AccueilChiffreLes archives présidentielles ….ce n’est que de la marchandise…dixit Sihem Ben Sedrine

Les archives présidentielles ….ce n’est que de la marchandise…dixit Sihem Ben Sedrine

Le philosophe anglais Bacon « La vengeance est une justice sauvage ». Des propos qui n’ont rien perdu de leur actualité et qui pourraient bien s’appliquer à la présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine qui n’a pas su ni pu réprimer, lors de sa première apparition sur une chaîne télévisée, l’esprit vindicatif qui est le sien. Les termes qu’elle a utilisés reflètent le constat fait par le présentateur de l’émission « liman yajroô fakat », Samir Ouafi, relayant ceux du Doyen Sadok Belaid qualifiant de « sadomasochiste » toute l’équipe de l’IVD. Ben Sedrine parlait de sang, de pue, de chair et d’extrême douleur ! Traumatisant pour les défenseurs des droits l’homme et terrifiant pour les familles qui pensaient suivre une émission destinée à tout le monde de tout âge !

Le point d’orgue de cet état d’esprit a été la prise de bec qui l’a opposée à Ridha Mellouli « un suppôt de l’ancien régime » qu’elle a insulté le qualifiant de « plume prébendée au service de l’ancien régime, manquant de pudeur », avant de quitter le plateau sans autre forme de procès.

Chronique d’une « razzia » avortée !

La présidente de l’Instance Vérité et Dignité, Sihem Ben Saderine, s’est rendue, en compagnie de 3 autres membres de l’IVD et de 6 camions de déménagement au palais de Carthage où sont déposées les archives ayant trait à plus de 300 ans d’’histoire depuis la Tunisie précoloniale, en passant par la dynastie beylicale, jusqu’à Bourguiba et ses trois successeurs.

Le convoi ainsi que 4 membres de l’instance, ont été bien accueillis par les policiers de la Sécurité présidentielle alors que les 6 camions étaient garés à proximité du palais dont l’accès leur a été interdit pour des raisons tenant à la sécurité.

Ben Sedrine a insisté pour faire rentrer les camions de déménagement, essuyant le refus catégorique de la Garde en faction dont elle a traité les membres de tous les noms, les qualifiant notamment de « comploteurs ». L’affaire a vite fait le tour des médias ameutés par la présidente de l’IVD, et aussitôt les journalistes ont accouru sur place, donnant à l’incident la dimension que l’on sait.

Une chose est sûre, l’institution de la présidence de la République a été touchée dans son image de marque, pour avoir été accusée de désobéissance et de ne pas avoir appliqué les ordres de Moncef Marzouki, ce qu’a énergiquement démenti le Directeur général de la Sécurité présidentielle, Taoufik Guesmi, qui a affirmé, au demeurant, que le président de la République sortant avait connaissance de l’interdiction faite aux camions d’accéder au palais.

Cet incident a été au menu de l’émission de Hiwar Ettounsi au cours de laquelle Sihem Ben Sedrine a affirmé qu’elle avait contacté le ministre de la Défense nationale par un, je cite « simple texto » pour qu’il mette à sa disposition des camions militaires blindés pour transporter de la « marchandise », selon l’expression qu’elle a elle-même utilisée. Présenter les archives nationales plus est présidentielles comme une « marchandise » est à tout le moins inapproprié.

Dans une déclaration exclusive à Africanmanager, Imed Belhadj Khelifa, porte-parole officiel de l’Union nationale des syndicats des forces de sécurité, a dénoncé le comportement de la présidente de l’IVD qui voulait mettre la main sur des « archives d’une extrême importance et confidentialité ».

Ces archives pourraient être utilisées comme une arme contre la sécurité nationale et le peuple tunisien si elles tombent dans de mauvaises mains surtout qu’elles contiennent des cartes d’accès « Top Secret » du palais présidentiel auxquelles mêmes les chefs d’Etat n’ont pas accès , de même que des images satellites militaires, des rapports des services secrets du temps des Beys et également la liste secrète des zones de déploiement des agents de renseignements tunisiens, selon des sources proches du dossier.

Imed Belhadj Khelifa nous a indiqué que « qualifier les agents de la Sécurité présidentielle de comploteurs est irresponsable et doit être dénoncé par les associations de protection des droits de l’Homme ».

Point de Vue Juridique

L’« Instance Vérité et Dignité (IVD) » a été instituée conformément à la loi du 14 décembre 2013 sur la Justice Transitionnelle. L’IVD a vocation à recenser et indemniser les victimes des abus des régimes du leader Suprême Bourguiba jusqu’à celui de Marzouki .

D’après les juristes, l’IVD n’est pas une instance constitutionnelle et ne figure nulle part dans le chapitre 6 relatif aux instances constitutionnelles. Elle a été créée en vertu d’une loi organique qui pourrait être modifiée à tout moment par l’Assemblée des Représentants du Peuple.

Hager Ben Cheikh Ahmed, ancienne membre de l’Instance de lutte contre les malversations et professeur de Droit a estimé dans une déclaration à Africanmanager que « l’IVD a uniquement le droit de consulter ou d’accéder aux documents et non pas les saisir et les transférer, à charge pour les institutions publiques de fournir des informations concernant des affaires sur lesquelles l’Instance enquête, tout autant que les personnes privées ». Elle a ajouté que « l’IVD n’est même pas complètement constituée (organiquement : locaux, instances régionales, personnel responsable des archives), et les membres démissionnaires n’ont pas été remplacés, d’où l’illégalité de sa décision de vouloir saisir les archives de la présidence de la République ».

Issam

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -