AccueilLa UNELe phénomène instagrammeurs: Ils rouleraient sur l’or…à l’insu du fisc!

Le phénomène instagrammeurs: Ils rouleraient sur l’or…à l’insu du fisc!

Instagrammeurs ! Ce terme de plus en plus courant ne cesse de susciter moult interrogations, de par leur nombre autant que leurs suiveurs, autrement appelés « followers ». Et sans surprise, la publicité est le principal moteur des revenus d’Instagram.

Est dit influenceur, ou plus couramment instagrammeur en Tunisie, toute personne qui construit son image de marque et se constitue une communauté ciblée de followers en publiant des contenus adaptés et cohérents avec sa personnalité. L’authenticité des propos et des contenus a beaucoup de valeur pour la communauté. L’influenceur doit ainsi créer du contenu (photos, vidéos, commentaires, etc.) qui lui correspond et mettre au point une stratégie et un plan de publication pour les réseaux sociaux : nombre de posts par jour, horaires de publication, etc.

En effet, ce « métier », encore très peu connu il y a quelques années, est devenu un véritable phénomène social. Car les réseaux sociaux sont indéniablement LE business qui a impacté cette décennie. Et pour devenir influenceur, il n’y a pas de voie unique.

Une économie parallèle

Contrairement à l’étranger où Instagram ou Tiktok est devenu un métier, en Tunisie, en revanche, il n’est pas reconnu, juridiquement parlant. Et étant donné qu’il n’existe aucun statut juridique particulier, la loi ne prévoit aucun régime fiscal spécifique aux instagrammeurs. En effet, le régime fiscal applicable à la rémunération de l’influenceur, qu’il s’agisse de sommes d’agent ou de produits fournis par la marque en échange de sa prestation, dépend de son statut juridique.

L’expert-comptable Amine ben Gamra, interviewé par African Manager, a indiqué que l’Etat, dont les finances publiques sont déjà très mal en point avant la pandémie du Covid 19, a du mal à renflouer ses caisses et à boucler son budget pour l’année en cours.

Selon ses propos, les bureaux de contrôle n’ont aucune visibilité sur eux. C’est un secteur constituant une source d’argent, sans aucun suivi. Car les instagrammeurs ont recours à des comptes en devises, et des comptes en dinars convertibles, sans valeur ajoutée à l’économie tunisienne.

La Tunisie a introduit dans le cadre de la Loi de Finances pour l’année 2021, une taxe sur les services numériques inspirée de la taxe française, dite taxe GAFA, afin de taxer les sociétés étrangères qui fournissent des services numériques consommés en Tunisie.

L’expert déplore le manque de suivi de l’Etat, et en particulier son désintérêt  pour la digitalisation. Car cette taxe concerne les sociétés non-résidentes qui réalisent un chiffre d’affaires avec les personnes physiques et morales résidentes en Tunisie. Et en  termes déclaratifs, les sociétés non-résidentes doivent en principe déposer des déclarations trimestrielles au titre du chiffre d’affaires réalisé.

Toutefois, l’application de cette taxe est subordonnée à la publication d’un décret  qui prévoit les modalités et les détails de son application. Cependant, le décret mentionné dans la Loi de Finances n’a pas encore été publié.

En outre, sur le plan pratique, le Décret officiel prévoyant les modalités et les détails de l’application de la taxe sur les services numériques n’ayant pas encore été publié, la taxe n’est pas encore applicable en Tunisie et il n’y a donc aucune déclaration déposée à ce jour ou de taxe payée. Ben Gamra a, par ailleurs, suggéré que l’Etat devrait moins taxer les sociétés et particuliers et se concentrer davantage sur ceux qui génèrent énormément d’argent.

Combien gagne un instagrammeur en 2023 ?

African Manager a contacté deux instragammeuses qui ont requis l’anonymat –ce qui est logique en quelque sorte-, et leur réponse ne fut pas surprenante.

Toutes deux ont indiqué monétiser leur audience pour pouvoir dégager un revenu mensuel. Il n’y a pas de rémunération fixe selon elles, elles sont payées en fonction de leurs partenariats (avec des marques), du nombre de posts, de l’engagement de leurs communautés et des commissions qu’elles touchent sur les ventes. Et dans certains cas, elles sont financées en avantages ou en cadeaux.

Selon leurs dires, certains influenceurs tunisiens ont eu recours à la création  d’une patente, car certains partenariats exigent une somme importante, et de ce fait, ces derniers sont obligés de déclarer leurs revenus.

Elles ont témoigné qu’une publication, pour faire la publicité d’une marque, peut varier entre 200 dt et 500 dt, un partenariat, incluant quelques photos et vidéos mensuels peut aller jusqu’à 6000 dt /mois. Autrement dit, un influenceur de nos jours perçoit autant d’argent que le DG d’une banque.

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