AccueilLa UNELa Tunisie aux Réunions du printemps : Une participation semée d'embûches !

La Tunisie aux Réunions du printemps : Une participation semée d’embûches !

Ce lundi 10 avril 2023, les Réunions de printemps du Groupe de la Banque et du Fonds monétaire international (FMI) débuteront officiellement à la lumière de la confirmation de la participation d’une délégation tunisienne comprenant le gouverneur de la Banque centrale , Marouane Abbasi, et le ministre de l’Economie, Samir Saied, envoyant une lueur d’espoir dans les relations entre la Tunisie et les bailleurs de fonds internationaux afin de  parvenir à un accord financier avec le FMI.

Mais après les propos du président de la République, Kais Saied, qui avait souligné, jeudi dernier ,  que « la  Tunisie, qui a beaucoup de potentiel pour faire face aux défis économiques et sociaux posés, n’acceptera aucun diktat de l’étranger, qui n’a apporté que fléau et appauvrissement supplémentaire », on se demande comment Saied et Abassi seront reçus.

En effet, les Réunions de printemps sont l’occasion de rassembler  des acteurs d’horizons divers — dirigeants du secteur public (banques centrales, ministères des finances et du développement, parlementaires) et du secteur privé, représentants d’organisations de la société civile, experts issus des milieux universitaires  de 189 pays— autour des grands dossiers mondiaux : conjoncture économique mondiale, lutte contre la pauvreté, développement économique, efficacité de l’aide, etc. La Tunisie, craignant l’impact de réformes telles que la suppression des subventions sur la situation sociale, aura l’occasion de présenter sa vision de réforme dans l’espoir de parvenir à des accords financiers, mais surtout, de suivre les traces de l’accord  préliminaire en suspens avec le Fonds monétaire international depuis plusieurs mois.

Conjonction d’incertitudes

Autant l’incertitude règne dans la sphère liée à la conclusion par la Tunisie d’un accord financier avec le Fonds monétaire international pour mobiliser 1,9 milliard de dinars, l’ordre du jour de la participation tunisienne aux réunions qui se poursuivront jusqu’au 16 avril 2023 n’est toujours pas clair, mais on sait que les délégations des pays assistent à certaines sessions tenues sur des sujets soulevés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international pour discussion.

Durant les événements organisés au siège de la Banque mondiale à Washington, D.C., Saied et Abbassi auront ‘occasion de lever la confusion sur le dossier des migrants africains qui a eu lieu récemment en Tunisie et à l’international, ce qui a conduit à la suspension des consultations entre la Banque mondiale et la Tunisie sur le partenariat avec le pays. Et est censée reposer sur la table l’agenda de la Tunisie pour retourner dans les bonnes grâces de son bailleur le plus important, celui que tous les autres attendent pour desserrer les cordons de la bourse. Outre la participation d’un certain nombre de chefs d’entreprise et de grands dirigeants économiques mondiaux tels que le président de la Banque mondiale, David Malpass, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, le président de Standard Chartered Group, Jose Vinals, président de Goldman Sachs et David Solomon, ainsi que des personnalités du monde de la finance et des affaires.

A noter que lors de ces réunions, le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, fera le point sur les efforts du Groupe pour étendre et accélérer son soutien aux pays pour faire face aux crises résultant de la pandémie de COVID-19, l’invasion de l’Ukraine, l’insécurité alimentaire et l’aggravation des pénuries alimentaires à cause du changement climatique. Il partagera également son point de vue sur ce que la communauté internationale doit faire pour relever les défis du développement mondial à l’heure actuelle et à long terme.

Des réformes « chamboulées » !

Selon l’universitaire et économiste Aram Belhadj, le gouvernement de Najla Bouden qui a tout misé sur le « Programme national des réformes » pour parvenir à finaliser l’accord avec le FMI, risque de voir ses plans chamboulés pour au moins trois raisons.

« Premièrement, parce que l’accord avec le FMI, si accord il y aura, n’est pas pour bientôt alors qu’il n’y a pas d’alternatives à cet accord dans les circonstances actuelles, contrairement à ce qu’on essaye de faire croire. L’alternative ne peut exister que sur le moyen terme et le gouvernement en est bien conscient, d’autant plus que les besoins du pays en termes de financement budgétaire s’élèvent à plus de 25 milliards de dinars. Un gap que même les ressources provenant du tourisme, des transferts des Tunisiens résidant à l’étranger et des exportations de l’huile d’olive ne peuvent couvrir » a-t-il expliqué dans une déclaration sur sa page facebook.

« Deuxièmement, parce que même l’accord technique signé avec le FMI en octobre 2022 va devoir être totalement révisé, étant donné que les hypothèses et les équilibres retenus ont totalement changé depuis. Pis, le FMI pourrait exiger un nouveau programme et imposer le passage par le Club de Paris, si le gouvernement décide de maintenir les négociations », a-t-il également souligné.

«Troisièmement, parce que tous les efforts déployés par le gouvernement dans le cadre de son programme de réformes structurelles risquent d’être sapés, étant donné que les réformes en question ne pourraient pas être mises en œuvre, même partiellement, face à la grande divergence de visions avec le président de la République », a-t-il ajouté.

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