement dans la fonction publique n’est pas automaique, il faut qu’il y ait un besoin et même s’il y a un besoin, il faut utiliser le redéploiement du personnel. Pour les diplômés en chomage, il y a des mécanismes qu’il faut redynamiser pour les encourager à créer des projets productifs donc de la richesse. Plus de recrutement dans la fonction publique, Le nombre de fonctionnaires étaient de 450 000 avant 2011, aujourd’hui il est passé à 780 000 ce qui a impacté la masse salariale, donc le budget de l’Etat. Il faut qua KS et Mme Bouden comprennent ce dépassement et arrêter cette musique.

  2. Pour votre « PS » : Si, Cher Khaled, elle a un « compte sur FB » mais limité à un cercle très réduit et ne le gère pas elle-même, mais contrôle sa « ligne éditoriale ».

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