AccueilLa UNEKais Saïed fait son ramadan (مرمضن)

Kais Saïed fait son ramadan (مرمضن)

Le chef de tout l’Etat tunisien Kais Saïed ne s’était fait voir sur les vidéos de la Présidence depuis le 22 mars, lorsqu’il était allé siroter un café nocturne à « El Abbassia », avant de prendre un bain de foule à Bab-Souika et s’attarder sur l’étymologie de la plaque murale de la rue de la tolérance dans le vieux Tunis.

Habituée à regarder ses entretiens en vidéos muettes pour essayer de comprendre ce qu’il dit à travers les réactions faciales de ses invités, où à l’entendre se plaindre de complotisme et à enhardir la justice pour qu’elle agisse, la blogosphère tunisienne a vite fait de remarquer cette absence présidentielle intervenue depuis le 1er jour du Ramadan, et se demande où est passé le président ? Et d’aucuns de supputer qu’il ferait peut-être son Ramadan. D’autres, comme le Nahdhaoui Rafik Abdessalem, sont aller jusqu’à supposer, à tort bien sûr et à Dieu ne plaise, qu’il ne serait pas bien portant.

  • Silence rompu par le texte

Le silence de la présidence de la République à propos de cette absence a été rompu hier soir 29 mars 2023 par deux communiqués écrits, le 1er se rapportant au gouverneur de Gabes qui a été relevé de ses fonction, et le second expliquant que le gouverneur a été démis pour « avoir perpétré des actions incriminées par la loi » et ajoutant que le Parquet tunisien diligente déjà une enquête à ce propos.

Le signal est ainsi donné que Kais Saïed est encore à la barre, même lorsqu’on ne le voit pas. Et il suffisait de lire le second paragraphe du dernier communiqué présidentiel, pour comprendre qu’il est de lui. « Le peuple tunisien veut purifier le pays, et celui qui accepte la responsabilité doit être au niveau de cette responsabilité, car il n’est pas question de passer outre la loi, que ce soit pour ceux qui sont au pouvoir ou en dehors ». disait le communiqué présidentiel qui ne laisse aucun doute sur la parenté du narratif utilisé.

Cette absence, visuelle et médiatique, du chef de tout l’Etat tunisien, intervient en tout cas dans une conjoncture particulière, marquée par un fébrile ballet diplomatique entre la Tunisie et l’Italie et même entre la Tunisie et l’Europe, sur fond d’une crise migratoire dont la cheffe du gouvernement italien a décidé de faire un cas d’étude pour l’Europe, au moins tout aussi important que l’Ukraine.

  • Absent pour tirer les marrons du feu

Et alors que la Tunisie n’arrivait toujours pas à passer le cap du « Staff Level Agreement » dans ses relations avec le FMI pour cause de refus d’appliquer les réformes demandées et que détaille le communiqué du 15 octobre 2022, et que se resserre chaque jour plus sa bourse, l’enjeu pour les Européens est d’essayer de faire pression sur le FMI pour qu’il sauve « le soldat Tunisie » malgré lui, par crainte que les flux migratoires n’augmentent à travers une Tunisie qui deviendrait une passoire. A supposer donc que ce ne soit pas un silence de patient, celui de Saïed pourrait être d’or et lui permettrait ainsi peut-être de tirer les marrons du feu. Manifestement, il est là, et il gère, mais ne parle pas, ne rencontre personne, y compris tous les Européens envoyés par Borrell, et il attend que les pressions de Meloni aboutissent.

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