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La Blockchain en Tunisie : L’endroit et l’envers

La Blockchain,  dont on célèbre beaucoup de vertus mais qui n’est pas exempte de bien des tares, se fraie un chemin tantôt tortueux, tantôt passablement rectiligne en Tunisie. Dès l’abord, elle a été vertement répudiée par la banque centrale du temps de son gouverneur d’alors [2016] Chedly Ayari dont il craignait qu’elle fût « utilisée pour financer le terrorisme, d’autant que les gouvernements ne peuvent sévir contre elle pour manque de moyens ». Trois ans plus tard, son successeur à la tête de l’Institut d’émission, Marouane El-Abassi, levait l’anathème qui frappait jusqu’alors la nouvelle technologie Blockchain en y voyant une «  source de croissance pour la Tunisie et pour toute l’Afrique… pouvant aider nos pays à accélérer leur émancipation économique, pérenniser leur autonomie, ouvrir des portes aux entrepreneurs, en proposant d’innombrables solutions reposant sur des protocoles fiables, sécurisés et transparents ».

Le tournant est évident et il est prêté à la Tunisie le projet de jouer un rôle de pionnier dans la mise en œuvre de la Blockchain alors que sa banque centrale explore l’utilisation de la technologie pour un dinar numérique national, comme le rapporte le journal Asia Times, basé à Hong-Kong qui ajoute que la BCT et son nouveau gouverneur, collaborent actuellement avec le fondateur et PDG de DigitUS Tech, Walid Driss. Un groupe de travail a été même mis en place pour étudier la blockchain, les paiements numériques et les crypto-monnaies supervisée par Abassi et Driss qui en est membre fondateur.

Il s’agit de lutter contre le blanchiment d’argent, raboter l’économie informelle et, dans le même temps, autonomiser les femmes et les couches les plus démunies de la population tunisienne, ont déclaré Abassi et Driss, cités par la même source qui rappelle que ce dernier avait aidé La Poste Tunisienne à lancer un système de paiement numérique basé sur la Blockchain, appelé DigiCash.

La Blockchain fait florès

En tout cas, en s’engageant dans cette voie, la Tunisie suit les traces d’autres pays qui cherchent à tirer parti de la technologie Blockchain pour se transformer en économies sans numéraire. La banque centrale suédoise (Sveriges Riksbank) enquête sur un «e-krona» afin de se doter d’ une autre forme de monnaie émise par la banque centrale alors que l’utilisation de la monnaie fiduciaire dans le pays diminue. Près de 90% des transactions financières en Suède se font déjà sans numéraire. De même, la Finlande voisine prédit qu’il n’aura plus d’argent en liquide en 2029.

Dans les Caraïbes, la Banque centrale étudie l’opportunité d’utiliser une devise des Caraïbes orientales basée sur la technologie de Distributed ledger technology (DLT) pour poursuivre de multiples objectifs tels que la croissance économique, la résilience des systèmes de paiement et l’inclusion financière.

Selon un rapport publié en janvier 2019 par la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle, en Suisse, au moins 40 banques centrales du monde effectuent actuellement ou prochainement des recherches et des expériences sur la monnaie numérique de la banque centrale (CBDC) et d’autres applications de Bblockchain.

Un récent rapport de recherche du Forum économique mondial affirme que les banques centrales sont particulièrement intéressées par le potentiel de la Blockchain dans des domaines tels que les processus de connaissance du client numérique (KYC) et de lutte contre le blanchiment d’argent (AML), le financement du commerce, la vente aux enchères d’obligations , processus d’émission et autres processus de cycle de vie, échange d’informations et partage de données, paiements et règlements interbancaires, entre autres cas d’utilisation.

Inclusion financière

Les banques centrales sont réputées pour être parmi les institutions les plus prudentes du monde, mais il est probable qu’elles seront parmi les premières à mettre en œuvre la technologie DLT, selon un nouveau livre blanc publié par le World Economic Forum (WEF), qui s’attend à voir de nombreuses banques centrales décider si elles utiliseront la blockchain et le DLT pour améliorer leurs processus et leur développement économique. Leur décision de mettre en œuvre les technologies DLT et de la monnaie numérique à l’avenir aura «des conséquences de grande portée sur les systèmes financiers et monétaires, les économies nationales et le bien-être des citoyens», a déclaré le WEF, soulignant que la technologie DLT pourrait contribuer à améliorer l’efficacité, l’inclusion financière et la résilience et la sécurité dans les systèmes financiers.

Les banques centrales des pays émergents, où les processus financiers et les systèmes technologiques existants ne sont peut-être pas encore très efficaces ou profondément enracinées, devraient tirer les avantages les plus importants de la mise en œuvre du DLT et d’autres applications liées à la Blockchain, ce qui pourrait leur permettre d’accroître leur inclusion financière, recommande le WEF.

LM

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