L’occurrence ne cultive pas une itération qui sied à trois pays voisins « condamnés » à coopérer. La Tunisie, l’Algérie et la Libye s’offrent peu d’opportunités de s’y inscrire, sauf peut-être lorsqu’il s’agit Forum annuel de l’investissement dont le 6ème du nom tenu voici quelques jours à Djerba à réuni décideurs politiques et entreprises privées dans le dessein de promouvoir l’ouverture des marchés et d’améliorer les chiffres du commerce.
Plus précisément, il s’était agi , d’une part, d’exploiter les capacités logistiques des trois pays en établissant des liaisons terrestres, maritimes et aériennes pour faciliter les échanges commerciaux, et d’autre part, de rechercher des mécanismes efficaces pour assurer l’ouverture des marchés des trois pays les uns aux autres en protégeant les marques et les appellations d’origine.
Tout cela dans le but de renforcer les trois économies et d’améliorer leurs chiffres commerciaux au cours des prochaines années, qui pourraient être considérablement améliorés. On espère que la tenue de ces forums permettra de débloquer les questions en suspens entre les trois pays, telles que la nécessité d’ouvrir davantage de postes frontaliers entre la Tunisie et l’Algérie, ou de revitaliser le projet de zone économique Tunisie-Libye, gelé depuis un certain temps, souligne le site méditerranéen Atalayar.
Selon les derniers chiffres disponibles, les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye ont augmenté de 10,8% au cours des deux dernières années, dépassant pour la première fois 1 milliard de dollars par an. Les deux gouvernements visent un chiffre de 1,7 milliard de dollars par an à moyen terme. Pour sa part, la valeur des échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Algérie a atteint 1,3 milliard de dollars en 2023, soit une augmentation de 24% par rapport à l’année précédente.
Ce n’est cependant pas le cas pour le commerce entre la Libye et l’Algérie qui peine à dépasser les 65 millions de dollars par an, même s’il faut garder à l’esprit que les économies des deux pays, tous deux membres de l’OPEP, sont basées sur les exportations de pétrole et de gaz naturel.
Propositions concrètes
La réunion a permis de mettre sur la table des propositions concrètes. Parmi ces mesures figure par exemple l’ouverture de l’un des postes frontières entre la Tunisie et la Libye, celui de Mashhad Saleh, qui a été fermé, ainsi que celui de Ras Jdir, suite à la crise frontalière provoquée par l’afflux d’immigrants subsahariens.
Le point de passage de Ras Jdeir a été ouvert en juillet dernier, à la suite d’un accord entre les gouvernements tunisien et libyen, mais le point de passage de Mashhad Saleh reste fermé, affectant le commerce entre les deux pays.
D’autre part, lors des deux sessions du 6ème Forum Annuel de l’Investissement, la création d’une nouvelle ligne maritime reliant la ville de Zarzis, au sud-est de la Tunisie, à Tripoli, la capitale de la Libye, a été proposée.
En outre, il est également proposé d’établir des compagnies aériennes directes entre l’aéroport de Djerba (Tunis) et diverses destinations en Libye et en Algérie.
Selon le, président du Conseil Suprême des Hommes d’Affaires tunisiens et libyens, organisateur du forum, « toute coopération contribuera à offrir plus d’opportunités d’emploi et à établir des projets communs qui feront progresser les économies de ces pays et bénéficieront des opportunités et des capacités disponibles dans chaque pays ».
Vers l’émergence d’un bloc économique
Pour sa part, le représentant du Conseil suprême d’État en Libye, a estimé que le forum était l’occasion de promouvoir les investissements, de discuter des obstacles à surmonter et de créer un environnement économique encourageant entre les trois pays en offrant un environnement législatif approprié, ainsi que des incitations et des privilèges aux investisseurs.
Du côté algérien, le président de la Confédération Algérienne des Entrepreneurs, a souligné que le forum est l’occasion d’élargir les réseaux sociaux, d’échanger des expériences et des connaissances, d’activer davantage les partenariats, d’unifier les visions, de coopérer et de soutenir les investissements.
Le représentant de la Fédération tunisienne des Entreprises, a souligné la nécessité d’une coopération conjointe entre les organisations d’entreprises tunisiennes, libyennes et algériennes afin de progresser dans le secteur de la formation professionnelle, axe stratégique de développement des ressources humaines.
Ce dont semblent convaincus les trois pays, c’est que es forums d’investissement qui les réunissent sont une réponse à la nécessité d’intensifier les relations commerciales entre les trois pays, afin de constituer un bloc économique qui canalise les investissements étrangers vers le reste du continent africain.
