La Chambre syndicale nationale des grossistes distributeurs de bouteilles de gaz domestique a tenu, ce vendredi 27 janvier 2023, au siège de L’UTICA (l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat), une conférence de presse au cours de laquelle a été discutée la situation difficile qui prévaut dans le secteur, mais où se dégageait parmi les professionnels un consensus autour de la « nécessité » de suspendre leurs activités les 30, 31 janvier, ainsi que le 01 février 2023.
En effet, le président de la Chambre, Mohamed Mnif, a menacé de cette grève de trois jours en soulignant qu’avec la présente offensive du froid, la demande a augmenté face à une pénurie du gaz liquéfié.
Il a, dans ce contexte, appelé les autorités de tutelle à trouver des solutions aux problèmes des professionnels du secteur, précisant que les prix du carburant ne cessent d’augmenter, alors que les primes accordées aux distributeurs de gaz n’ont pas varié d’un iota.
Le secteur menacé de faillite
Le président de la Chambre des grossistes distributeurs de bouteilles de gaz domestique a confirmé que la décision de suspendre l’activité est la résultante d’une succession d’accumulations et d’accords signés avec l’autorité de tutelle qui n’ont pas été activés, ajoutant que la situation difficile dans le secteur s’est aggravée en raison des augmentations successives des prix du carburant, qui n’ont pas été compensés par une augmentation de la subvention de distribution pour couvrir cette augmentation, la Chambre exigeant une augmentation de 300 millimes.
En outre, la Chambre appelle à activer le mécanisme d’ajustement automatique de la subvention de distribution à chaque augmentation des prix du carburant, estimant que le secteur est menacé de faillite, d’autant plus qu’il y a des augmentations à venir des prix du carburant, qui représentent 45% des dépenses du distributeur, selon les études préparées par la Chambre et soumises à l’autorité de tutelle.
Les membres de la Chambre ont souligné que le métier de distributeur est un métier très difficile, basé sur la distribution de matières dangereuses, et qu’il est donc nécessaire de créer des conditions de travail adaptées, en particulier avec le coût élevé de la sécurisation des camions transportant ces matières dangereuses.
A cet égard, ils ont, également, renouvelé leur demande d’un programme pour les trois prochaines années afin de faire face aux éléments de coût élevés (pneus en caoutchouc, huiles, performances, assurances…)
Des conditions qui n’ont pas lieu d’être posées
La Chambre syndicale demande, en outre, la suppression de l’exigence de niveau d’instruction pour les chauffeurs routiers, qui constitue un obstacle pour les conducteurs de formation et d’exercer la profession.
Au cours de la conférence de presse, les membres de la chambre ont évoqué les problèmes accumulés au fil des années auxquels fait face le secteur de la vente en gros de bouteilles de gaz domestique, soulignant qu’ils souhaitaient des solutions et une réponse de l’autorité de tutelle, tenue d’honorer les engagements qu’elle formellement pris, exprimant leur espoir de parvenir à un accord pour annuler la suspension de leurs activités, surtout que la situation requiert les commodités nécessaires pour un grand nombre de Tunisiens, eu égard , notamment, aux conditions climatiques difficiles que le pays traverse actuellement.