AccueilLa UNELes Allemands se font la guerre sur l’hydrogène vert en Tunisie!

Les Allemands se font la guerre sur l’hydrogène vert en Tunisie!

En septembre dernier, le conseil d’administration de la BERD s’engageait à accompagner la Tunisie dans la réalisation de sa stratégie nationale de production de l’hydrogène vert, « en vue de réduire les émissions de carbone, lutter contre les changements climatiques et assurer une croissance durable », disait alors le ministère tunisien de l’Energie. La mission a été ainsi confiée à une structure allemande, la GIZ (l’agence de coopération internationale allemande pour le développement), financé par le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement.

  • La GIZ applaudit et accompagne l’Etat …

Sur son site électronique, cette dernière écrit que « au regard de ses vastes ressources solaires et éoliennes, la Tunisie dispose d’un fort potentiel en matière de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. En outre, avec le Plan solaire, le gouvernement tunisien s’engage à les développer. L’objectif est de produire 30 % d’électricité à partir d’installations photovoltaïques et éoliennes d’ici 2030. En Tunisie, les conditions nécessaires à la production d’hydrogène vert et de ses produits dérivés (Power-to-X, P2X) sont donc réunies. Le gouvernement souhaite se positionner en tant qu’acteur important de ce secteur ».

Or, ne voici-t-il pas qu’une autre partie, tout aussi allemande, la « Heinrich-Böll Stiftung», une fondation politique allemande affiliée au parti Alliance 90 / Les Verts, fondée en 1997, vient de pondre un rapport, malicieusement intitulé « A qui profite la stratégie tunisienne pour l’hydrogène vert ? », comme si c’était un crime, et dont elle ne spécifie pas le financement, qui prend le contre-pied de la GIZ.

Ce rapport estime que « la production de l’hydrogène vert ne doit compromettre, ni la stratégie nationale de transition vers les énergies renouvelables, ni les objectifs de décarbonation en général, préconise ledit rapport. Il intègre les remarques soulevées par les experts lors d’un atelier organisé par la fondation le 12 octobre 2022 à la Cité des Sciences à Tunis, et souligne aussi que la production de l’hydrogène vert doit suivre des normes strictes, en ce qui concerne l’aspect social et la durabilité, de même qu’elle doit respecter les droits de l’homme. Elle doit également être orientée, en priorité, vers la création de valeur locale et l’accès des consommateurs locaux à l’approvisionnement en énergie », selon ce qu’en rapporte l’agence de presse officielle tunisienne Tap.

  • … et la Heinrich-Böll recommande d’encourager ceux qui diront non à l’Etat !

L’auteure de ce rapport, Aïda Delpuech, a rassemblé les « innocentes » recommandations formulées par les participants à cet atelier à l’adresse des décideurs tunisiens. On y lit notamment cette recommandation, pour la Tunisie, qui souffre fort de sa dépendance aux hydrocarbures traditionnels dont la compensation des prix grève gravement son budget, que « il s’agit aussi de garantir aux communautés locales le droit de refuser des projets d’énergies renouvelables sur leurs terres tout en investissant, dès les premières phases, dans la transparence et le partage des informations, de prévoir un scénario qui soit avantageux pour toutes les parties et d’envisager de partager les bénéfices avec les locaux pour obtenir leur soutien et éviter les conflits ».

Et comme pour signifier son opposition à un tel projet, où l’UE est partie prenante avec la Tunisie, l’ONG politique allemande rappelle dans son rapport que « depuis 2020, Berlin multiplie les partenariats bilatéraux pour le développement de l’hydrogène vert en dehors de ses frontières, portant un intérêt particulier pour l’Afrique et la région MENA. A l’instar du Maroc, de l’Egypte, de la Namibie, du Chili, des Emirats Arabes Unis et de bien d’autres pays, la Tunisie souhaite se positionner sur ce marché naissant. Ainsi, le pays signe en décembre 2020 un mémorandum d’entente (Memorandum of Understanding – MoU) pour la création d’une alliance tuniso-allemande sur l’hydrogène vert. Entre 2021 et 2022, quatre dialogues interministériels sur la question ont été organisés. Ce nouveau marché peut représenter une importante entrée de devises, d’où l’intérêt que lui portent les autorités tunisiennes au détriment de la sécurité écologique et de la souveraineté énergétique ».

  • Guerre politique allemande en Tunisie via rapports !

« Heinrich-Böll », manifestement ONG « droit-de-l’hommiste » dans l’écologie et désireuse de transposer en Tunisie ses différents politiques avec le gouvernement allemand,  en place à Berlin, recommande à l’Etat tunisien de « mettre en place un cadre national définissant les paramètres de la participation des communautés locales et les bénéfices (monétaires ou autres) des installations d’énergie renouvelables, veiller à ce que les communautés usant des terres disposent d’un soutien juridique, pour négocier avec les investisseurs, les compagnies d’énergie ou les acteurs concernés, outre l’accès à une médiation indépendante en cas de conflit », et de « faciliter le financement de projets de coopératives énergétiques décentralisées ou de partenariats public- communautaire (public-public), ainsi que la mise en réseau de ces petites unités pour agrandir leur capacité ; et garantir une meilleure coordination entre les ministères et parties déjà engagés dans l’élaboration de la stratégie afin de renforcer la cohésion des acteurs concernés et de leurs objectifs particuliers ».

Et de mettre même en garde les Tunisiens contre le fait que « l’approche du combustible propre (…), soulève de nombreuses questions pour la Tunisie, tant au niveau des dynamiques de domination qu’elle perpétue que dans les risques sociaux et écologiques qu’elle présente ».

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