AccueilLa UNEKalthoum Ben Rjeb n'y réussit pas non plus

Kalthoum Ben Rjeb n’y réussit pas non plus

Changer de ministre, cela ne veut toujours pas dire changer de résultat du travail d’un ministère. C’est aussi valable pour le commerce et tous ses ratios, dont l’inflation qui reste la mesure la plus importante en impact social. Kalthoum Ben Rjeb remplaçait Fadhila Rebhi au ministère du Commerce le 12 janvier 2023. L’inflation était alors à 10,2 %. Depuis, elle ne semble pas encore parvenir à faire mieux que sa prédécesseure Fadhila Rabhi. A croire que tout ce qui vient du ministère des Finances (Ben Rjeb et Rebhi) n’est pas bon.

  • Changer les ministres ne baissera pas l’inflation

L’inflation, selon le dernier communiqué de la BCT à l’issue de la réunion le 22 mars de son conseil d’administration, a poursuivi son ascension à un rythme soutenu pour atteindre 10,4% en février 2023 contre 10,2% le mois précédent et 7% au même mois de l’année précédente. Elle porte, dit la BCT, « la marque, essentiellement, de l’envolée des prix des produits alimentaires frais ».

Tout en demeurant entourées de fortes incertitudes, les perspectives de l’inflation laissent entrevoir une certaine détente à partir du deuxième semestre 2023, mais demeureraient à des niveaux historiquement élevées.

Le Conseil suit avec beaucoup d’attention l’inflation sous-jacente « inflation hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés » qui fait preuve de rigidité. En effet, elle s’est élevée à 9,6% en février 2023 contre 9,5% le mois précédent et 6,3% une année auparavant.

Les sites spécialisés définissent l’inflation sous-jacente comme « une inflation qui se réaliserait en l’absence de perturbations exogènes non liées au cycle économique. Un indice, désaisonnalisé qui traduit l’évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l’offre et de la demande.

En d’autres termes, l’inflation sous-jacente sert à tracer la tendance inflationniste profonde de l’économie, hors perturbations conjoncturelles ».

Et il semblerait, à bien comprendre le communiqué de la BCT, que l’évolution de la sous-jacente soit le signe avant-coureur  que l’inflation va continuer sur un  trend haussier. Un résultat attendu, tant le commerce tunisien ne maîtrise aucun des leviers de la baisse des prix, comme le coût de l’énergie, celui du transport, et autres intrants de la production, même locale.

Et nous croyons que l’Exécutif et la BCT le savent très bien, et qu’ils ne peuvent, soit accuser tout le monde de complotisme et spéculation et changer les ministres, comme pour le chef de tout l’Etat, soit utiliser contre l’inflation l’instrument financier du taux directeur, comme pourrait compter de nouveau le faire la BCT.

  • Le CA de la BCT évite le cas FMI

Autrement, le CA de la BCT tenait hier à signaler que même s’il entrevoit, sans le démontrer, « une croissance économique pour toute l’année 2022 légèrement supérieure aux prévisions initiales portée (…), les perspectives de l’activité économique pour 2023, demeurent tributaires de la situation des finances publiques, de l’accélération de l’inflation et de la persistance du stress hydrique » entre autres facteurs.

Contrairement à toutes les analyses, locales et internationales, cette analyse des perspectives de l’économie tunisienne reste prudente, comme si les membres du CA de la BCT évitaient de participer à la Nouba des Cassandre, ou qu’ils évitent la confrontation avec les analyses présidentielles de Kais Saïed qui disent que la Tunisie a les moyens, comme pour dire au FMI d’aller voir ailleurs si la Tunisie souveraine y est. Et le CA de la BCT de s’en tenir ainsi à mettre l’accent, avec tout le diplomatiquement nécessaire, sur la « nécessité de mobiliser les financements extérieurs nécessaires pour garantir les équilibres des finances publiques, renforcer le policy-mix et engager les réformes structurelles destinées à maîtriser les déficits jumeaux et à redynamiser l’activité économique ». A aucun moment, la BCT qui est pourtant le négociateur majeur pour le 1,9 Milliard USD, n’écrira même le mot FMI dans son communiqué, comme s’il estimait que la Tunisie peut faire sans !.

  • Visibilité aux opérateurs : Charité bien ordonnée commence par la BCT

Sinon, le Conseil de la BCT a cru repérer « une contraction significative du déficit courant qui s’est établi, au cours des deux premiers mois de 2023 à -0,4% du PIB contre -1% pour la même période de l’année précédente, soutenue par la baisse du déficit commercial, l’amélioration des recettes touristiques et la consolidation des revenus du travail ». Et la BCT de parler même de « performance (qui) aurait été nettement meilleure n’eût été le creusement de la balance énergétique (1.693 MDT pour les deux premiers mois 2023 contre 779 MDT une année auparavant) ».

Les experts du CA de la BCT confirment  la baisse des réserves de change à 95 jours d’importations, et ne disent rien de ce qui pourrait advenir pour les mois prochains de ces réserves et leurs perspectives, dans un pays qui importe, pour consommer et pour produire aussi.

Ce même conseil qui « exhorte toutes les parties prenantes à émettre des signaux positifs forts permettant de rétablir la confiance et de conférer plus de visibilité aux opérateurs économiques», oublie que charité bien ordonnée commence par soi-même !

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