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Les entreprises tunisiennes ne savent pas encore quoi faire avec l’accès à l’information

La dimension économique était fortement présente, cette année, dans la célébration de la journée nationale et mondiale de l’accès à l’information, mardi 4 octobre, à Tunis, avec l’appui de partenaires nationaux et internationaux dont l’UNESCO et la Banque mondiale.

Le thème général choisi par l’UNESCO à cet évènement est « le droit d’accès à l’information pour une meilleure e-gouvernance et un climat d’investissement soutenu et transparent ».

A l’échelle internationale, la journée d’accès à l’information a été célébrée le 28 septembre par une Conférence internationale à Ouzbékistan.

A cet égard, le président de l’Instance nationale d’accès à l’information (INAI), Adnène Lassoued, a indiqué que la Tunisie occupe la 14ème place à l’échelle mondiale pour la qualité de sa législation relative à l’accès de l’information (loi organique numéro 22 de l’année 216).

Cependant comme l’a noté le représentant de la Banque mondiale, les lois ne garantissent pas l’implémentation. D’autant que les décrets d’application de la loi numéro 22 de l’année 2016 n’ont pas encore paru.

Les nombreux intervenants ayant pris la parole au cours de la conférence organisée à l’occasion, ont insisté sur la nécessité d’accroitre les campagnes de sensibilisation à destination des entreprises et des citoyens pour faire connaitre le domaine de l’accès à l’information et son impact à tous les niveaux.

L’information, un pouvoir

Or, selon les experts, les entreprises économiques en Tunisie n’utilisent pas encore comme il se doit l’accès aux informations disponibles, ni ne montrent un soin particulier à les demander auprès des administrations et des structures publiques, ce que la loi leur permet de faire. Pourtant, les données économiques et financières servent à prendre des décisions éclairées. Un homme averti en vaut deux de sorte que l’information est un véritable pouvoir ou aide à acquérir un pouvoir supplémentaire. Et après la libéralisation et l’obligation de sa divulgation, du moins pour les structures publiques, c’est à qui sait le mieux s’en servir.

Dans une étude publiée en juillet dernier sur Internet par deux enseignantes chercheuses à l’Université de la Manouba, on peut lire : « la plupart des entreprises tunisiennes n’ont pas l’habitude de divulguer leurs informations financières sur Internet. Le statut de cotation à la Bourse et le secteur d’activité sont les principaux facteurs qui les poussent à le faire. Celles qui divulguent des informations complètes sur leurs sites sont des sociétés ouvertes et ayant une position de leader sur le marché. »

L’ancien ministre des Finances, Nizar Yaiche, invité à ouvrir officiellement, la réunion, a révélé l’existence de réticences à la diffusion des informations et à leur mise sur Internet à la disposition des usagers qu’ils soient des citoyens ou des entreprises économiques, soulignant que la promotion de l’investissement exige la transparence, la clarté et la visibilité des chiffres, conditions que l’accès à l’information assure parfaitement.

Nous avons une bonne loi, mais il reste encore beaucoup à faire pour bien profiter du potentiel économique de l’accès à l’information, a-t-il dit.

Il a souligné l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans ce domaine, évoquant des études montrant que 80% des créations de richesses proviennent de l’innovation et de la digitalisation, tandis que les investissements dans le domaine de l’innovation dépassent 1000 milliards de dollars.

Revers de la médaille

L’accent a été mis, en outre, sur les opportunités économiques de la réutilisation des informations et des données disponibles. Cette réutilisation est à même de générer d’importantes valeurs économiques, à travers la création de startups qui s’y spécialisent, entre autres. Les données ou Datas comme on dit en anglais, sont devenues à leur tour une grande source d’informations au sens de connaissances et de savoir, comme dans le domaine de la santé où une bonne analyse des données sur les maladies peut aider à mieux les connaitre et les combattre.

 Néanmoins, la médaille a des revers. Le flux d’informations bombardant sans cesse les usagers a compliqué davantage l’environnement tandis que le libéralisme numérique, comme l’a noté l’ancien ministre des finances Nizar Yaiche, peut avoir l’impact contraire s’il n’est pas régulé. Les décisions peuvent être sciemment orientées et influencées par les informations circulant sur Internet tant en économie et finances qu’au niveau politique.

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