AccueilLa UNELa rhétorique du Président Saied et le plaidoyer du ministre éponyme

La rhétorique du Président Saied et le plaidoyer du ministre éponyme

Contrairement aux déclarations du président Kais Saied rejetant tout « diktat » pour parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international, le ministre de l’Economie Samir Saïed a affirmé dans le cadre de sa participation aux réunions de printemps 2023 du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du Fonds monétaire international (FMI) qui se sont déroulés du 10 au 16 avril 2023 à Washington la détermination du gouvernement à implémenter progressivement ses programmes de réformes en veillant, à la fois, à réunir les conditions de relance économique et à préserver la stabilité et la paix sociales.

La Tunisie fait face à des risques de financement importants si elle ne parvient pas à un accord final avec le Fonds monétaire international (FMI) pour lui accorder un prêt de 1,9 milliard de dollars, équivalent à 5,6 milliards de dinars, le montant le plus élevé emprunté par la Tunisie depuis l’Indépendance, dans le but de sortir d’une crise économique étouffante depuis des années.

Le 15 octobre 2022, le FMI avait  annoncé qu’un accord avait été conclu avec les autorités tunisiennes au niveau des experts, alors  que l’accord final reste soumis à l’approbation du Conseil d’administration du Fonds.

Mais il faut rappeler que le président de la République, en réponse aux questions des journalistes concernant l’accord avec le FMI, avait récemment déclaré que les diktats qui viennent de l’étranger et conduisent à un appauvrissement supplémentaire sont inacceptables.

Le FMI se défend d’ « imposer quoi que ce soit » !

D’autre part,  le fait que le  gouvernement tunisien ne parvienne  pas à mettre en œuvre effectivement le programme de réformes qu’il a soumis au FMI est un obstacle au déblocage du prêt attendu, une hypothèse étayée par la déclaration de l’ambassadeur de France en Tunisie, André Barant, qui a souligné que les réformes que la Tunisie entreprendra seront dans l’intérêt de son économie et non dans celui du FMI ou des partenaires internationaux.

Il a expliqué, en outre, dans une déclaration à l’agence TAP le samedi 25 mars 2023, que « le FMI n’a pas vocation à  imposer quoi que ce soit, mais à soutenir le programme de réformes, qui a été élaboré, appuyé et livré  par le gouvernement tunisien. Aujourd’hui, ces réformes sont bien connues. Il s’agit de réformer les entreprises  publiques, de contrôler la masse  salariale et de lever  le système de subventions. »

En ce qui concerne les entreprises  publiques, le FMI attend des autorités tunisiennes qu’elles promulguent une loi sur la gouvernance des institutions publiques, qui a été approuvée par le Conseil des ministres mais n’a pas encore été promulguée, précise la même source.

Egalement, le FMI souhaite que la Tunisie aille de l’avant avec la levée progressive des subventions aux carburants afin d’atteindre des prix effectifs, comme le soulignent  les lois de finances 2022 et 2023, où le gouvernement s’est engagé à revoir les prix du carburant de 3% par mois. Cependant, il n’y a pas eu d’augmentation depuis novembre 2022.

De son côté, dans ses déclarations récentes, la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, espérait que le programme de réforme de la Tunisie que le différend serait résolu. Elle  s’est  adressée aux autorités tunisiennes  en ces termes: « Mon message aux autorités tunisiennes est que nous voulons ce qui est dans l’intérêt de la Tunis et nous ne voulons pas que vous développiez un programme qui menace ou sape la stabilité dans le pays. Et c’est dans cette logique que nous faisons appel à la Tunisie. S’il vous plaît, prenez la seule mesure qui reste pour que nous puissions fermer le dossier et le porter au conseil d’administration », a-t-elle plaidé.

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