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La valse-hésitation de Chahed !

L’euphorie est quelque peu retombée après les informations souvent concordantes ayant couru la semaine dernière selon lesquelles le chef du gouvernement, Youssef Chahed, annoncerait dans les jours à venir une initiative politique majeure incluant entre autres, peut-être surtout, la création d’un parti, le sien propre, à l’étendard duquel il marquera son territoire politique à l’horizon des échéances électorales de 2019, certes, mais aussi qui lui apportera le soutien dont il aura besoin pour vaquer à ce qui reste de sa mandature à la Kasbah.

Sans aller jusqu’à se hasarder à dire que ce projet a du plomb dans l’aile, le fait est que l’annonce tant attendue soit sous forme d’adresse aux Tunisiens, soit d’interview télévisée, n’aura finalement pas lieu dans les circonstances présentes. Sans doute parce que l’initiative n’a pas suffisamment mûri pour avoir rang d’étape charnière fixant clairement et définitivement l’avenir politique que Youssef Chahed a l’ambition de se donner, le rendant opposable à tout l’échiquier politique, à charge pour ses acteurs, partisans et adversaires confondus, d’en tirer les conséquences, et de se déterminer par rapport à cet aggiornamento, une première dans la chronique de la 2ème République.

Mais ce moratoire pourrait trouver racine dans les péripéties qui ont hérissé la loi des finances, essentiellement les recours formés à son encontre et sur lesquels devra statuer l’instance provisoire de constitutionnalité des lois, une procédure engagée par 70 députés, dont on peut aisément repérer le caractère dilatoire. En tout cas et en bonne logique, ce n’est qu’une fois que la question sera         tranchée qu’il sera recommandé de passer à autre chose, ce qui , au demeurant, aura instruit le chef du gouvernement de la vrai étendue du soutien dont il dispose au sein du Parlement, et par-delà, de la tendance générale de l’assise politique qui est réellement la sienne.

Des soutiens volatils

Ce n’est pas là l’unique épisode qui est de nature à interpeller Chahed sur qui il pourra compter dans ce cas d’espèce comme d’autres à venir. Il faut entendre par là la malheureuse issue du projet d’amendement du régime de retraite mis au vote le 13 décembre dernier à l’Assemblée des représentants du peuple qui n’a recueilli que 71 voix, infligeant une déconvenue au gouvernement et à son chef. D’autant que le texte a été approuvé article par article pour être, bizarrement, rejeté lorsqu’il s’est agi de le voter dans son intégralité. Un précédent fâcheux qu’il n’est pas exclu qu’il soit réédité à l’avenir pour des projets de loi dont le chef du gouvernement aura cruellement besoin pour la bonne ordonnance de ses politiques. Fondamentalement, ce faux bond, c’est le moins que l’on puisse en dire, est révélateur de         l’indiscipline qui règne dans les rangs des soutiens dont Youssef Chahed pense pouvoir bénéficier et au parlement et sur l’échiquier politique, notamment parmi la « Coalition nationale ». Et ceci pourrait rejaillir sur la suite des événements et, surtout, fragiliser le gouvernement, ébrécher sa stabilité et compromettre les acquis dont il pourra se prévaloir dans la perspective des élections de 2019.

Précaution ou moratoire ?

C’est encore l’indice peu ou prou probant que le chef du gouvernement ne peut être sûr, et sous bénéfice d’inventaire, ni du soutien ni de la cohésion de ceux qu’il cherche à fédérer sous son égide, pas plus qu’il n’est regardé comme le patron incontesté et charismatique d’une formation politique qui pèsera de tout son poids sur la destinée à laquelle il semble aspirer. Sans doute serait-ce dû au caractère hétéroclite de cette présumée force politique émergente, forcément épisodique car mue par des ressorts électoraux. Toutefois, il sera de la première importance, voire vital que cette « troisième voie » ou qui se voudrait comme telle, se reconnaisse dans des valeurs, des idées et dans une plateforme, qu’elle soit électorale ou autre, qui fasse sens et dont les composantes cultivent des convergences de base à l’abri des moindres calculs claniques et électoralistes exigus.

C’est à cette aune que, logiquement, Youssef Chahed est appelé à articuler ses actions futures en tant que porteur de projet national et de destin de la même eau, pour devoir et pouvoir ensuite passer à l’action concrète et sur le terrain, essentiellement, la mise en place des structures fondatrices dans les régions et ailleurs, en rognant forcément et opportunément sur le réservoir de Nidaâ Tounès dont il est, de toutes les manières, issu. Sans parler, bien entendu, des autres partis centristes et surtout les indépendants, lesquels, additionnés, pourraient constituer un appoint de taille, selon bien des analystes.

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