Sur la lancée d’un dénigrement de longue date du phosphate tunisien par la presse française et autres faiseurs d’opinion de l’hexagone, le site électronique très connu « Franceinfo » a publié, samedi 21 octobre, un très long article abondamment illustré sous le titre éloquent : « Utilisé en agriculture française, le phosphate provoque une catastrophe sanitaire en Tunisie ».
Comme par hasard, l’auteure de l’article, Elodie Guéguen, de la Cellule d’investigation de Radio France, a le même nom patronymique que l’ambassadrice de France en Tunisie, A.Guéguen.
Afrique Manager a relevé déjà des articles de la presse française développant les mêmes idées, mais pas de la virulence de ce nouvel article. D’autant que sa publication a coïncidé avec l’annonce par la Tunisie de l’augmentation de ses exportations de phosphate commercial en 2023 à hauteur de 185 mille tonnes, soit le double de celles de 2022, dans la perspective de les porter à 400 mille tonnes à destination des fabricants d’engrais publics et privés en Europe, Asie et Amérique du Sud.
Quelque 7 mille tonnes et demie ont été exportées, au mois de septembre dernier, vers l’Italie, l’Irlande et l’Espagne.
Les lecteurs intéressés peuvent visionner directement l’article en entier de Franceinfo sur son site et constater à quel point l’auteur se surpasse en désinformation pour abuser ses lecteurs, concernant les actions entreprises par les autorités tunisiennes depuis des décades afin de faire face aux risques de pollution par le phosphogypse. Le lecteur a l’impression que les choses se passent toujours comme au début de l’installation des usines du Groupe chimique de Gabès, à l’époque bourguibienne.
Elodie Guéguen a commencé, ainsi, son matraquage : « Le géant breton de l’agroalimentaire Roullier possède deux usines à Gabès en Tunisie, où il produit des compléments alimentaires pour l’élevage. Il achète son phosphate à un complexe chimique responsable d’une catastrophe écologique (le GCT ou Groupe chimique tunisien) ».
Puis elle enchaîne : « Depuis 50 ans, le minerai noir (phosphate), nécessaire à la fabrication d’engrais, est acheminé en train ou en camion vers le Groupe chimique tunisien (GCT) construit au bord du golfe de Gabès. L’entreprise nationale lave et traite le phosphate, y ajoute du soufre, pour fabriquer l’acide phosphorique qui sera exporté par cargo un peu partout dans le monde.
« Cette opération n’est pourtant pas sans conséquence : la fabrication d’une tonne d’acide phosphorique engendre cinq tonnes de déchets. Ce sont des boues, saturées en métaux lourds, naturellement radioactives, dont il faut se débarrasser. Or, à Gabès, ces déchets, appelés “phosphogypse”, sont directement jetés dans la mer Méditerranée. Les quantités sont astronomiques : entre 10 mille et 15 mille tonnes de rejets par jour, soit environ cinq millions de tonnes par an ».
« La Méditerranée, ici, a une couleur mercure, oscillant entre le brun et le gris. Des couches de phosphogypse se sont accumulées au fil des décennies.
Un peu plus près du complexe industriel, et de ses 60 usines (il n’en a pas autant), le spectacle est macabre. Plusieurs dizaines de cadavres de tortues marines gisent sur le sable. Vu l’état de décomposition, les animaux se sont échoués récemment.
Surexploitation
Elodie Guéguen a évoqué ensuite une enquête faite, en collaboration avec le site d’investigation Vakita, sur le même sujet relatif au phosphogypse.
« Les résultats sont sans appel, écrit-elle. Au niveau de l’émissaire, sur la plage de Chatt Essalem, le taux de cadmium – un des métaux lourds les plus cancérogènes – est presque 900 fois supérieur au seuil maximal fixé par les autorités canadiennes. À trois kilomètres de là, dans la zone de pêche, il est encore dix fois supérieur. Dans les échantillons de phosphogypse, on trouve aussi du zinc (85 fois au-dessus du seuil d’alerte) et de l’arsenic en grande quantité (112 fois au-dessus la norme).
Suit ensuite une tirade sur le soi-disant impact négatif de cette pollution sur la pêche maritime, qui dénonce, à elle seule, le caractère infondé de tout l’article, a dit un expert à African Manager, car la pêche au Golfe de Gabès , comme l’attestent toutes les études nationales et internationales, s’est ressentie de la surexploitation des stocks par l’activité de pêche au point que les autorités tunisiennes ont décrété, depuis maintenant plus de 30 ans, une pause de cinq mois à partir du mois de mai, afin d’assurer le renouvellement des stocks dans le Golfe, en instituant, en même temps, des primes au profit de la pêche dans les zones Nord du pays.
