Le calme revient dans les rues désertes de Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau, après une nuit d’affrontements entre les membres de la garde nationale et les forces spéciales.
L’armée bissau-guinéenne a dit vendredi contrôler la situation dans la capitale après avoir pris le dessus au prix d’une nuit de combats sur des éléments des forces de sécurité auteurs d’une opération symbole des fractures politiques et crises persistantes dans ce pays.
Des tirs, nourris par intermittence, ont retenti une partie de la nuit et vendredi matin à Bissau entre les éléments de la Garde nationale d’une part, retranchés dans une caserne du sud de la ville, et les forces spéciales de la Garde présidentielle de l’autre, a rapporté un correspondant de l’AFP.
Le calme est revenu en milieu de matinée avec la capture ou la reddition du commandant de la Garde nationale, le colonel Victor Tchongo, annoncée par l’armée, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les habitants ont repris leurs habitudes dans les quartiers périphériques, mais l’activité est restée très ralentie dans le centre, parcouru par des patrouilles de militaires en pick-ups. La protection a été renforcée auprès des bâtiments officiels, et aux abords de la présidence, de l’état-major et de la police judiciaire.
L’armée a transmis aux médias une photo présentée comme celle du colonel Tchongo entre les mains de l’armée sur un pick-up, le vêtement apparemment ensanglanté. Elle a aussi fait circuler une vidéo censée montrer huit captifs de la Garde nationale en uniforme allongés sur le ventre dans une cour de la caserne où ils s’étaient retranchés. On y voit un certain nombre d’armes automatiques prises par l’armée.
« Le colonel (Victor) Tchongo est entre nos mains. La situation est totalement sous contrôle », a dit le capitaine Jorgito Biague, un porte-parole de l’état-major militaire de ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest, pauvre et politiquement instable.
Un responsable militaire, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la sensibilité de la situation, a dit que le colonel Tchongo s’était rendu.
Les éléments de la Garde nationale avaient fait irruption jeudi soir dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’Etat au Trésor public, Antonio Monteiro qui y étaient interrogés, selon des responsables de l’armée et du renseignement. Puis ils se sont mis à l’abri dans un camp du quartier de Santa Luzia, résistant par les armes à l’armée.
Les deux membres du gouvernement que les éléments de la Garde nationale sont soupçonnés d’avoir soustrait à la police ont été récupérés sains et saufs, a ajouté le responsable militaire.
Guinée-Bissau : L’armée reprend le contrôle après une nuit agitée
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