La soirée était particulière hier soir. Certains étaient contre sa tenue ainsi que celle de toute soirée dans ce climat de terreur et de tristesse, d’autres soutenaient qu’il faut continuer à vivre pour démontrer aux semeurs de la terreur que la Tunisie ne capitule pas.
Le concert a débuté par une minute de silence observée à la mémoire des martyrs de Chaambi suivi de l’hymne national qui remplacera désormais le générique habituel du festival de Carthage.
Manu Debango était à la hauteur de sa réputation, démarrant la soirée par des condoléances au peuple Tunisien.Il enchaîne avec son groupe morceau sur morceau, combinant le Jazz à la musique africaine et donnant un mélange plus que convaincant.
Il était prévu qu’une partie de la soirée serait assurée par le musicien Malien Selif Keita. Cependant, ce dernier a annulé sa participation pour des raisons de sécurité. La direction du festival, dans un geste d’équité et de générosité, a offert au public la possibilité d’assister, le lendemain, au concert de Georges Benson avec le même billet.
Malgré la beauté de la musique, la générosité des musiciens et la vivacité des rythmes, le public carthaginois n’a presque pas bougé. Certes, les applaudissements entre les morceaux sont vigoureux, mais, il n’est pas dans les habitudes de ce public de rester assis lorsque la musique africaine est là. On sentait la douleur, hier, à Carthage et on sentait que les gens n’étaient là que pour montrer que la Tunisie restera, malgré tout, la tête haute.