AccueilLa UNELa Tunisie, une démocratie ignorée par l’Occident !

La Tunisie, une démocratie ignorée par l’Occident !

Prenant rang parmi les démocraties naissantes dans le monde, la Tunisie peine à se faire reconnaître en tant que telle auprès des pays occidentaux en tête desquels les Etats-Unis, et dans une moindre mesure l’Europe. Malgré les promesses d’aide dont elle a été inondée dans la foulée du Printemps arabe dont elle est le berceau, la Tunisie n’a reçu qu’une infime partie des fonds qui lui ont été davantage miroités que livrés, alors qu’elle en a un cruel besoin pour offrir de l’emploi à ses centaines de milliers de chômeurs, jeunes et diplômés, éponger son déficit sous toutes ses formes, et attirer les investissements.

Il se trouve même que les Etats-Unis, sous l’administration Trump entreprenne de raboter l’enveloppe de l’aide destinée à la Tunisie, la réduisant, par endroits, à la portion congrue. Sans passer sous silence les tours de vis draconiens régulièrement prescrits par le Fonds monétaire international à chaque revue liée au crédit accordé à la Tunisie.

Pourtant, le pays est cité comme un exemple de transition démocratique, et l’épisode du décès du premier président tunisien élu démocratiquement, Béji Caïd Essebsi, en apporte le témoignage le plus éclatant. Le quotidien britannique « The Independent » relève que « malgré la vacance du pouvoir, ni les forces armées tunisiennes ni aucun acteur politique n’ont tenté de s’en emparer, et les investisseurs, diplomates ou analystes n’ont pas craint que le pays ne sombre dans le chaos ». Et Mohamed Ennaceur, le président du Parlement, a assumé discrètement le rôle de chef d’État par intérim tel qu’il est énoncé dans une constitution de 2014 approuvée par le premier parlement démocratiquement élu du pays.

Les « tentatives déconcertantes » de Trump

« La Tunisie représente un exemple rare de nation arabe qui s’efforce véritablement de devenir démocratique et pluraliste. Tout cela rend d’autant plus déconcertant que les puissances occidentales n’en fassent pas davantage pour soutenir l’expérience », dénonce-t-il. « On pourrait penser qu’il serait beaucoup plus facile d’expédier cette affaire « , a déclaré Sarah Yerkes, une ancienne fonctionnaire du Département d’État américain et du Pentagone qui est maintenant spécialiste de l’Afrique du Nord au Carnegie Endowment for International Peace à Washington, à The Independent. « On s’attendrait à voir régulièrement des offres d’aide et de soutien diplomatique de haut niveau. Ce que nous voyons constamment, ce sont des tentatives de réduction de l’aide et des tentatives de saper le soutien », s’est-elle lamentée

L’administration du président américain Donald Trump, en particulier, n’a cessé d’essayer de réduire le soutien financier à la Tunisie malgré les difficultés économiques qui menacent son expérience démocratique. Jusqu’à présent, le Congrès a résisté aux tentatives déconcertantes de la Maison-Blanche de réduire l’aide à un pays qui non seulement s’oriente avec diligence vers la démocratie, mais qui est aussi un partenaire dans la lutte contre Daech, note The Independent

Au demeurant, les sommes qu’elle a versées sont dérisoires par rapport aux autres bénéficiaires de l’aide américaine. Andrew Miller, ancien membre du personnel de la Maison-Blanche sous la direction du président Barack Obama, estime que l’enveloppe totale se situe entre 180 et 230 millions de dollars, contre 2,5 milliards de dollars accordés par les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Koweït à la Jordanie « une monarchie héréditaire qui a pris peu ou aucune mesure pour se démocratiser depuis des décennies ».

Le FMI et l’UE ne sont pas en reste

Miller et d’autres personnes dans les capitales occidentales affirment que la Tunisie représente une réussite extrêmement rare qui mérite un soutien diplomatique et financier solide. « L’intérêt pour la Tunisie tient essentiellement à son expérience démocratique unique et, dans une moindre mesure, aux questions liées au terrorisme « , a déclaré Miller, qui est directeur adjoint du Projet sur la démocratie au Moyen-Orient. « Bien que les Tunisiens disent qu’ils n’essaient pas d’exporter leur modèle, je pense qu’ils sont une inspiration. »

Il n’y a pas que les États-Unis. Le Fonds monétaire international a également exercé des pressions constantes sur la Tunisie pour qu’elle adopte des mesures d’austérité néolibérales et de réduction des coûts au moment même où de nombreux Tunisiens souffrent en raison de la hausse des coûts, de la stagnation des salaires et du chômage.

Le législateur tunisien se plaint que l’Union européenne, avec à sa tête la France tente de faire pression sur le pays pour l’amener à signer un accorde de libre-échange (ALECA) qui dévasterait le secteur agricole déjà en difficulté du pays. « C’est un défi non seulement pour les décideurs politiques occidentaux, mais aussi pour les Tunisiens « , a déclaré Miller. « C’est l’échec de ce modèle économique particulier à répondre aux préoccupations de la grande majorité des citoyens tunisiens », a-t-il dit cité par The Independent qui conclut que « la Tunisie mérite plus d’attention et de soutien de la part de la communauté internationale ».

 Synthèse par LM

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -