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La Tunisie mise sur les exportations d’hydrogène par pipeline vers l’Europe

La Tunisie forme le projet d’exporter de l’hydrogène renouvelable vers l’Europe par pipeline dès 2030 et vise des livraisons par pipeline de 6 millions de tonnes par an d’ici 2050.

A travers le ministère tunisien de l’Industrie, des mines et de l’énergie, elle  vise à produire 320 000 t/an d’hydrogène renouvelable d’ici 2030, en utilisant une capacité d’électrolyse de près de 4 GW, selon un document résumant la stratégie nationale sur l’hydrogène du pays, qui n’a pas encore été publiée cité par Argus, le principal fournisseur indépendant d’informations sur les marchés mondiaux de l’énergie et des matières premières.  Sur cette production, 300 000 t/an pourraient être exportées vers l’Europe par pipeline.

La production devrait augmenter régulièrement pour atteindre 8,3 millions de tonnes par an d’ici à 2050. Les exportations par oléoduc pourraient alors représenter plus de 70 %, tandis que 400 000 t/an supplémentaires seraient exportées sous forme de produits dérivés par bateau et que 1,9 million de t/an seraient utilisées sur le marché intérieur. Sur la consommation intérieure, environ 1,35 million de tonnes par an devraient être utilisées directement sous forme d’hydrogène, notamment pour la production de chaleur et d’électricité, les transports et le raffinage, alors que le reste serait consommé sous forme de produits dérivés.

Le document stratégique ne précise pas explicitement dans quelle mesure les exportations par canalisation pourraient se faire par l’intermédiaire d’un gazoduc existant ou s’il faudrait construire une nouvelle liaison.

La Tunisie est reliée à l’Italie par le gazoduc Transmed, qui transporte actuellement du gaz naturel en provenance d’Algérie. Il est prévu que « des tables rondes devraient être organisées entre la Tunisie, l’UE » et les opérateurs du Transmed et des gazoducs tunisiens nationaux. Ces tables rondes devraient également inclure les entreprises « détenant une capacité de transport » sur les gazoducs existants « sur la base de réservations pluriannuelles ». Mais il y a  également la « construction » d’un gazoduc d’exportation comme l’un des objectifs à atteindre d’ici 2030.

Un groupe de travail spécifique sera mis en place pour mettre en œuvre la stratégie. Le document décrit les étapes clés de l’établissement d’un accord-cadre avec l’UE, axé sur l’alignement des réglementations, le soutien à la construction d’infrastructures et la « réduction du risque financier des projets par le biais d’un mécanisme de garantie ». Il définit également des priorités pour la mise en place d’un cadre juridique national. Il s’agit notamment d’élaborer une définition juridique de l’hydrogène vert, d’établir des critères d’identification des terrains pour les projets et de fixer des normes de sécurité. Dans les zones économiques spéciales, les développeurs de projets « pourront bénéficier d’allègements fiscaux et de simplifications administratives », tandis que le gouvernement pourrait également introduire de manière plus générale des incitations financières et des mécanismes de soutien.

Une « grande opportunité » pour la Tunisie

Il importe de souligner que la Tunisie dispose d’un potentiel important pour le déploiement à grande échelle de projets d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert afin d’assurer sa sécurité énergétique et de stimuler le développement industriel contribuant ainsi à la création d’emplois et à la croissance économique. À son tour, l’Europe s’est fixé des objectifs extrêmement élevés pour l’importation d’hydrogène vert afin d’atteindre ses objectifs de décarbonisation et de sécurité énergétique et prévoit d’importer 10 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030. Le corridor central sud de la Tunisie vers l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne, a été identifié comme voie d’importation prioritaire. Le « Corridor SudH2 » est un corridor de pipeline prêt pour l’hydrogène reliant l’Afrique du Nord à l’Europe centrale et permettant à l’hydrogène renouvelable produit dans le sud de la Méditerranée d’atteindre les consommateurs européens. Le corridor est promu par les principaux gestionnaires de réseau de transport européens, dont Snam, l’opérateur italien d’infrastructures gazières, Trans Austria Gasleitung (TAG) et Gas Connect Austria (GCA) en Autriche et bayernets en Allemagne.

L’importation d’hydrogène vert et propre d’Afrique du Nord permettra aux pays européens de bénéficier de conditions solaires et éoliennes nettement meilleures sur les rives sud de la Méditerranée. Cela représente une grande opportunité pour la Tunisie d’être un important producteur d’énergie verte pour ses propres besoins et pour l’exportation. Le pays peut également devenir un fournisseur d’hydrogène vert, générant des revenus et des opportunités d’exportation tout en contribuant au développement d’un système énergétique durable.

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2 Commentaires

  1. Pfff on n’a pas encore résolu notre indépendance et deficit en énergie et on pense à produire de l’hydrogène pour l’Europe.
    Production pétrole 40 000bbl/j
    Raffinage 30 000bbl/ j
    Production Energie renouvelables 3 à 5% de la consommation
    Importation des produits raffinés : Kérosène, Essence et Diesel.
    Importation partielle de gaz naturel.
    Un projet qui ne verra pas le jour.

  2. Le plan solaire Tunisien annoncé en 2008, prévoyait une production de 35% de nos besoins via l’énergie renouvelable. Nous sommes actuellement à 3% et il nous reste 7 ans pour les 32% restant.
    J’espère que le programme annoncé pour l’hydrogène vert n’aura pas le même Time Line.

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