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Le climat de l’investissement en Tunisie passé au crible par le Département d’Etat US

En 2023, l’économie tunisienne a continué d’être fortement impactée par les effets des tensions géopolitiques, les problèmes d’approvisionnement en eau qui ont diminué la production agricole, et la pression croissante sur les finances publiques. Malgré la reprise du secteur touristique après la pandémie de COVID-19, le PIB de la Tunisie n’a augmenté que de 0,4 % en 2023, après une croissance de 2,4 % en 2022 et de 3,1 % en 2021. Le pays reste confronté à des taux de chômage et d’inflation élevés, à des niveaux de dette publique croissants et à des pénuries de produits alimentaires, de médicaments et de produits énergétiques en raison de problèmes de financement externe. Tel est, par bien des côtés, le tableau esquissé par le Département d’Etat américain de l’économie tunisienne et du climat d’investissement qui y règne  

Avant la pandémie de COVID-19 et la suspension du parlement par le président Saied en 2021, les gouvernements successifs avaient fait avancer les réformes structurelles afin d’améliorer le climat des affaires en Tunisie, notamment en améliorant la loi sur les faillites, le code des investissements, une première « liste négative », une loi autorisant les partenariats public-privé et une loi complémentaire destinée à améliorer le climat des investissements. Le gouvernement tunisien a encouragé l’entrepreneuriat par l’adoption de la loi sur les start-ups en 2018. Il a adopté une nouvelle loi budgétaire en 2019 qui garantit une plus grande transparence budgétaire et sensibilise le public aux projets d’investissement du gouvernement sur une période de trois ans.

Le 14 mars 2024, un projet de loi qui libéraliserait la loi tunisienne sur les changes a été approuvé par le cabinet et est ouvert à l’examen parlementaire et à la ratification potentielle. Si elle est adoptée, la nouvelle loi constituera la première mise à jour du code des changes de la Tunisie depuis 1976 et simplifiera la réglementation des changes, permettra une plus grande numérisation des transactions financières et augmentera la quantité de devises que les Tunisiens peuvent échanger chaque année.

D’importants obstacles bureaucratiques

D’importants obstacles bureaucratiques à l’investissement subsistent et les réformes économiques supplémentaires sont au point mort, relève la note du Département d’Etat. Les entreprises publiques jouent un rôle important dans l’économie tunisienne et certains secteurs ne sont pas ouverts aux investissements étrangers. Le secteur informel, estimé à 40 à 60 % de l’économie globale, reste problématique, car les entreprises légales sont obligées de rivaliser avec les marchandises de contrebande. En raison d’un déficit budgétaire croissant, le gouvernement tunisien a cherché à obtenir un soutien international sous forme de prêt, parvenant à un accord avec le FMI à la fin de 2022 pour un mécanisme élargi de crédit (MEDC) de 1,9 milliard de dollars, mais le président Saied l’a rejeté par la suite.

Les atouts du site Tunisie

Les atouts de la Tunisie sont sa proximité avec l’Europe, l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient, des accords préférentiels ou de libre-échange avec l’UE et une grande partie de l’Afrique, une main-d’œuvre instruite et un intérêt déclaré pour attirer les investissements directs étrangers (IDE). Des secteurs tels que l’agro-industrie, l’aérospatiale, les infrastructures, les énergies renouvelables, les technologies de télécommunication et les services restent prometteurs. La baisse de la valeur du dinar au cours des dernières années a renforcé l’investissement et l’activité d’exportation dans les secteurs de la fabrication de composants électroniques et du textile.
Depuis 2011, les États-Unis ont fourni plus de 500 millions de dollars d’aide à la croissance économique, en plus des garanties de prêt en 2012, 2014 et 2016 qui ont permis au gouvernement du Ghana d’emprunter près de 1,5 milliard de dollars à des taux d’intérêt peu élevés.

Le gouvernement a fait des efforts pour améliorer le climat des affaires et attirer les IDE. Il s’efforce en priorité d’attirer et de retenir les investissements, en particulier dans les régions intérieures sous-développées, et de réduire le chômage en accordant des allègements fiscaux, en subventionnant les cotisations de sécurité sociale pour les nouveaux employés et en offrant des primes à l’investissement. Cependant, , note le Département d’Etat, les politiques gouvernementales n’ont pas toujours produit les flux d’investissements étrangers escomptés, et les événements politiques ont eu un effet atténuant. Plus de 3 860 entreprises étrangères opèrent actuellement en Tunisie, et le gouvernement a historiquement encouragé les IDE orientés vers l’exportation dans des secteurs clés tels que les centres d’appel, l’électronique, l’aérospatiale et l’aéronautique, les pièces détachées automobiles, le textile et l’habillement, le cuir et les chaussures, l’agroalimentaire et d’autres industries légères. En 2023, les secteurs qui ont attiré le plus d’IDE sont l’électricité et l’électronique (27,3 %), l’énergie (19,7 %), les services (17,5 %), la mécanique (10,7 %), le plastique (5,9 %), le textile (5,4 %) et l’agroalimentaire (3,8 %). L’insuffisance des infrastructures dans les régions intérieures a pour conséquence la concentration des investissements étrangers dans la capitale Tunis et sa banlieue (50,8 %), la région côtière du nord (24 %), la région côtière de l’est (16,3 %) et la région du nord-ouest (4,6 %). Les régions intérieures de l’ouest et du sud n’ont attiré que 3,2 % des investissements étrangers, malgré des incitations fiscales spéciales pour ces régions.

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