Le Sri Lanka vient de faire défaut sur sa dette. Face au clan au pouvoir, qui a aggravé la dépendance alimentaire et énergétique du pays, la population souffre et manifeste.
Faute de carburant, même les centrales électriques ont du mal à tourner. « On ne sait jamais exactement quand on aura de l’électricité, décrit le patron d’une entreprise de réparation informatique. Si ça continue, je ne pourrai plus payer les salaires. »
Sur le grand marché de la ville, quelques habitants tentent de conjurer le sort en achetant des fruits et légumes, dont les prix ont explosé. « Auparavant, on mangeait trois fois par jour, désormais on doit se contenter d’un seul gros repas », raconte une cliente. Une journée dans les rues de Colombo suffit à comprendre l’ampleur des privations auxquelles fait face la population, conséquences de la pire crise économique que le Sri Lanka ait connue, dont l’une des causes principales est l’épuisement des réserves en devises étrangères.
Mardi 12 avril, le pays s’est déclaré en défaut de paiement pour sa dette extérieure de 51 milliards d’euros. Partout, les habitants manifestent contre le président Gotabaya Rajapaksa et son frère, Premier ministre, tenus pour responsable du désastre. La pandémie, qui a privé de touristes l’île de l’océan Indien, sa principale source de devises, est bien sûr passée par là. Mais le mal remonte à plus loin, selon un, économiste à l’université de Colombo. « Elu en 2019, le clan Rajapaksa a procédé à des réductions massives de taxes alors que le pays était déjà très endetté. »