Par ailleurs, a noté le même expert, la pollution de la Méditerranée est tributaire à près de 100% de l’intense trafic maritime dont elle est le théâtre et de l’activité industrielle dans la rive Nord, soit la rive européenne.
L’impact du rejet des déchets des usines du GCT a été en grande partie maîtrisé par des technologies appropriées tandis que les autorités tunisiennes n’ont pas hésité à décider la fermeture de l’usine chimique NPK de Sfax, faute d’autres solutions économiquement moins douloureuses, contrairement à la France qui continue à user à hauteur de plus de 50% de l’énergie atomique pour la production de l’électricité.
S.B.H
« contrairement à la France qui continue à user à hauteur de plus de 50% de l’énergie atomique pour la production de l’électricité »
Sans vouloir vous froisser, il s’agit véritablement d’une catastrophe écologique pour la Tunisie et sachez que les déchets radioactifs ne sont pas jetés en mer…De plus l’énergie atomique ne produit pas de co2…
Et alors! Cette journaliste dit la vérité, le golfe de Gabes est une catastrophe écologique depuis des décennies .
Je vais vous donner mon avis en tans qu’exemployé du GCT, j’y ai passé 40 ans dans le service de production de l’acide phosphorique, qui rejette en mer le phosphogypse donc je bien placé pour comprendre cet article, en plus je suis amateur de plongée sous marine en apnée, depuis 1978, à peine un ans de mon recrutement par le GCT, et j’ai vécu jour par jour la dégradation du fond marin : en deux phrases, le fond marin semblait à un aquarium, y avait toutes sortes de créatures sans citer les divers genres de poissons et je vous jure qu’une fois au fond je me planque accroché à un rocher ( je longe la digue rocheuse qui cerne le port industriel ) et je laisse passer les divers groupes de poissons pour choisir le plus gros avant d’épuiser mes poumons.Bref, actuellement, tellement c’est désert, que je rentre parfois avec un seul poisson de 700g max !!! à en pleurer … le gouvernement est le 1er responsable car les solutions existent mais pas de volonté pour le faire , surtout depuis la maudite révolution de 2011 ( à l’époque de Ben ali le projet de stocker ce phosphogypse à la zone Mkhachrma située au bout EST du Chott el jerid ( sol argileux ) était au point d’être réalisé par tranche, malheureusement pour le golfe la révolution a tout fait tomber dans l’eau. J’attire votre attention sur ce que j’ai remarqué ces dernières années, durant lesquelles suite au manifestations la production du GCT ne dépassait pas les 30%, par conséquent une baisse des rejets polluants, y a eu un retour de certaines espèces de poissons et une légère augmentation, car on dit que le courant d’eau dans le golfe est très important ce qui permet le renouvellement de l’eau, et je entierement convaincu que si l’on éllimine tout rejet, cinq ans suffiront pour que la vie reprènne doucement dans le golfe, on dit mm qu’il existe des moyens pour « labourer » le fond …
Je m’excuse sur certaines fautes d’inattention ( j’oublie parfois un mot ou une terminaison) exp :
…..donc je bien placé pour comprendre…
…..donc je suis bien placé pour comprendre….
Etc…
Merci de vôtre témoignage
IL SUFFIT D’UNE DECISION CLAIRE ET ENGAGEE DE L’ETAT POUR QUE LE CANCER DU PHOSPHOGYPSE SOIT ENDIGUÉ.
LE PHOSPHOGYPSE EST UN DECHET TRESOR.
LA VALORISATION EST POSSIBLE ET A ÉTÉ PROPOSÉE. IL S’AGIT DE LA VOLONTE DE RECONNAITRE LA RECHERCHE DEVELOPPEMENT DES CHERCHEURS INGÉNIEURS ET
de transformer ce site polluant en richesse…
Oui nous pouvons et aucune décision n’est prise.
tout re
Merci à cette journaliste qui s’occupe de l’écologie en Tunisie. Elle pourrait aussi parler de la même catastrophe au Maroc qui produit 40millions de tonne/ans (10fois plus que la Tunisie)
Mais surement elle n’a pas été payée pour cela.