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La France et l’Europe disposées à aider la Tunisie, sous conditions

Face à l’intensification du phénomène de l’immigration clandestine à partir des côtes africaines, les pays européens, en particulier  la France et  l’Italie, dirigent leur attention vers la Tunisie. La France s’est déclarée prête à apporter son aide à la Tunisie pour gérer le flux migratoire,  s’engageant à couvrir le besoin de financement résiduel de la Tunisie, au titre de 2023 et 2024, à condition qu’elle mette en œuvre le programme de réformes qu’elle avait soumis au Fonds monétaire international. A cet égard, l’ambassadeur de France à Tunis, André Parant,  a indiqué qu’une enveloppe de 250 millions d’euros destinée à aider la Tunisie à combler son gap budgétaire, est en attente de décaissement. Il a également promis, dans un entretien accordé à l’agence TAP, fin mars 2023, que son pays soutiendra la Tunisie auprès du Fonds monétaire international (FMI) et auprès des institutions européennes.

Réaffirmant son appui aux mesures du président Kais Said, le diplomate français a estimé que l’accord avec le Fonds monétaire international est important car il permettra la mobilisation des ressources financières nécessaires pour soutenir et financer le plan de réformes présenté par les autorités tunisiennes.

Pour les observateurs, la décision de la France de consentir cette aide justifiée par la protection de l’économie tunisienne de l’effondrement vise aussi à lui donner les moyens de contenir le phénomène de l’immigration clandestine, qui a considérablement augmenté au cours de la dernière période.

L’ambassadeur de France a précisé que les 250 millions d’euros alloués se répartissent entre 50 millions d’euros à débloquer immédiatement après l’adoption de la loi sur les entreprises publiques, et 200 millions après la conclusion de l’accord avec le Fonds monétaire international.

La France s’est  également engagée à apporter un soutien supplémentaire et à inciter les bailleurs de fonds internationaux à participer à la couverture des besoins de financement extérieur de la Tunisie.  Toutefois, tout reste tributaire du respect par les autorités tunisiennes des engagements pris auprès du FMI.

  • Contribution italienne

 Pour sa part, la présidente du Conseil des ministres italiens, Giorgia Meloni, dans des déclarations la semaine dernière, notamment  lors d’une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, a mis en garde contre le risque de l’exportation via la Tunisie, de 900 mille migrants irréguliers vers l’Europe. Elle a noté que ces migrants feront de l’Italie une porte d’entrée vers l’Europe, mais , a-t-elle averti « elle serait « incapable » de les accueillir et de les abriter.

Meloni a également appelé à la nécessité de faire pression en vue de parvenir à un accord entre l’État tunisien et le Fonds monétaire international, pour le décaissement du prêt promis de 1,9 milliard dollars, de manière à l’aider à renflouer ses finances publiques, avant que la situation ne s’aggrave pas. Mais il semble claire, que pour l’Italie la condition est toute autre, et a plutôt trait à un désir de maitriser le flux migratoire qu’elle subit, et donc une plus grande aide de la part de la Tunisie à serrer les mailles du filet autour de l’immigration clandestine vers ses côtes. Une sorte de donnant-donnant où l’Italie aide la Tunisie avec le FMI et avec l’Europe, et la Tunisie aide l’Italie à endiguer ou au moins maitriser le flux des subsahariens.

Plus tôt cette semaine, le commissaire européen aux affaires économiques, Paoli Gentiloni,s’est rendu en Tunisie et a rencontré le ministre de l’économie et de la planification, Samir Saïd. Le responsable européen a déclaré que la Commission était « prête à envisager une aide financière supplémentaire si les conditions nécessaires sont remplies. La première condition est l’adoption par le FMI d’un nouveau programme de financement.

Le président français Emmanuel Macron et la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont appelé vendredi dernier à Bruxelles à soutenir la Tunisie, confrontée à une grave crise financière, afin d’alléger la « pression migratoire ».

Pour la partie européenne, l’effondrement économique de la Tunisie menace le déclenchement d’un afflux incontrôlable de migrants clandestins vers  l’UE et est à même de provoquer une instabilité aux conséquences néfastes dans la région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

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